Romandie news. 16 décembre 2009
Requi taupe
BRUXELLES - Les ONG ont salué mercredi la décision de l'UE d'un moratoire de la pêche pour deux espèces de requins, le requin-taupe et l'aiguillat, tout en dénonçant que, pour d'autres poissons, les Européens aient préféré ignorer les recommandations scientifiques.
"La fin de la pêche pour le requin-taupe et l'aiguillat va permettre aux populations européennes de se reconstituer, tout en améliorant la capacité de l'UE à promouvoir la conservation de ces espèces à l'échelle mondiale", se réjouit Sonja Fordham, de "l'Alliance des Requins".
Mais mis à part ce point positif, dans l'ensemble, l'accord sur les quotas de pêche négocié mardi soir par les ministres européens de la Pêche à Bruxelles, confirme "leur incapacité à protéger et gérer les ressources de pêche", dénonce de son côté l'ONG Oceana.
"La plupart des décisions ignorent les recommandations scientifiques du Conseil international pour l'exploration de la mer (ICES), condamnant ainsi l'avenir des principales espèces commerciales et l'industrie de la pêche elle-même", précise Xavier Pastor, directeur exécutif d'Oceana Europe.
Selon lui, l'approche des ministres de la Pêche "maintient les stocks dans un état permanent de surexploitation".
Oceana dénonce en particulier les pressions de la France et de l'Espagne qui ont conduit à la réouverture au premier janvier 2010 de la pêche à l'anchois dans le Golfe de Gascogne, fermée depuis 2005. La pêche n'est autorisée que sur une quantité limitée à 7.000 tonnes, mais suffisante pour "condamner" le stock, selon l'ONG.
Le ministre français Bruno Le Maire avait estimé au contraire qu'il s'agissait d'une "quantité raisonnable conforme à la gestion durable de la ressource".
Les quotas de pêche augmentent de 15% pour la lotte dans le golfe de Gascogne et de 14% pour la plie en mer d'Irlande par rapport aux volumes de cette année. Ils sont reconduits à l'identique pour le cabillaud en mer Celtique, alors que la Commission proposait une baisse de 25%.
Quant aux quantités allouées aux pêcheurs de sole de la Manche-Est, elles sont réduites de 20% en 2010, contre 40% initialement prévus, tandis que les prises de sole sont augmentées de 10% dans le golfe de Gascogne. Au même endroit, le quota de langoustines est réduit à 5%, ce qui est moins que ce que préconisait Bruxelles (-15%).
(©AFP / 16 décembre 2009 13h37)
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