Le Lot en Action mag n°33,14 avril 2011 par Bluboux
Nous suivons avec attention la demande d’installation d’une centrale d’enrobé à chaud sur la commune de Thémines, en plein parc, et vous tenons régulièrement informés dans ces colonnes. Une autre centrale, déjà installée, fonctionne à plein à coté de Souillac, sur la commune du Lachapelle-Auzac. Cette centrale est exploitée par l’entreprise Devaud Travaux Publics et fournit donc de l’enrobé au Conseil Général et aux communes de la région. En 2008 un collectif citoyen s’est créé pour dénoncer la pollution visible dont souffrent les habitants d’un lotissement pavillonnaire voisin (le lotissement du Soulage, 80 familles concernées). En enquêtant le collectif s’est rapidement aperçu que de nombreuses irrégularités et infractions étaient commises par l’exploitant
Sous la pression que les citoyens ont fait peser sur l’entreprise exploitante, sur la commune et le président de la Communauté de Communes, en 2009, la centrale a été remplacée et le site mis « en conformité ». Tout ceci donnant donc raison au collectif qui dénonçait un problème majeur de Santé Publique et de pollution de l’environnement (émissions de la centrale, fumées toxiques, eaux pluviales non drainées et non récupérée). Le collectif demandait clairement que cette centrale soit déplacée, compte tenu de la proximité immédiate du lotissement, la non-conformité du site et la présence d’une rivière souterraine à moins de 5 mètres sous la centrale.
Le collectif continue donc ses démarches pour que le bon sens l’emporte et que cette aberration cesse. La réalisation d’enrobé émet des substances extrêmement toxiques et il est reconnu que les centrales de goudron fabriquant des matériaux « dits enrobés routiers », à base de goudron contenant des HAP (hydrocarbures polycycliques aromatiques) et des HHP (hydrocarbures hétérocycliques) de bitume, exposent les populations environnantes, suite au dégagement de fumées chargées de cocktails gazeux, à des maladies cancérigènes.
La centrale, même de conception récente, n’échappe pas à cette règle. De plus les filtres prévus pour limiter les émissions gènent l’exploitant puisqu’ils induisent des coûts supplémentaires et ce dernier, naturellement en recherche du profit maximum, a tendance à « oublier le les installer », comme ont pu le constater récemment, lors d’une visite, un membre du GADEL, Monsieur Brousse, accompagné de membres du collectif de Thémines… Devant les multiples plaintes des habitants, la DREAL (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement) n’a rien trouvé de mieux que de demander à l’exploitant de bien vouloir contacter lui-même un laboratoire, histoire de faire faire des analyses qui feront taire les grincheux. SIC ! Les services de l’Etat demandent au pollueur de choisir un labo et de lui demander de faire des analyses. Bientôt la justice lui demandera de se condamner lui-même !
Pourtant des solutions existent, comme nous l’avions souligné dans nos articles sur la centrale de Thémines. Des départements ont déjà choisi d’imposer à leur fournisseurs des liants végétaux pour les enrobés, qui ne contiennent pas de HAP et permettent non seulement d’éviter les pollutions lors de la réalisation des enrobés, mais également lors de leur mise en place ainsi que leur diffusion lente dans l’environnement durant des années. Et le tout pour un coût supplémentaire inférieur à 10%. Nous avions également contacté au début de l’année 2010 le Conseil général du Lot, qui nous avait alors déclaré que des tests ont été effectués. Ce qui est bon pour d’autres départements ne doit pas encore l’être pour le notre, puisque Don Miquel ne souhaite pas généraliser ces techniques pour les routes lotoises. Entre les discours politiciens qui nous parlent de protection de l’environnement, toujours au moment des élections, et les actes, il y a un monde libéral avec ses méthodes quelque fois mafieuse…
1. DUFOURNET BERNARD - Le 19/07/2011 à 20:01