Un Français sur cinq renonce à se soigner: trop cher !

Il ne fait décidément pas bon être pauvre et mal portant. Accéder aux soins est devenu pour un nombre croissant de Français un véritable problème. Selon le dernier baromètre européen Cercle Santé – Europ Assistance, 23% des Français ont renoncé à un soin pour des raisons financières en 2010. 12% pourraient être amenés à le faire. En 2009, d’après ce même baromètre, ils n’étaient que 11% à déclarer reporter leurs soins. Un chiffre alarmant, dans un contexte de baisse massive et généralisée des remboursements.

Plus le déficit de la Sécurité sociale se creuse, plus les patients en sont de leur poche. Le dernier rapport de la Commission nationale des comptes de santé, paru début septembre, estime que le reste à charge des ménages s’établit à 16,4 milliards d’euros, soit 9,4% de la consommation totale de soins et biens médicaux. Ce chiffre, en hausse depuis 2005 (8,4%) s’explique, selon la Commission des comptes de santé, par les mesures d’économie qui ont été prises ces dernières années pour limiter le déficit de la Sécurité sociale (déremboursement de médicaments, mise en place du parcours de soins, instauration de franchises médicales…).

Selon le sociologue de la santé Frédéric Pierru, entre 2004 et 2008, ce sont 3 milliards d’euros de dépenses qui ont été transférés de la Sécurité sociale au portefeuilles des ménages. Auxquels vont sans nul doute s’ajouter 500 millions d’euros, si le gouvernement applique les économies dévoilées la semaine dernière (baisse des remboursements de médicaments et pour les consultations médicales en ville notamment). Résultat : pour être soigné, il va falloir casquer (d’autant plus si votre médecin facture des dépassements d’honoraires, pratique toujours pas encadrée par les pouvoirs publics)… ou bien renoncer aux soins. Un comble pour un pays qui se targue d’avoir le meilleur système de soins au monde