Le Parisien. 18 octobre 2010 par Sébastien Morelli et Julien Heyligen avec AFP
Less blocages de lycées, qui ont repris lundi, ont donné lieu à des violences et des affrontements entre jeunes et forces de l'ordre en Ile-de-France, notamment à Nanterre, ainsi que dans plusieurs villes du reste de la France. Quelque 290 «casseurs» ont été interpellés au cours de cette seule journée, contre 264 vendredi soir, et cinq policiers ont été blessés.
A Evry, Sartrouville, Nanterre, Lagny-sur-Marne ou Combs-la-Ville, des incidents ont éclaté et des manifestants se sont confrontés aux forces de l'ordre.
Le centre commercial Evry 2 (Essonne) a été partiellement fermé ce lundi matin, même si les commerces ont rouvert leurs portes vers 11 h 30. Les entrées et sorties avaient été bloquées après les actes de vandalisme qui se sont produits dans ce centre. Vers 10 heures 2 à 300 lycéens, qui manifestaient contre la réforme des retraites, ont fait irruption dans le centre. Parmi eux, quelques dizaines de casseurs ont brisé des vitres et dérobé des marchandises
Ce même groupe de casseurs s'en serait pris à un bus, puis aux locaux de l'assurance maladie à Evry. Une boulangerie a été dévalisée. Une pharmacie vandalisée. Des incidents assez violents se déroulent actuellement en ville.
Violences urbaines à Nanterre
Des violences urbaines ont éclaté ce lundi matin entre forces de l'ordre et jeunes devant le lycée Joliot-Curie de Nanterre (Hauts-de-Seine), qui avait auparavant été bloqué par des élèves.
Peu avant 10 heures, l'avenue devant le lycée, coupée à la circulation, restait le théâtre de scènes de vandalisme: une voiture a été renversée sur la chaussée et des jeunes se sont hissés dessus avant de l'incendier. De nombreuses vitres de véhicules stationnés ont été détruites.
Deux abribus ont été détruits, tout comme une cabine téléphonique, vandalisée avec un vélo utilisé comme bélier.
En face, une cinquantaine de gendarmes mobiles et de policiers, cibles de jets de pierres, lançaient des gaz lacrymogènes sans parvenir à disperser les jeunes.
Le lycée Evariste-Gallois de Sartrouville envahi
Un internaute a signalé sur l'espace participatif You du parisien.fr des incidents sérieux au lycée Evariste-Gallois de Sartrouville (Yvelines). Des incidents détaillés par Laurent Mauron, journaliste de l'édition locale du Parisien. «D'après les témoignages des élèves recueillis sur place, des éléments extérieurs sont arrivés lundi matin devant l'établissement vers 9h45. Des pavés ont été jetés et des poubelles incendiées. Après un mouvement de foule, une dizaine de "casseurs" a pénétré dans le lycée et serait entrée dans une classe.» Des témoins ont rapporté que les intrus étaient munis de battes de base-ball et de couteaux. Des lycéens pacifiques qui assuraient le blocus de leur établissement auraient été pris à partie quand ils ont tenté d'éteindre les incendies de poubelles.
D'après notre internaute, la loge du lycée et celle de la gardienne ont été la cible de jets de pierres. Les casseurs ont ensuite pris la direction de la gare de Sartrouville puis ont pris position sur le pont séparant la ville de sa voisine Maisons-Laffitte.
Les policiers visés en Seine-et-Marne
Sur l'ensemble du département de Seine-et-Marne, quatre policiers ont été légèrement blessés.
A Combs-la-Ville, des cocktails Molotov ont été lancés en direction des forces de l'ordre devant un lycée. Un inconnu a «exhibé un fusil en direction des policiers», mais selon les policiers, il s'agissait d'un «jouet». Le centre commercial Pablo Picasso de la ville a été fermé préventivement.
A Chelles, de violents incidents ont également éclaté lundi matin devant le Lycée Bachelard où s'étaient rassemblés les élèves des trois établissements de la ville, tous bloqués. Vers 11 heures, une cinquantaine de casseurs se sont livrés à des exactions, caillassant les forces de l'ordre, brûlant deux voitures, incendiant les barricades dressées par les lycéens. Ils ont également tenté de mettre le feu à un arbre qu'ils ont abattu. Les policiers ont répliqué par des jets de grenades lacrymogènes. Il y aurait eu plusieurs blessés légers et des interpellations.
Vidéo. Scènes de désolation à Nanterre
Affrontements également à Lyon, Lille ou Rouen
Près de Rouen, à Franqueville-Saint-Pierre, 13 lycéens ont été interpellés à la suite de dégradations d'un abribus et de voitures. A Rouen, un millier de lycéens, selon les organisateurs, 500 à 600 selon la police, ont manifesté lundi après-midi dans le centre de Rouen, jetant des pierres et retournant au moins deux véhicules.
A Lille et à Roubaix, la police a procédé à plus de 50 interpellations en marge de manifestations de lycéens qui ont dégénéré en violences, selon la préfecture.
Plusieurs interpellations ont eu lieu également lors de manifestations de lycéens dans l'Est, la police faisant usage de gaz lacrymogène à Mulhouse (Haut-Rhin) et à Montbéliard (Doubs). Quatre jeunes ont été interpellés suite à des dégradations en marge de manifestations à Thionville et à Forbach, où les lycéens étaient environ 500 à chaque fois.
A Lyon, près d'un millier de lycéens ont manifesté, parmi lesquels «des groupes de 30 à 40 casseurs, très mobiles, qui renversent des voitures».
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