Resistez, devenez bouilleur de cru !

Le Lot en Action. 12 février 2010 par Bluboux

A la fin de l'été on récoltait les pommes, les poires, les prunes. Mon grand-père avait nettoyé les barriques en chène, et l'on y mettait les fruits à macérer. Il fallait surveiller avec attention la fermentation. Lorsque la mixture était prète, il y avait toujours un bouilleur de cru qui passait dans les petits villages environnants. Mes yeux de gamins étaient captivés par cette machine en cuivre, qui fumait, et les vieux qui discutaient en patois autour du bouilleur. Quand la cuisson était faite, l'eau de vie sortait du réceptacle, pure et transparente, et les gamins avaient le droit de la gouter sur un morceau de sucre.

Aujourd'hui les bouilleurs ont presque totalement disparu. Ce sont les descendants des soldats de Napoléon qui bénéficiaient du Privilège des bouilleurs de cru (ou Brandevinier), leur permettant de produire leur propre alcool. Ce privilège fut héréditaire jusqu'en 1960, où, pour tenter de limiter le fléau de l'alcoolisme dans les campagnes mais aussi sous la pression des lobbies de grands importateurs d'alcool fort ou producteurs français, le législateur en interdit désormais la transmission entre générations, seul le conjoint survivant pouvait en user jusqu'à sa propre mort, mais plus aucun descendant.

Matthieu Frécon nous invite à perpétuer la tradition des bouilleurs de cru (mais attention, c'est subversif, illégal ! Clin d'oeil), dans un livre qui parait en ce début d'année.

L'Alambic, un livre de Matthieu Frécon aux éditions Gouttelettes de Rosée (2010)

288 pp. 17 X 23,5 cm, Prix (TTC) : 30 EUR. Son site

Un autre site, extrêmement bien documenté, à visiter pour tout savoir sur la distillation : La distillation amateur

Commentaires (1)

1. sylvie L 06/05/2010

Super intéressant !

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