Le Lot en Action mag n°36 (10 juin 2011). Par Bluboux
Les lecteurs du Lot en Action savent que certains élus lotois s’enorgueillissent d’avoir une ville équipée en flicage vidéo, entendez la vidéosurveillance. Il s’agit bien sûr de Saint-Céré, la ville de Destic le Magnifique, son « bon » maire. Et bien ce dernier aura certainement été ravi d’apprendre que la ville de Marseille, rappelons-le ici la deuxième plus grande ville de France, a annoncé son plan « 1 000 caméras » lors de la séance du conseil municipal du 30 mai dernier. Et il convient malheureusement de constater que de nombreuses communes françaises font le choix de s’équiper de caméras, répondant ainsi à la « priorité absolue » de la politique de sécurité définie par François Fillon en 2007.
Le glissement sémantique de vidéosurveillance à « vidéoprotection » est à l’image du glissement de la surveillance vidéo de lieux spécifiques (banques, trafic routier, lieux dangereux, etc.), telle qu’elle existe depuis longtemps avec plus ou moins d’efficacité, à la surveillance générale de l’espace public dans son ensemble. Et cette volonté est appuyée par de fortes incitations politiques et financières en direction des collectivités territoriales et des bailleurs sociaux. Et pour justifier cette gabegie colossale de fonds public, le gouvernement affirme que cela aura des effets à la fois préventifs et répressifs permettant de diminuer significativement la délinquance. Or les évaluations scientifiques contredisent cette affirmation, remettant ainsi en question la bonne gestion de cet argent public. A Londres, par exemple, ou plus de 60 000 caméras ont été installées (soit plus que ce qui est prévu sur tout le territoire français) la baisse de la délinquance est insignifiante. Les seules évaluations qui démontrent de rares résultats probants en matière de sécurité avec la vidéosurveillance (Canada et Australie), mettent en avant un couplage étroit de la vidéosurveillance avec les forces de police présentes dans la rue, afin non seulement d'accroître le niveau d'information des policiers mais aussi de diminuer fortement leur temps d'intervention… Or ce gouvernement promeut la généralisation de la vidéosurveillance comme un substitut et une contrepartie à la réduction des effectifs de police et de gendarmerie. Quant aux sociétés qui vendent les matériels, leur installation et les services attachés (entretien, enregistrement et traitement des données, assurances, formation des personnels, etc.) elles se frottent les mains des juteux profits qui s’annoncent. Et penser que ces société corrompent les pouvoirs publics est plus que légitime, au vu de l’état de notre démocratie et de son fonctionnement actuel.
Pour ceux que le sujet intéresse et qui ont un peu de temps à y consacrer, allez jeter un œil sur le site de « l’Association Nationale des Villes Vidéosurveilées » (AN2V, dont la ville de St Céré est adhérente). C’est stupéfiant !
1. Lopez jean louis - Le 04/07/2011 à 07:09