Quand Sanofi-Aventis se débarrasse d’un gêneur

Basta!. Le 4 Novembre 2010 par Agnès Rousseaux

 

Il était l’un des cadres dirigeants de l’entreprise. Le vétérinaire Jacques Poirier a été licencié par le groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis pour avoir lancé une alerte sanitaire concernant un médicament, le Lovenox, dont une partie des molécules sont produites en Chine. Le lanceur d’alerte a assigné son employeur aux Prud’hommes.

Jacques Poirier est vétérinaire et ancien expert auprès de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA). Cadre dirigeant de l’entreprise pharmaceutique Sanofi-Aventis, il est licencié en 2003 pour avoir osé lancé une alerte sanitaire. Il a notamment refusé de cautionner des pratiques douteuses de la firme concernant la fabrication de l’énoxaparine, une molécule - l’héparine - entrant dans la fabrication de médicaments anticoagulants.

L’énoxaparine est produite à partir d’intestins de porcs. Plus de 500 millions de doses sont fabriquées chaque année. La moitié de cette matière première animale provient de Chine. Jacques Poirier met en garde à plusieurs reprises Sanofi-Aventis sur ces approvisionnements chinois. Avec raison : selon la Fondation sciences citoyennes, une centaine de morts ont été enregistrées en 2008 aux États-Unis et en Allemagne, sans oublier plus de 800 chocs allergiques.

Médicaments contaminés

Les patients concernés ont reçu une héparine commercialisée par le laboratoire américain Baxter, en provenance de Chine. Il est démontré que les doses administrées contiennent une substance frelatée, la chondroïtine sulfate, provenant du cartilage des cochons. L’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) reconnaît que des lots du médicament Lovenox de Sanofi-Aventis sont également contaminés par cette substance. Pourquoi l’entreprise pharmaceutique n’a-t-elle pas écouté les recommandations de Jacques Poirier ? Peut-être parce que le chiffre d’affaires annuel de la fabrication de ces médicaments anticoagulants s’élève à plus de 3 milliards d’euros...

Jacques Poirier est, à l’époque, Directeur général de la société Aventis-Pharma, intégrée aujourd’hui dans le groupe Sanofi-Aventis. Ce qui n’empêche pas la firme de se débarrasser de lui. Sa demande de « généralisation de procédures de contrôle rigoureuses des matières premières dont sont extraites les héparines », n’était sans doute pas du goût de son employeur. Soutenu par la Fondation Sciences Citoyennes, il a saisi le Conseil des Prud’hommes de Boulogne-Billancourt pour contester ce licenciement. L’audience se déroule ce 4 novembre 2010.


Commentaires (5)

5. simon claude - Le 09/11/2010 à 14:18

ce monsieur est un héros et un grand humaniste ,et cela fait du bien de savoir que cela existe encore .On lui souhaite tout le meilleurs pour tout le courage nécessaire qu'il faut ,même de la transcendence d'énergie pour faire face à tous ces lobbies à fric .
CLAUDE

4. Laurie - Le 08/11/2010 à 23:16

J.Poirier est un homme courageux qui mérite le respect,certains mangeurs d'andouillette bio n'ont peut-etre pas son courage!Et,puis,si tout le monde venait à la campagne ça deviendrait la ville,non!Je suppose qu'Aldo a une voiture,il faut bien que des imbéciles vivant à la ville la lui fabriquent!Moi,je vis en région parisienne et n'ai pas de voiture!

3. Aldo maccione - Le 06/11/2010 à 00:26

Bee 2 be, pour reprendre ton commentaire sur l'article ,Décadence sanitaire en UE:
Résistance, sans OGM, sans Mutagène et donc sans Sanofi et consorts...Donc, pied de sauge, thym serpolet, spirée ulmaire pour remplacer l'aspirine synthétique et sans se niquer les cellules du foie... etc, etc...OK, OK, c'est plus facile quand on habite à la campagne, mais c'est aussi un choix de vie, et sans vacances et sans sorties, comme disait Jean Ferrat...Pour revenir sur les intestins de porc, rien ne vaut une bonne andouillette, grillée, à la moutarde ou à la crème. Et comme disait un homme politique des années 30: L'andouillette, c'est comme la politique. Pour que ça soit bon, il faut que ça sente un peu la merde...

2. Bee2Be - Le 05/11/2010 à 23:31

Aldo, Jacques Poirier en aurait eu que ça ne l'aurait surement pas préservé d'un licenciement que je considère comme abusif ! Dans un système tel que nous le connaissons aujourd'hui, le droit à faire fortune passe bien avant le droit de se préserver par l'utilisation de simples directement récoltées dans nos jardins de tous licenciements et de toutes maladies...
Avant que d'ici peu, nous soyons enfermés pour détention de plantes ou de porcs illicites !

1. Aldo maccione - Le 05/11/2010 à 23:10

Qui a un pied de sauge dans son jardin, évite la visite du médecin...
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Dernière mise à jour de cette page le 05/11/2010

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