Agora Vox. Le 16 Octobre 2010 par Olivier Cabanel
Au moment où la contestation sur la retraite s’intensifie, deux statistiques jettent un éclairage cruel sur la société française : la France se place au troisième rang aux nombres des milliardaires, et elle tient un autre record avec 8 millions de pauvres, qui gagnent moins de 950 € mensuels.
Le 13 octobre 2010, le retrait du bouclier fiscal, considéré par François Baroin comme un « symbole d’injustice », demandé par la gauche, et 125 députés UMP a malgré tout été refusé.
Il est probable que le fait de lier sa suppression à celui de l’impôt sur la fortune soit à l’origine du rejet de cet amendement. lien
C’est dans un climat social pour le moins agité que deux autres informations se télescopent dans un livre étonnant.
Azzeddine Ahmed-Chaouch vient de publier un livre : « Le testament du diable » (éditions du moment) consacré à Jean Marie Le Pen.
L’auteur est journaliste à M6.
On y apprend que Sarközi, loin d’avoir été en concurrence avec Le Pen, lors de la présidentielle de 2007, était plutôt dans la connivence.
« La première poignée de main, plutôt chaleureuse, donne la tonalité. Contrairement aux attentes, il n’y aura pas d’explication musclée », raconte Azzeddine Ahmed-Chaouch, qui précise au passage que Le Pen trouve à Sarkozy « du charme personnel ». A l’issue d’un entretien « cordial », « agréable », le Chef de l’État français finit même par inviter Le Pen à le revoir : « venez quand vous le souhaitez ».
Et il va même jusqu’à présenter Le Pen à tous les ministres, réunis avant le conseil, en le prenant par le bras.
Si Chateaubriand avait assisté à la scène, il aurait sans doute pu écrire une nouvelle version de son « vice appuyé au bras du crime ». lien
A ce moment-là, Le Pen est convaincu par le programme électoral de Sarközi, et songe même à une alliance avec lui.
Quand, plus tard, il comprend que son rapprochement avec Sarközi ne lui rapporte rien sur le plan électoral, il retourne sa veste, et sera l’un des plus virulents contre Jean Sarközy dans l’affaire de l’EPAD.
Personne ne pourra nier qu’ainsi racontée, cette anecdote démontre l’évidente convergence entre l’actuel président et le patron du FN.
D’ailleurs, si le chef de l’Etat se flatte parfois d’avoir piqué des voix au FN, c’est en affichant la même ligne politique.
Pourtant, comment ne pas être dupe en revoyant cette vidéo sur le fameux débat Sarko-Le Pen, où on a vraiment l’impression d’un affrontement ?
Ils sont tous les deux, à n’en point douter, d’excellents comédiens.
Il faut découvrir les coulisses de cette alliance sur cette vidéo humoristique.
Aujourd’hui, comme le dit Noël Mamère dans cette vidéo, Sarközi est la copie de Le Pen.
N’est-ce pas le programme du Front National qui est appliqué, sur ordre du nouveau chef de l’état, par Besson et Hortefeux ?
C’est le moment de revoir cette vidéo des guignols.
Dans ce même livre, il y a quelques pages consacrées à Bernard Tapie.
On y découvre des informations intéressantes.
Un accord, secret jusqu’à présent, avait été passé entre Tapie et Le Pen en 1993.
Tapie s’était rendu au domicile de Le Pen afin de lui demander de maintenir le candidat frontiste au deuxième tour afin de faciliter son élection contre le candidat de droite.
Bernard Tapie, dans une interview qui va devenir culte, essaye de faire de l’humour au second degré, en donnant des éléments supplémentaires afin de discréditer l’information. lien
Sauf qu’en 1994, Valérie Lecasble et Airy routier avaient raconté en détails les liens qui unissaient Tapie et Le Pen dans une « bio non autorisée de Bernard Tapie ». lien
Mais revenons à nos retraites.
Actuellement, les députés de la majorité, et quelques autres, ont « courageusement » rejeté l’amendement n° 249 du projet de réforme des retraites.
Sauf que cet amendement ne portait que sur la réforme de leurs retraites.
Ils nous obligent à travailler jusqu’à 62 ans au lieu de 60 (pour l’instant), mais rechignent à s’appliquer le même traitement.
Voici l’exposé sommaire de l’amendement qu’ils ont refusé.
« Nos concitoyens supportent de plus en plus difficilement l’idée que leurs élus et représentants bénéficieraient, dans leurs rémunérations comme dans la gestion de leurs droits sociaux, de dispositions dérogatoires du droit commun.
Les différents systèmes mis en place pour sécuriser l’exercice de responsabilités politiques demandent à être harmonisés, afin que l’ambition légitime de permettre à chacune et chacun de s’investir dans les affaires publiques ne soit plus perçue comme une tentative de créer ou laisser perdurer des privilèges indus ».
Il faut savoir que le régime de retraite des députés fonctionne par répartition, mais leur caisse n’est alimentée qu’à hauteur de12% par des cotisations.
Le reste est payé par une subvention (qu’ils votent) et qui est donc payée par l’état.
C’est-à-dire par nous, pauvres contribuables crédules et mal informés.
Ce cadeau que nous faisons à nos députés nous coute 52 millions annuels.
Leurs avantages ne s’arrêtent pas là.
Ils peuvent cotiser double pendant 15 ans, puis 1,5 fois les 5 années suivantes.
Ils auraient tort de s’en priver : le rendement de leur investissement est des plus profitables. Pour un euro cotisé, un député touchera 6 euro à sa retraite.
Pour le Français moyen, il en va autrement : Pour un euro cotisé, il aura un euro, voire 1,5 euro au maximum.
Ainsi, en 22 ans et des poussières, un député validera une carrière pleine de 40 annuités.
La vidéo de ce débat est sur ce lien.
Pas étonnant des lors que la France glisse de la 18ème place à la 46ème au classement de la parité.
C’est dans les inégalités de salaire entre les hommes et les femmes qu’elle est la plus mal placée :
« Ces trois dernières années, la perception que les femmes ne gagnent pas, à travail égal, le même salaire que les hommes a augmenté »
La France pointe désormais tout en bas, au 127ème rang mondial pour cet indicateur. lien
C’est le Forum économique mondial qui vient de publier ces informations.
les scandales de ce gouvernement s’accumulent.
Public Sénat en a fait un résumé incomplet :
les affaires du golf de Nice et de jet privé d’Estrosi, de Joyandet,
les cigares de Christian Blanc,
les constructions sans permis de construire d’Estrosi et Joyandet,
la Garden party de 2009 à l’Elysée (732 826 €),
les pressions sur le procureur Courroye pour bloquer l’affaire Bettencourt,
les timbres de Gérard Longuet pour acheter une maison,
l’affaire Woerth-Bettencourt-UMP,
les excès de vitesse de Xavier Bertrand,
les repas à 5050 € par personne du sommet de la Méditerranée,
les légions d’honneur qui deviennent légions du déshonneur,
le cadeau de Sarközi à Johnny (2 millions d’euros, pour son « concert » du 14 juillet)
les condamnations pour injures raciales d’Hortefeux,
le voyage de noce de Besson au frais du contribuable,
les cumuls de mandat qui continuent (à droite comme à gauche),
l’affaire de népotisme de l’Epad,
le piston du Père (Nicolas) au fils (Pierre) pour l’obtention d’une subvention SACEM (80 000 € quand même !),
les tripatouillages financiers de Dominique Dord,
les largesses d’Amara à ses frères,
les manœuvres de M.A.M.,
les chères nuits d’hôtel de Rama Yade,
les 9500 € de Christine Boutin pour une mission discutable,
l’affaire de l’héritage Wildenstein,
les manœuvres de Bernard Kouchner,
la France montrée du doigt par la communauté mondiale pour stigmatisation des Roms,
les 2 milliards gaspillés pour des vaccins inutiles de Bachelot,
les millions offerts à Tapie,
le faux diplôme de Dati,
les 24 milliards gaspillés en sous-marins nucléaires,
les 280 000 euros pour 300 m2 de fleurissement de salon à l’Elysée,
l’effarante augmentation du budget « com » de l’Elysée, passant de 6 millions sous Chirac à 27 millions en 2010...
d’autres scandales sont à découvrir sur ce blog,
Ce bilan, vraisemblablement provisoire, (j’ai recensé 32 scandales) donne la nausée, et confirme la phrase prononcée par Sarközi lors d’un discours à la Réunion, en février 2007 :
« Je serais un président (…) servile avec les puissants, ignoble avec les faibles ». lien
Une pétition a été lancée pour demander la transparence sur le scandale politique de cette « Ripoux-blique », et on peut la signer sur ce lien.
Il est question de remaniement ministériel : aurons-nous droit à celui proposé par Gérard Lenormand ? Tintin à la police, Bécassine au commerce, Maya à l’industrie, Picsou aux finances…la chanson est sur ce lien.
On ne voit pas bien ce que ce remaniement ministériel repoussé plusieurs fois pourra changer ? Car comme dit mon vieil ami africain :
« À quoi bon changer de pot, si ce sont toujours les mêmes cornichons qui sont à l’intérieur ? »
L’image illustrant l’article provient du blog « aperomobile.over-blog.com »
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