Blog politique de Michelle Meyer, 21 juillet 2009 par M. Meyer
Une Sécurité Sociale chroniquement déficitaire (10 Mds/an environ) que le chef de l'Etat veut ramener à zéro en 2011( discours de Bletterans-Jura sur le portail du gouvernement le 22 septembre 2000), à tout prix, considérant que la mauvaise gestion du système, hospitalier notamment, est l'une des principales causes du déficit. Le déficit cumulé de la Sécurité Sociale est, en 2009, de l'ordre de 40 Mds.
Nous empruntons au N° 237-octobre 2008, de la revue de la Mutualité, VIVA, les explications qui suivent:
Les niches fiscales exonérées de cotisations sociales: La Cour des comptes en dénombrait une soixantaine en 2007, sachant que l'exonération des stocks-options qui sont des rémunérations prive la Sécurité Sociale de 3 Mds par an environ;( Voir les rapports annuels de la cour des Comptes 2007 sur les finances de la Sécurité Sociale sous la signature de Philippe Seguin qui n'a rien d'un gauchiste) La Cour remarque aussi que, de façon discrète, que les cliniques privées reçoivent aussi des crédits d'investissements détournés des hôpitaux publics. En 2006, les cliniques privées qui n'accueillent qu'un tiers des malades auront reçu 42% des crédits d'investissement distribués par l'Etat (168 millions) alors que dans beaucoup d'autres pays les cliniques privées ne reçoivent rien de l'Etat.
Reste à faire l'addition. On constate que le manque à gagner est, chaque année, au moins égal à ce qu'on appelle déficit de la Sécurité Sociale, malgré les gaspillages ou prétendus tels, malgré le coup élevé des maladies nosocomiales ... toutes causes qu'il conviendrait en effet de réduire. Mais ce manque à gagner n'est pas le fait de la Sécurité Sociale. La question du déficit de la Sécurité Sociale relève du mythe. Comme le dit le proverbe, « qui veut tuer son chien l'accuse de la rage ». En l'occurrence, force est d'admettre que nos responsables politiques, dans la perspective ouverte par la directive Bolkenstein sur l'ouverture du marché des services, procède à la privatisation progressive mais discrète de notre système de santé publique.
Pourtant, sous prétexte d'économies, le gouvernement a déjà reporté sur les assurés sociaux, et sur les assurés malades, une partie des coûts, franchises sur les médicaments, les transports médicalisés, prélèvement sur le chiffre d'affaires des mutuelles complémentaires santé porté de 2,5 à 5,9% pour 2009. L'assuré paiera ce prélèvement que les mutuelles devront récupérer à travers un relèvement des cotisations. Au total, de 1990 à 2006 (avant l'instauration des franchises), la participation des ménages aux frais de santé est passé de 43 à 55% tandis que la part des entreprises est passé de 45 à 35%.
13 – Les responsables actuels des hôpitaux sont mauvais. Le chef de l'Etat procède par affirmations, sans démonstration. On reconnaît cependant que le système de soins français est l'un des meilleurs du monde. Il n'y a sans doute pas de relation entre la qualité du management et celle des résultats !