Le Ragondin Furieux. 30 juin 2009
Parmi ceux-ci figure en bonne place des poisons contre les parasites, des désherbants et fongicides destructeurs de champignons et mauvaises herbes, genre de potion apparentée à une sorte de bouillon de onze heure. On a donc compris que ces tambouilles étaient réservées d'utilisation qu'à une petite partie de la population, les agriculteurs, qui, en s'empoisonnant à petit feu, empoisonnent par la même occasion le reste de la planète. Malheureusement, il y a aussi quelques apprentis jardiniers du dimanche qui succombent à cette facilité de faire la culture. On peut dire facilité car indéniablement il est moins fatiguant de passer le pulvérisateur que de se pencher pour arracher la mauvaise herbe ; la terre est basse n'est-ce pas !
Mais là n'est pas l'unique raison. La grande raison est avant tout économique. Le leitmotiv des sociétés productivistes étant le rendement il est évident que l'emploi des produits de chez Monsanto et consort favorise le rendement et diminue la pénibilité. Mais voilà, il y a un revers à la médaille car ce sont pour la plupart des poisons. Alors, le peuple s'émeut, et les politiques s'en mêlent pour faire semblant de compatir avec l'opinion publique. Résultat, beaucoup de brassage d'air, maints mensonges, et des faux-semblants pour affirmer une bonne volonté de circonstance.
L'un des moins évident, tant il peut paraître le fruit d'une politique en apparence stricte avec tout les produits nouveaux arrivant sur le marché, c'est la réduction en volume puisque il y a eut en effet une diminution de 99 600 tonnes depuis 2000. Le chiffre peut paraître éloquent, seulement voilà, il y a un hic. Si on ne peut nier la réduction du tonnage on ne peut déterminer exactement l'impact car on oublie souvent que pendant cette période, les multinationales qu'il ne faut pas prendre pour des imbéciles, ont donc concentré leurs produits, parfois réduit par dix, ce qui fait diminuer le tonnage mais ne nous donne pas à savoir si l'utilisation des pesticides a diminué. Il serait sans doute plus intéressant de s'intéresser aux surfaces traitées ce qui serait plus significatif.
A fortiori, le réflexe pesticide n'a pas diminué et si l'on veut bien en croire les derniers chiffres, plutôt augmenté. Les pourcentages de l'année 2008 sont tombés, impitoyables. La hausse du chiffre d'affaire pour cette année là est alarmante, 2 079 milliards d'euros, soit la bagatelle de 14%. Sans entrer dans les détails, à la lecture de tels chiffres on reste un instant pantois, effaré, et on se demande, mais qu'est-ce qu'il nous raconte Borloo avec son Grenelle de l'environnement !
Eh oui, la grande mascarade, la croissance verte de Sarkozy, c'est du bluff, de la poudre aux yeux et aussi malheureusement des résidus toxiques de pesticides qui détruisent les poumons, désagrègent les estomacs, s'attaquent aux yeux, à la peau, etc., engendrant cancers et autres maladies graves.
Quand ce gouvernement parle écologie, méfiez-vous, la couleur verte n'est qu'une couche superficielle servant à camoufler les méfaits du capitalisme pour qui le profit est le seul moteur sociétal. Vous pouvez crever, ils s'en foutent…peut-être pas tout à fait car ça fait aussi le beurre des hôpitaux privés, rien n'est laissé au hasard dans la société ultralibérale !
Source chiffres : Univers-Nature