Bien choisir ses ampoules fluocompactes. 60 millions de Consommateurs

La mort des lampes à incandescence est annoncée pour 2012. Dès septembre prochain, certains modèles disparaîtront des rayons et laisseront la place aux ampoules fluocompactes "basse consommation". Comment choisir ces dernières ? Nos réponses pour vous aider dans votre achat.

Les lampes fluocompactes ont fait des progrès. Mais au moment où les ampoules à incandescence vont s’éteindre, le consommateur se pose de nombreuses questions : comment connaître la qualité de la lumière, le temps d'allumage et la durée de vie des lampes basse consommation ? La lampe éclaire-t-elle suffisamment ? Qu'en est-il de l'impact sur la santé et l'environnement de son rayonnement électromagnétique et du mercure qu'elle contient ?

Les lampes basse consommation sont censées être cinq fois plus sobres et durer huit fois plus longtemps que les incandescences classiques. Mais elles sont aussi beaucoup plus chères, ce qui incite le consommateur à comparer avant d’acheter.

Or l’information demeure limitée. En gros, le seul indicateur pour se repérer au sein de la famille grandissante des fluocompactes (239 références supplémentaires en 2008) reste l'étiquette énergie, ce qui est insuffisant. Pour l'entrée en vigueur de nouvelles obligations d'information du public, il faudra attendre septembre 2010.

En attendant, 60 vous donne dans ce dossier des pistes pour choisir en connaissance de cause et fait le point sur les diverses critiques qui apparaissent à propos des lampes basse conso.

D'après un article de Patrick Piro, publié dans le n°437 de 60 millions de consommateurs (avril 2009).

 

Six critères à étudier pour trouver la bonne lampe

Déterminer la qualité réelle de la lampe reste un exercice approximatif. Passage en revue des six critères à prendre en compte avant d’acheter.

L'efficacité énergétique

Choisissez des lampes de classe A : la classe B va disparaître prochainement. Elle était délivrée aux modèles bas de gamme. À puissance égale, préférez la lampe dont le flux lumineux, exprimé en lumens (lm), est le plus élevé. Pour les formes et les dimensions, le choix s'élargit : les fluocompactes se sont miniaturisées et imposent leur style propre.

La puissance électrique

On a coutume de dire que les fluocompactes consomment cinq fois moins que les incandescences classiques, à flux lumineux équivalent. Ce n'est généralement vrai que pour les fluocompactes de plus de 20 W. Il faut compter un facteur 4 pour les puissances inférieures à 11 W. Mais cet argument fort séduisant est trompeur. En effet, la luminosité des fluocompactes est plus diffuse que celle émise par le point brillant d'une incandescence. Pour une liseuse, il faudra donc préférer une fluocompacte de forte puissance.

La durée de mise en régime

Elle est plus brève que celle des premières fluocompactes. De nombreuses lampes atteignent 80 % de leur flux lumineux en moins de trois secondes.

La température de couleur

Il s'agit d'une grandeur, exprimée en kelvin (K), qualifiant la "teinte" de la lumière. Si la température de couleur est mentionnée (ce qui est peu probable), sachez qu'en général, celle des lampes fluocompactes est de 2 700 K, similaire à celle des lampes à incandescence (3 000 K pour les halogènes). La teinte de la lumière est dite "chaude" jusqu'à 3 300 K, "neutre" ou "intermédiaire" entre 3 300 et 5 300 K. Au-delà, elle est dite "froide" ou "lumière du jour" - terme susceptible de porter à confusion, car il suggère une ambiance naturelle chaleureuse.

L'indice de rendu des couleurs (IRC)

Il s'agit d'un paramètre très utile, qui caractérise l'aptitude de la lampe à restituer les couleurs. Il est compris entre 0 et 100. Si vous le trouvez affiché, sachez que la base 100, délivrée à l'incandescence, assure un rendu des couleurs identique à celui que fournit la lumière du jour. Les tubes fluo de type blanc industriel ont un IRC d'environ 60. La plupart des fluocompactes domestiques dépassent 80. Au-delà de 85, la différence de rendu des couleurs est à peine perceptible par l'œil en comparaison d'un IRC de 100.

Le prix

On nous promettait une baisse, à la suite de la levée en septembre dernier des taxes antidumping (jusqu'à 66 %) imposées à de nombreuses productions asiatiques : elle reste insuffisante ! Pourtant, le coût de fabrication d'une bonne fluocompacte plafonne à 2 €. Les experts s'interrogent : où passe donc la marge, quand il est courant de voir affiché des prix entre 5 et 10 € ?

Attention aux promotions du type : "la lampe à 1 €". Il a fort à parier que le lot ne respecte pas les normes en vigueur. Or il aura disparu avant tout contrôle possible de la conformité de l'étiquetage (performance énergétique, durée de vie, marquage CE). Le syndrome du lot bas de gamme est apparu vers 2003. Il pénalise, hélas, les bonnes lampes importées et bon marché, que les acheteurs n'ont pas les moyens d'identifier aujourd'hui.

 

Les questions les plus fréquentes

La généralisation des lampes basse conso s’accompagne de nombreuses questions et de certaines inquiétudes notamment véhiculées sur le Net. 60 fait le point.

Sont-elles adaptées à tous les usages ?

Il faut savoir que les cycles d'allumages/extinctions répétés fatiguent prématurément les lampes fluocompactes, réduisant leur durée de vie (qui est d'environ 8 000 heures). Il faut en tenir compte pour les ampoules installées dans des lieux de passage.

La grande majorité des lampes fluocompactes ne fonctionnent pas avec un variateur de lumière (un logo l'indique parfois). Toutefois, certains magasins de bricolage proposent des modèles adaptés, mais deux fois plus chers. Attention, la tension de la lampe doit être supérieure à la puissance minimum de démarrage indiquée sur le variateur. De plus, vous devrez vérifier sa compatibilité avec votre variateur. S’il n’est pas compatible, attendez quelques mois, de nouvelles ampoules seront disponibles.

Quant aux minuteries, il existe là aussi des lampes fluocompactes spécifiques, disponibles dans certains magasins de bricolage. Elle se met en régime plus rapidement que les ampoules à économie d’énergie « classique » et les allumages/extinctions répétés ne provoquent pas de vieillissement prématuré selon les fabricants. Mais l’investissement est deux fois plus important : de 20 à 30 €.

Par ailleurs, il faut éviter d’utiliser la lampe basse consommation à l'extérieur, car le froid dégrade ses performances. Certains modèles spécifiques sont désormais disponibles pour ces usages, mais ils sont là encore plus onéreux.

Les rayonnements : faut-il en avoir peur ?

Les lampes fluocompactes, dont le culot héberge des composants électroniques, créent des champs électromagnétiques (comme de nombreux appareils domestiques). En août 2007, les associations Arca Iberia (Espagne) et Criirem (France) ont lancé une mise en garde après avoir mesuré des niveaux de champs importants à proximité immédiate de la lampe (5 à 20 cm), dépassant les recommandations européennes (dont le seuil est, par ailleurs, considéré comme trop élevé par les associations).

Devant la polémique, les pouvoirs publics ont commandé une étude à l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) pour définir un protocole de mesures sur les champs proches. Mais les conclusions risquent de ne pas répondre aux attentes, car la norme préconise une mesure à partir d'une distance de 30 cm de la lampe. Ce qui ne va pas clore les débats !

Dans le doute, évitez de rester trop longtemps à moins de 30 cm d'une fluocompacte. Et gardez-vous des gadgets du type "blindage du culot", car rien ne prouve leur efficacité, et ils affectent parfois la sécurité électrique de la lampe.

Le mercure : existe-t-il un réel danger ?

Autre critique, les lampes fluocompactes contiennent du mercure : métal lourd toxique, mais élément clé de leur sobriété énergétique et de leur durée de vie. Les bons fabricants parviennent cependant à baisser progressivement les quantités sans altérer les performances : jusqu'à 2 milligrammes (mg) par lampe aujourd'hui, quand la moyenne est à 3 mg, et la limite européenne autorisée à 5 mg.

Le risque sanitaire, en cas de bris de la lampe, est cependant très minime : les vapeurs de mercure libérées sont évacuées par le flux d'air, en quantités très inférieures aux seuils d'intoxication. En outre, une filière de collecte et de recyclage (Récylum) est en place depuis trois ans. Elle recueille plus de 40 % des lampes usagées, qu'il faut donc rapporter à un distributeur (il a obligation de les reprendre gratuitement) ou dans une déchetterie. Plus de 90 % de la matière est recyclée.

 

Le calendrier pour passer aux fluocompactes

Petit à petit, les modèles à incandescence vont être supprimés de la vente. Ce passage va se faire progressivement, selon un calendrier précis. Dès 2010, les consommateurs seront également mieux informés.

 

A partir de septembre 2009, les fabricants se verront imposer certains seuils de qualité : au moins une ampoule sur deux devra dépasser 6 000 heures de durée de vie.

Plus de 85 % du flux lumineux devra être maintenu après 2 000 heures de fonctionnement, et le nombre de cycle d'allumages/extinctions devra être supérieur à la moitié de la durée de vie en heures de la lampe (un objectif qui reste très modeste). Le temps d'allumage descendra sous la barre des 2 secondes et l'indice de rendu des couleurs (IRC) devra être au moins égal à 80.

En 2010, un étiquetage plus informatif

Mais il faudra attendre septembre 2010 pour que l'information du public soit rendue obligatoire. La directive européenne 2005/32/CE imposera alors un repérage simplifié sur les emballages.

Au menu, le nombre de cycles (allumages/extinctions) possibles, plus concret que la durée de vie. La durée de montée en régime pour atteindre 60 % du flux nominal sera indiquée précisément, tout comme la température de couleur, traduite en langage courant et normalisé. Les produits devront indiquer la possibilité (ou non) d'utiliser un variateur et la quantité de mercure contenue dans la lampe.

Pour finir, l'IRC devra être supérieur ou égal à 85 pour obtenir le marquage CE, et les termes "lampes à économie d'énergie" (ou similaires) seront strictement réservés à la classe A. Encore un peu de patience avant d'y voir plus clair...

Fin des lampes à incandescence : le calendrier
  Les références que l’Europe prévoit de supprimer (1) Les engagements français
30 juin 2009   Toutes lampes ≥ 100 W de classe D à G
1er septembre 2009 Lampes à incandescence et les incandescences halogènes non claires (opales, blanches, dépolies, etc.)
Lampes fluorescentes compactes de classe énergétique B
Lampes de classes F et G
Lampes à incandescence ≥ 100 W
Lampes halogènes ≥ 75 W et de classes D et E
 
31 décembre 2009   Toutes lampes ≥ 75 W de classe E à G
30 juin 2010   Toutes lampes ≥ 60 W de classe E à G
1er septembre 2010 Lampes à incandescence de 75 W
Lampes à incandescence de 60 W et de classes D et E
 
1er septembre 2011 Lampes à incandescence de 60 W
Lampes halogènes de 40 W et de classes D et E
Toutes lampes ≥ 40 W de classe E à G (2)
1er septembre 2012 Lampes à incandescence de 25 et 40 W
Lampes halogènes de 25 W et de classes D et E
 
31 décembre 2012   Toutes lampes ≥ 25 W de classe E à G (3)
1er septembre 2013 Lampes à culots S14, S15 et S19 (dites «linolites»)  
1er septembre 2016 Lampes de classe C (à l’exclusion des lampes à culots G9 et R7s)  

(1) source : Association française de l’éclairage (AFE)
(2) engagements que la Fédération des magasins du bricolage (FMB) anticipera au 31/12/2010
(3) idem au 31/12/2011.

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Dernière mise à jour de cette rubrique le 11/06/2009