AFP. LE 18 Janvier 2010
Un champ d'éoliennes au large du port de Zeebrugge en Belgique, le 9 décembre 2010
BRUXELLES — Les énergies renouvelables pourront assurer 99,5% des besoins en électricité des pays de l'Union européenne en 2050 si le nucléaire perd son accès prioritaire aux réseaux, soutient l'organisation écologique Greenpeace dans un rapport présenté mardi à Bruxelles.
"Actuellement, les éoliennes sont souvent arrêtées en période de pointe de production pour laisser un accès prioritaire à l'électricité produite par les réacteurs nucléaires et les centrales alimentées au charbon, impossibles à stopper", accuse l'organisation dans ce rapport intitulé "la bataille des réseaux".
Si les énergies renouvelables, surtout le solaire au sud et l'éolien au nord, remportent la bataille de l'accès aux réseaux, elles pourront couvrir 68% des besoins en électricité de l'UE en 2030 et 99,5% en 2050, affirme Greenpeace.
Pour ce faire, il faudra convaincre les gouvernements de cesser de favoriser l'accès prioritaire à la production d'électricité nucléaire et consentir d'importants investissements évalués à 70 milliards d'euros d'ici à 2030, auxquels devront s'ajouter 28 milliards d'euros jusqu'en 2050 pour développer les infrastructures et les réseaux.
"C'est une question de choix", a affirmé Jan Vande Putte, responsable de cette campagne de Greenpeace à Bruxelles.
La France est la "reine" sur cet échiquier avec ses 58 réacteurs nucléaires et sa place centrale dans les réseaux transeuropéens.
"La France n'est pas une île et ne pourra pas être une île", a averti Jan Vande Putte. "Les acteurs sur le marché français comme EDF pourront retarder la montée en puissance des renouvelables, mais ils ne pourront pas la stopper", a-t-il assuré.
Les règles européennes vont en effet lui imposer de cesser de donner la priorité à l'électricité fournie par ses réacteurs sur son réseau.
Greenpeace va tenter avec ce rapport d'influencer les décisions des dirigeants européens lors du sommet consacré à l'énergie le 4 février à Bruxelles.
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