Panique à l’Elysée
Agora Vox. Le 23 novembre 2010 par Imhotep
Les choses s’accélèrent incroyablement et on sent qu’un fort vent de panique souffle au château. Nicolas Sarkozy va avoir beaucoup de mal à se sortir indemne de cette honteuse tragédie. Nous savons qu’il n’y a pas une seule affaire mais au moins quatre : le contrat Augusta (Pakistan), le contrat Sawari (Arabie saoudite), l’attentat (à placer en premier si l’on parle des victimes tout en sachant que la vente d’armes entraîne par définition aussi beaucoup de victimes et pour une part tout autant innocentes), la corruption rétroactive ou autrement dit les rétro-pots-de-vin.
Commençons par cette information anecdotique. Elle prêterait à sourire ou à rire s’il ne s’agit du Président de la République et d’une méthode de défense arrogante, insultante, une méthode de voyou pris en flagrant délit et qui attaque en aboyant comme un roquet avec des arguments de purs formes pour tenter de détourner l’attention. La voici résumée (
Le NouvelObs) :
Lors d’une réunion informelle avec des journalistes, en marge du sommet de l’Otan à Lisbonne Nicolas Sarkozy aurait eu de vifs propos à l’encontre de l’un d’entre eux, rapportent l’Express.fr et Mediapart.fr.
Visiblement agacé, le chef de l’Etat, interrogé sur l’affaire Karachi, a tout d’abord souligné qu’il avait été présenté à tort comme "trésorier" d’Edouard Balladur pendant la campagne présidentielle de 1995, "vous dites n’importe quoi, vous ne vérifiez rien", aurait-il lancé "la presse raconte n’importe quoi".
Questionné par un second journaliste qui lui précise que son nom figure dans des documents montrant qu’il a donné son aval à la création d’une société-écran luxembourgeoise par laquelle transitaient les commissions, le président aurait alors déclaré "Qui vous a dit ça ? Vous avez eu accès au dossier ? Charles Millon a une intime conviction. Et si moi j’ai l’intime conviction que vous êtes pédophile ? Et que je le dis en m’appuyant sur des documents que je n’ai pas vus..."
Selon des témoins, interrogés par Mediapart, Nicolas Sarkozy était "survolté", "hors de contrôle". Il aurait conclu "Amis pédophiles, à demain !"
L’Express.fr souligne que la conversation a été enregistrée sur le circuit interne du sommet et que l’Elysée aurait fortement insisté pour que les bandes soient effacées. "C’était du off, rien que du off", aurait insisté l’entourage du président. Selon Mediapart, plusieurs journalistes ont eu la possibilité de faire fuiter les sons, mais ont préféré "les écraser".
Si je cite cette histoire c’est qu’elle est doublement symptomatique. Elle l’est de la panique qui poursuit le château avec un manque évident de savoir vivre, de contrôle de soi, de sens de la fonction présidentielle. Ce n’est qu’une attitude de voyou de quartier, mais en rien en rapport ni avec la fonction ni avec les nécessaires prise de recul et réflexion qu’imposent un tel poste à responsabilités et à représentation de notre pays à l’étranger. Elle l’est aussi de sa méthode de défense calquée sur celle utilisée à Bruxelles en 2009 traitant de fable l’affaire Karachi. Vous vous souvenez qu’il avait, de façon extraordinairement insupportable pour les victimes elles-mêmes et leur famille, ri et plaisanté en s’auto-accusant d’un hold-up à Bruxelles, journalistes riant en vulgaire et honteuse complicité, ajoutant trucs comme ça pour parler de cet attentat, ce qui dénote son niveau de compassion et de compréhension tant de la vie que de la hiérarchie des choses qui la composent. Nicolas Sarkozy n’est qu’un monomaniaque qui a très peu de cordes à son arc et qui les utilisent en permanence. L’attaque du faible avec arrogance et ironie facile, l’humiliation publique de ceux qui ne peuvent répondre, le mensonge, l’utilisation des plus bas instinct de la population, la mise au pilori de boucs émissaires jetés en pâture à la vindicte populaire qui aime parfois le sang qu’il fût ou non innocent.
Le mensonge est l’arme première et dernière, l’alpha et l’oméga du chanoine de Latran. Lors de son intervention télévisée il n’a eu de cesse de mentir sur les contrats mirifiques pourtant en bonne part déjà signés depuis longtemps, pour une autre bonne part non signés, pour une autre bonne part qui ne concernaient pas que la France (Airbus) et qui étaient un danger pour le futur (transfert de technologie à de futurs concurrents), le chômage, les lois fiscales allemandes, la retraite et son pseudo équilibre futur etc. Ce mensonge, il l’a à nouveau utilisé pour se défendre dans l’affaire Karachi. Il a indiqué que tous les documents demandés par la justice avaient été fournis et le seraient à l’avenir, dernier point qui avait fait dire aux représentantes des familles des victimes que c’était un aveu que tous les documents n’avaient pas été transmis. C’était évidemment faux pour le passé : Debré refusant de fournir les délibération du Conseil Constitutionnel sur les comptes de campagne se réfugiant derrière une loi tout en sachant que le gouvernement peut donner son accord (ce qu’évidemment on attend avec impatience qu’il fasse), Bernard Accoyer refusant de fournir à la justice les comptes rendus des auditions dans cette affaire Karachi sous prétexte de séparation des pouvoirs (on ne voit pas en quoi cela est une séparation des pouvoirs. Il ne s’agit nullement de rapport de subordination entre la justice et l’AN, mais bien de faire avancer la justice tout comme elle a le droit de faire lever le secret défense (du moins de le demander), de lever le secret médical, ce qui se fait habituellement, et enfin ces informations ne mettent pas en danger la vie d’honnêtes citoyens mais au contraire doivent être rendues accessibles à ce peuple que ce monsieur Accoyer dit représenter), MAM a refusé de faire témoigner des membres de son cabinet, les obstacles ont été innombrables pour cette commission d’information, le président de celle-ci a refusé par deux fois de transmettre au juge Trévidic ces comptes rendus. Par ailleurs le gouvernement n’a jamais totalement, selon maître Morice, transmis à la commission qui donne son avis consultatif pour la levée du secret défense et dont le président, toujours par maître Morice est accusé de très peu d’empressement ni de professionnalisme pour aller chercher les documents dont c’est la responsabilité afin de savoir si le secret défense peut ou non être levé. Il apparaîtrait que seule une partie des demandes auraient été transmises, ce qui laisse beau jeu de dire que le pouvoir aurait suivi les avis - et on va y revenir - et que Morin est le premier de la classe comme il l’a dit avec un sourire infatué à la radio. Mais ce premier de la classe ment. Aujourd’hui on apprend que Juppé va demander la déclassification des documents demandés par le juge Trévidic. Or cette demande avait été faite en mai dernier et la loi impose qu’une réponse fût faite dans les deux mois. Nous sommes en novembre soit près de 6 mois plus tard sans réponse. Morin a menti et a bloqué l’avancée de la justice. C’était donc faux avant et cela l’est aujourd’hui. Hier nous avons appris que l’austère Fillon (en fait un RPR pur et dur qui ne fait qu’obéir à son chef et qui est très étonnamment épargné dans les sondages alors qu’il a le double défaut d’appliquer la politique de Nicolas Sarkozy et d’être une carpette) avait refusé que la DGSE soit perquisitionnée. Or il ne s’agissait que d’une levée temporaire du secret défense et circonscrite à la seule affaire Karachi. On voit tout de suite l’argument de seconde zone tout de suite développé par les sarkolâtres : Mon Dieu Tout Puissant, comment oser perquisitionner dans le centre du centre de nos secrets magnifiques par un juge rouge qui transmettrait au monde horrible et menaçant les informations capitales qui font de la France la lumière de l’Humanité et qui mettraient en danger la vie de son bon peuple ? ! Que de la mascarade. On ne veut qu’une perquisition limitée dans le temps, dans le lieu et dans les affaires. On ne vide pas la « piscine » de toute son eau salle vers l’extérieure avec un aspirateur Dyson au réservoir transparent et sans sac (comme dirait Pasqua). On veut les enregistrements réalisés par la DGSE en 1995 des collaborateurs des divers ministres dont Léotard, l’étrange absent des palais de justice tout comme le trésorier de la campagne Balladur. Qui a entendu ou lu qu’il avait été interrogé ? Pas moi. Si cela a été fait, cela a été discret. Si discret que les journalistes ne le cite qu’incidemment sans jamais l’impliquer. Pourtant ministre des armées et patron indirect de la DCNI. Alors notre ami Fillon se sert de l’avis de la commission, avis négatif, pour refuser l’accès à ces enregistrements. Or n’est-ce pas Nicolas Sarkozy qui a affirmé que l’Etat (donc tous les services, ministères et administration), puisqu’il agit comme s’il était lui le pouvoir absolu bien qu’il foule au pied chaque jour la constitution avec pour complicité les ministres et le premier d’entre eux, les parlementaires et les fonctionnaires (qui évidemment craignent pour leur place), donc avec tout l’appareil de l’Etat volontairement on non complice de cette monarchie de fait, donc n’est-ce pas Nicolas Sarkozy qui publiquement a affirmé que l’Etat fournirait tous les documents que la justice demanderait ? La justice demande : Fillon refuse. Il peut toujours se cachait derrière la commission. L’avis de celle-ci n’est que consultatif. Il peut prendre parfaitement la décision de passer outre et d’autoriser la perquisition des locaux de la DGSE, sans pour autant livrer à une horde rouge menaçante les intérêts vitaux de la France, mais simplement en permettant à la justice d’avancer ce qu’il ne fait pas. Il n’obéit pas aux ordres publics de son chef, mais obéit à ses ordres occultes en bon toutou qui s’expose pour un sucre et rampe au son d’un sifflet à ultra sons de son dresseur qui, évidemment, n’est pas entendu de la basse populace.
La panique croît et va croître encore. On s’en est rendu compte avec l’attaque de Morin contre Bayrou dont il faut parler. Il faut en parler ici car c’est un signe de panique au sein du Titanic. Il faut attaquer tout et dans tous les sens. On se sert de Villepin pour transformer cette sombre quadruple affaire, dont une de corruption afin de financer une campagne électorale, en une banale affaire de combat de coq dans un poulailler. On nous ressort la guerre Sarkozy Villepin. Mais qui peut croire à une fable pareil ? (Tiens je fais, voilà, du Sarkozy) Et les sarkoziaques nous ressortent toute leur litanie d’arguments éculés, insolents par la bêtise dont ils nous croient capables, arrogants, indigents : la haine de Sarkozy, c’est parce qu’il réussit qu’on lui en veut, la jalousie, le vide sidéral des propositions de l’opposition, le pétage de plomb (qui a ses faveurs en ce moment) etc. Ces bonnes gens oublient ou feignent d’oublier les attaques virulentes des représentants des familles des victimes qui se moquent et sont lassés de cette remise permanente sur le plan politique de cette affaire dont ils veulent enfin la vérité. Mais je ne parlerai pas en leur nom. Morin qui était conseiller technique au sein du ministère des armées, Morin qui a signé un accord secret avec Sarkozy en février 2007 alors soutien de Bayrou, Morin qui a retardé pendant plus d’un an les documents demandés par la justice, qui n’a pas transmis toutes les demandes à la commission de levée du secret défense, Morin qui n’a pas transmis à cette même commission la dernière demande du juge Trévidic et qui se flatte d’être le premier de la classe, ce Morin donc auréolé de tout ce passé lointain et récent, au détour d’une phrase a impliqué Bayrou sur le simple fait qu’il était un soutien de Balladur. Sa phrase est un peu plus générale mais à visée purement politicienne. Il demande que tous ceux qui étaient impliqués dans la campagne de Balladur soient entendus, et notamment Bayrou à l’époque secrétaire national de l’UDF, UDF qui avait soutenu Balladur. Autant le dire tout de suite cette déclaration a soulevé une petite vague qui est vite allée mourir dans des sables mouvants. Mais elle sera un argument dans le futur. Du reste pour ne citer que deux organes de presse (
Rue89 et
l’Express) cela un peu marché. L’un cite Marielle de Sarnez comme éminente responsable de la campagne de Balladur (
Rue89) :
Quelques données simples. Il y avait, à l’époque de la campagne d’Edouard Balladur, un comité de campagne qui se réunissait tous les jours. Ses membres en étaient :
Nicolas Sarkozy (alors ministre du Budget, aujourd’hui président de la République),
Nicolas Bazire (ex-directeur de cabinet de Balladur, aujourd’hui à la tête du groupe LVMH),
Brice Hortefeux (représentant de Nicolas Sarkozy, actuel ministre de l’Intérieur),
William Abitbol (représentant de Charles Pasqua, aujourd’hui… restaurateur),
Renaud Donnedieu de Vabres (représentant de François Léotard, par la suite ministre de la Culture),
Marielle de Sarnez (représentante de François Bayrou, aujourd’hui au Modem).
Ce pseudo journaliste sort ces informations d’
ici, sans aucune vérification ni recherche tout en oubliant un élément d’information que je vous donne :
L’équipe des "conseillers politiques" de la campagne présidentielle d’Édouard Balladur, qui se réunissait "tous les matins" au siège de campagne. Les termes de conseillers politiques, en eux, démontrent qu’on est loin de l’organisation financières et, de plus, point de Bayrou. On va y revenir. Quant à
L’Express, il fait plus fort. Dans un diaporama, alors qu’il ne cite pas tous les protagonistes mais qu’une liste très succincte d’entre eux, il a ce curieux sens de l’honnêteté de non seulement mettre deux images pour Bayrou quand il n’y en a qu’une pour les autres, il souligne un des deux textes, ce qu’il ne fait pour personne d’autres, mais bien plus il fait de la pure désinformation en plaçant Bayrou devant un pupitre voulant faire croire que Bayrou serait président de l’UDF mais pire ce pupitre est celui de la Nouvelle UDF constituée 3 ans plus tard (automne 1998) ! c’est tout simplement une faute lourde professionnelle, de la pure désinformation. Mon commentaire rectificatif a été censuré. Les preuves
ici et
là.
Tout d’abord je ne suis pas le porte parole du MoDem et agis sans ni leur accord ni leur demande. Ensuite je n’ai à innocenter personne. Et enfin si Bayrou et Sarnez étaient impliqués qu’ils en subissent les conséquences. Cependant, compte tenu des éléments que je vais vous donner, éléments vérifiables, on se rend vite compte de la grande inanité de cette accusation qui reflète la panique du pouvoir et la volonté de noyer le poisson en accusant tous azimuts.
Faisons un peu d’histoire politique car les dates et la chronologie sont en eux des éléments patents de preuve. Tout d’abord, rien ni dans la presse, ni dans les documents connus à ce jour, ni dans les livres sur l’affaire Karachi, rien dans les articles de Médiapart ou d’autres journaux ne fut en rapport de près ou de loin avec les noms de Bayrou et ou de Sarnez avant la déclaration de Morin. Ensuite les faits sont clairs. Les contrats pour le Pakistan sont négociés du printemps à la fin de l’été 1994 et signés avant, bien avant la décision de l’UDF de soutenir Balladur. A part Léotard (et Morin), Bazire, Balladur, Sarkozy, principaux responsables de ces accords aucun leader de l’UDF soutiennent officiellement la candidature de Balladur. Bayrou quant à lui en octobre 1994 se déclare publiquement pour une candidature purement UDF. Jusqu’en novembre, Millon président du groupe UDF à l’Assemblée nationale, déclare publiquement qu’il faut un candidat UDF à la présidence de la République. Il a lui-même été sur les rangs. On se trouve face à un double fait : les contrats sont signés quand Bayrou soutient une candidature opposée à celle de Balladur.
Poursuivons. Et j’apporte bien évidemment des preuves.
Ici une vidéo de l’INA du mois de janvier qui donne l’équipe de campagne de Balladur : Nicolas Bazire, Nicolas Sarkozy, Donnedieu de Vabres et Douste Blazy. Point de Bayrou. Ensuite Bayrou est mis en minorité (CDS) et son parti décide de suivre Balladur. Il n’y avait pas de candidat UDF, Millon étant du Parti républicain et en plaisant pas plus. Plus loin ce n’est que début
février 1995 (les contrats sont signés depuis longtemps et la machine à cash déjà en route depuis belle lurette) que Bayrou apparaît lors d’une réunion des responbales du comité de soutien à Balladur. La preuve ici (
Libération) :
Les balladuriens sont heureux, et n’en reviennent pas de tant de bonheur. Il suffisait de les écouter hier se féliciter d’avoir trouvé un candidat si épatant qu’Edouard Balladur. L’un après l’autre, ils sont montés à la tribune pour confier leur béatitude aux quatre cents animateurs des comités de soutien du Premier ministre. D’abord Philippe Mestre, ministre des Anciens Combattants, au nom des adhérents directs de l’UDF, qui a vanté « l’ouverture d’esprit et l’ouverture du coeur » d’Edouard Balladur, cet homme « ultracompétent » doté d’un « courage naturel ». André Santini, député des Hauts-de-Seine, venu apporter le renfort de l’une des composantes de l’UDF, le minuscule PSD, « dont 100% des élus (6 députés, 2 sénateurs, 1 député européen) vous soutiennent ».
« Nous sommes heureux d’être là »
Puis André Rossinot, président du Parti radical, pour expliquer « à titre personnel » étant entendu que sa formation se réunit ce week-end pour décider démocratiquement d’apporter tout son soutien au chef du gouvernement que la méthode Balladur était la seule qui vaille. François Bayrou, président du CDS et ministre de l’Education nationale, a résumé la félicité ambiante : « Monsieur le Premier ministre, nous sommes heureux d’être là, ensemble, pour une campagne électorale que nous avons hâte de faire », parce que François Bayrou et ses amis ont compris « quel homme vous étiez et quelle autorité était la vôtre pour changer les choses en France ».
Les partisans d’Edouard Balladur ont encore entendu François Léotard, le président d’honneur du Parti républicain, exprimer sa « reconnaissance » : « Merci de nous avoir permis d’illustrer une certaine conception de la République. »
Ceci veut donc dire que Bayrou y est et montre un enthousiasme certain, mais à ses côtés : Mestre (non cité par Morin), Rossinot (non cité par Morin), Léotard (non cité par Morin) qui sera le successeur de VGE à la tête de l’UDF, Santini (non cité par Morin). Ce à quoi il faut ajouter Pasqua (non cité par Morin), Simone Veil (non cité par Morin) - ces deux derniers étant plus hauts dans la hiérarchie car co-présidents du comité de soutien -, tous les députés, sénateurs, UDF et RPR qui ont soutenus Balladur et les 300 membres dirigeants de ce comité de soutien (non cités par Morin), VGE qui alors était le président de l’UDF en 1994 et 1995 (non cité par Morin, ni aucune question posée par les journalistes qui l’ont interrogé). On ne voit aucunement de Marielle de Sarnez dans cet article. Ce premier point pour démontrer que de ne citer que Bayrou est une preuve de volonté de le mouiller de façon minable.
N’en restons pas là puisque les deux articles que j’ai cité (Rue89 et le blog qui lui fait référence) déclarent que Marielle de Sarnez est partie prenante dans la campagne de Balladur. Dire les choses c’est bien, le prouver c’est mieux. On se souvient que Balladur entre en campagne début janvier avec Sarkozy, Bazire, Douste Blabla (candidat malheureux contre Bayrou à la tête du parti), Léotard et Donnedieu de Vabres. Ensuite ce n’est que début février qu’une palanquée de ministres, députés et sénateurs, leaders de parti soutiennent cette campagne. Or Sarnez n’entre vraiment dans la danse qu’en mars 1995 (le 7 au plus tôt). En voici la preuve (Libération) - 6 mars 1995 - : Consciente qu’il y avait le feu au lac, la garde rapprochée d’Edouard Balladur a finalement décidé de confier une partie de l’organisation à des vieux des campagnes présidentielles passées, appelés à reprendre du service. Nicolas Bazire devait rencontrer hier Hubert Bassot, ancien chargé de mission à l’Elysée de 1975 à 1981, ex-giscardien reconverti au balladurisme, qui devrait, avec (entre autres) Alain Robert et Jean-Jacques Guillet (deux amis de Charles Pasqua) et Marielle de Sarnez (cheville ouvrière de la campagne de Raymond Barre en 1988), renforcer le dispositif actuel, avec son petit côté amateur.
Rue89 non seulement ne cite que Sarnez alors que ce document prouve que d’autres sont appelés au chevet de la campagne tels Hubert Bassot (non cité ni par Rue89 ni par Morin), Jean-Jacques Guillet (non cité ni par Rue89 ni par Morin) et Alain Robert (non cité ni par Rue89 ni par Morin) mais laisse supposer qu’elle serait depuis le début une cheville ouvrière importante. Or ce texte dit clairement que ce n’est que tardivement qu’ils interviennent, pour seulement une partie de la campagne, et l’autre texte les nomme conseillers politiques. C’est évidemment une information complètement déformée, injuste et calomniatrice dans le sens où Sarnez est ainsi directement liée à Karachi, comme l’indique le titre de l’article. Ajoutons ceci qui prouve le peu de place qu’elle avait auparavant - tout en rappelant encore et encore que le clan Bayrou était contre la candidature Balladur ce qui implique qu’il ne devait pas être au sein du saint des saints, et qu’ensuite cette activité en plus date de mars 1995 quand les contrats et leur pots-de-vin datent de l’automne 1994, d’autant que ces postes n’ont aucun rapport avec le financement de campagne qui plus est - ceci : « L’équipe de Balladur refuse d’utiliser les compétences disponibles. Son principe, c’est de rester entre soi autour d’un candidat qui devait obligatoirement être élu », grogne un responsable centriste. Ceci de ce même article prouve que Sarnez et les autres venus en renfort en mars n’étaient pas du tout impliqués et contredit donc la forme et le fond de l’article de Rue89 et, sauf preuve contraire, ces éléments dédouanent complètement Sarnez et par la même occasion Bayrou qui est encore moins impliqué puisque c’est Sarnez qui le représentait. L’affaire est close. Morin lui est un digne soutien de Nicolas Sarkozy.
Cette diversion honteuse est une double preuve que le pouvoir s’affole et que Morin n’a qu’une colère de façade contre son nouveau leader depuis 3 ans puisqu’il lui sert la soupe doublement en voulant noyer le poisson et noyer Bayrou à l’occasion.
Ce pouvoir ne va pas cesser de s’affoler car
Le Parisien vient de dévoiler une nouvelle bombe :
L’information est passée presque inaperçue. Elle a pourtant tout d’une bombe à retardement. Il y a une dizaine de jours, dans la plus grande discrétion, le juge Renaud Van Ruymbeke a perquisitionné la Direction générale des impôts, au ministère du Budget, à Bercy. Saisi d’une plainte pour « délit d’entrave » émanant des familles des victimes de l’attentat de Karachi, le magistrat du pôle financier est à la recherche de documents susceptibles d’étayer la thèse développée dans le rapport Nautilus et longtemps tenue secrète par les autorités de l’Etat : l’attentat de Karachi serait lié à la décision de Jacques Chirac, en 1995, d’arrêter le versement de très importantes commissions à des intermédiaires
Tout juste élu, Chirac soupçonne ceux-ci d’avoir rétrocédé une partie de l’argent à des interlocuteurs français afin de financer la campagne d’Edouard Balladur.
Lors de sa perquisition à Bercy, le juge du pôle financier aurait mis la main sur des documents « extrêmement intéressants ». Il s’agirait de notes manuscrites, non signées, datées de fin 2006. Celles-ci confirmeraient et détailleraient les montages financiers opaques mis en place autour du contrat Agosta, notamment les circuits empruntés par l’argent à l’aller (vers le Pakistan) comme au retour (en direction de la France). Il y serait question de plusieurs pays, Luxembourg, Irlande, île de Man, Bahamas, îles Caïmans, dans lesquels les fonds transitent. Et d’une myriade de sociétés destinées à les abriter.
Ces montages complexes seraient l’œuvre de Jean-Marie Boivin, PDG de la société luxembourgeoise Heine, qui deviendra plus tard Eurolux. Heine aurait été créée en 1994, sous le gouvernement Balladur, avec l’aval de son ministre du Budget de l’époque, Nicolas Sarkozy.
Enfin, de source proche du dossier, on indique que ces notes manuscrites de fin 2006, saisies par le juge Van Ruymbeke, étaient adressées à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur de Jacques Chirac et en pleine campagne pour l’élection présidentielle de 2007.
Pourquoi ces notes de la Direction générale des impôts ? Le ministre de l’Intérieur avait-il vocation à être tenu informé de ces montages ? Ce sont des questions auxquelles le juge va désormais devoir répondre.
Ceci est à rapprocher aux courriers adressés en 2006 (décembre) par Boivin à Sarkozy. Dans les deux cas, en quoi le ministère de l’intérieur peut-il s’intéresser à ces sociétés de transit financier ? Poser la question c’est y répondre.
Il y a une autre information, pourtant d’importance qui n’a pas été reprise par les media. Et pourtant elle est extraordinaire par sa violence et par tout ce que cela implique. En effet, Jean Jacques Bourdin a interrogé le 22 novembre maître Morice et Magali Drouet. Morice attaque bille en tête Sarkozy sans qu’il soit lui-même attaqué en justice à ce jour. Ecoutez bien l’intervention de Magalie Drouet quand Jena-Jacques Bourdin lui demande ce qu’elle dit à Nicolas Sarkozy quand celui-ci parle des douleurs des victimes. C’est d’une force inouïe quand on imagine d’une part la permanente stratégie de victimisation de Sarkozy (la sienne et l’utilisation de celle de victimes pour son aura personnelle et pour un bienfait électoral) et d’autre part le poste-même de Président de la République : « Je lui dis que je lui interdis ainsi qu’à tous ses sbires de l’UMP de prononcer cette phrase. Certaines personnes peuvent se le permettre, lui on lui interdit formellement de se cacher derrière la douleur des familles pour pouvoir mentir en toute impunité. ». Dans cette entrevue on note que la thèse du simple soupçon sans aucune preuve que répètent à l’envi les journalistes, est battue en brèche. Il y a des éléments de preuves et des faits avérés tels que l’accord de Nicolas Sarkozy pour la création de Heine. Puis plus récemment les documents manuscrit de Menayas et ces notes révélées par le Parisien. N’oublions pas qu’en tant qu’avocat, maître Morice a accès aux pièces du dossier en toute légalité.
Aucune autre radio, aucun journal à ma connaissance n’a repris cette attaque virulente de Magali Drouet, attaque d’importance par ce qu’elle dit - elle interdit (ce n’est pas rien) à Nicolas Sarkozy (et ses sbires de l’UMP !) d’utiliser leur douleur, et elle le déclare menteur -, mais également par la non réaction de l’Elysée, pas plus que des aboyeurs de l’UMP, qui tente de faire dévier cette tragique histoire vers une bataille politique.
Dans la seconde vidéo ensuite vous écouterez aussi cette déclaration de Magali Drouet qui parle du « rire de porcinet » de Sarkozy lors de son intervention en répondant à la question du journaliste de l’AFP à Bruxelles, expression qui montre à quel point cette prestation a été choquante et destructrice pour elle, et je suppose les autres familles. On note que Sarkozy ne voulait pas les recevoir. Qu’il a fait des promesses qu’il n’a pas tenues, mais par un de ses conseillers, à la suite d’une nouvelle demande de rendez-vous, a fait cette réflexion d’une indignité rare que Sarkozy en avait assez de recevoir n’importe qui pour des bobos personnels !
L’affolement va, je l’espère, créer un ouragan qui va briser quelques digues. Reste que Marin a fait appel pour bloquer le juge Van Ruymbeke. Le barrage va-t-il lâcher ?
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Si vous êtes intéressés par les textes ci-dessous, vous pouvez les retrouver en cliquant sur les liens et ce totalement gratuitement car il est hors de question que je touche un Kopek sur le dos de la Sarkozye qui, étant le règne du bling bling et de l’argent roi et corrupteur, sera combattue par son contraire : la gratuité (ou en compensation faire un don à
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[email protected])). Le texte sur Woerth est régulièrement mis à jour (aujourd’hui 6é version du 16 novembre 2010) :
N’oublions jamais :
- l’affaire Karachi
- l’affaire GDF
- l’affaire Tapie
- l’affaire Clearstream
- l’affaire Bettencourt
- l’affaire Wildenstein
- l’affaire de Compiègne
- l’affaire Peugeot
- l’affaire de la Jatte
- la proposition de loi sur la déchéance de la nationalité française et son extension
- l’affaire de la rémunération illégale de septembre au 31 décembre 2007
- la circulaire Hortefeux
- l’affaire des sondages
- les classements du parquet
- l’affaire de l’espionnage par le contrespionnage des journalistes
Sarkozya delenda est !
Vignette Affiche de Panique à Hollywood
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Dernière mise à jour de cette page le 07/02/2011