Le ministre de l'Immigration, Eric Besson, le 20 avril à Nantes (Sipa)
Eric
Besson "ajoute la mauvaise foi au mensonge", réagit le
Gisti, joint mercredi 22 avril par nouvelobs.com, après les attaques portées à son encontre par le ministre de l'
Immigration.
"Eric Besson attaque le Gisti ad hominem, c'est bien la preuve qu'il n'a rien à dire sur le fond", nous déclare
Claire Rodier, directrice du Gisti, le Groupe d'information et de soutien des immigrés.
Un peu plus tôt, le ministre de l'
Immigration s'en était pris à la "crédibilité" du Gisti, qui avait publié la veille une liste de 32 cas d'individus condamnés pour avoir aidé des étrangers, ce que le ministre conteste.
"La crédibilité du Gisti en la matière est quasiment nulle", a commenté Eric Besson sur RMC. "Chaque fois que je me suis penché avec détail et avec mes services sur les affirmations du Gisti, elles se sont quasiment systématiquement révélées fausses", a-t-il ajouté.
"La réputation du Gisti se suffit à elle-même"
Stéphane
Maugendre, le président de l'association de juristes, a également répondu: "le Gisti n'a pas à faire la preuve de sa crédibilité en matière de droit des étrangers, je crois que la réputation du Gisti se suffit à elle-même". "A la limite, ça ne vaut même pas une réponse".
La polémique remonte au 8 avril dernier. Alors que le film "
Welcome" a médiatisé la question du "délit de solidarité", Eric Besson écrit une lettre à des associations, affirmant que "
le délit de solidarité n'existe pas", et qu'"en 65 années d'application de la loi, personne en France n'a jamais été condamné pour avoir seulement accueilli, accompagné ou hébergé un étranger en situation irrégulière".
Aussi le Gisti a-t-il publié mardi une liste "non" exhaustive" de
32 personnes condamnées pour avoir porté assistance à un sans-papiers.
"Il n'y a aucun bénévole"
C'est cette liste que conteste Eric Besson. "Ils avaient dit depuis deux mois qu'ils apporteraient la preuve que, contrairement à ce que j'affirmais, des bénévoles humanitaires avaient pu être inquiétés". Or "dans leur propre liste, il n'y a
aucun bénévole", a-t-il lancé mercredi. "Aucun des étrangers en situation irrégulière visés n'est d'ailleurs présenté comme relevant d'une situation de détresse", a aussi souligné Eric Besson, mardi.
Contacté mercredi par nouvelobs.com, le ministère de l'Immigration explique qu'il considère que "le Gisti n'a toujours pas apporté la preuve de ce qu'il avance et qu'aucun bénévole ne figure sur la liste, et pour cause: cette liste n'existe pas."
Le ministère n'a pas expliqué comment il faisait la différence entre un bénévole et un particulier. Le ministère n'a pas non examiné un par un les cas figurant sur la liste du Gisti. La liste, trop succincte, ne permettrait pas d'établir le contexte des condamnations, que d'autres faits délictueux pourraient expliquer.
"Intimidations, convocations, gardes à vue, mises en examen, perquisitions..."