Le mouvement social du 29 janvier était un premier coup de semonce. Celui du 19 mars en est la réplique. Plus forte. Plus déterminée.
De Marseille (300 000) à Paris (350 000) en passant par Le Havre (35 000), Strasbourg (35 000) Bordeaux (100 000), Rouen (50 000), Compiègne (10 000), en tout près de 3 millions de travailleurs sont descendus dans les rues pour crier leur colère. Clamer au couple Sarkozy-Parisot leur refus de payer la crise, exiger le maintien de leur emploi, l'augmentation de leurs salaires pour faire face au coût de la vie et le renforcement du service public. Leur dire que ça suffit comme ça.
Le secteur privé n'était pas en reste. Plusieurs grandes entreprises ont connu des arrêts de travail : Total, Auchan, Carrefour, Saint-Gobain ... Et, de nombreux salariés du privé touchés par les plans sociaux ont ouvert les cortèges donnant aux manifestations une nouvelle dimension. Employés d'Arcelor-Mittal à Marseille, de Lafarge et Schneider-Electric à Angoulème, Caterpillar à Grenoble etc. A Compiègne les ouvriers de Continental ont été accueillis par une haie d'honneur. Par identification à leur combat ou tout simplement par solidarité. Victimes d'un chantage à la délocalisation, les salariés de cette usine de pneus ont pendant un an et demi subit un retour aux 40H sans augmentation de salaire pour s'entendre dire par leur patron, le groupe Allemand Schaeffler, que finalement leur site de Clairoix allait fermer. Et cela alors que l'usine est bénéficiaire.
Le secteur public était représenté en masse dans toutes ses composantes : les transports (SCF, RATP, Air France), les hôpitaux victimes de fermetures drastiques, la poste, les fonctionnaires territoriaux, les enseignants... sans compter les médias (Radio France, AFP)
Jeunes et moins jeunes (lycéens, étudiants, retraités ), valides et handicapés réclamant leur droit à la reconnaissance, ont défilé coude à coude dans la bonne humeur, mais déterminés dans leur refus de la politique libérale du gouvernement.
Aux syndiqués (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, Solidaires, FSU, Unsa) se sont joints des non syndiqués. Ainsi que des primo-manifestants.
Une marée de banderoles, drapeaux, pancartes, stickers montrait l'exceptionnelle diversité des catégories sociales.
Une journée d'action réussie à laquelle le Front de Gauche créé par le PCF e le Parti de Gauche a pris toute sa place. Par sa mobilisation. Par son tract « Front de Gauche pour changer d'Europe : Unité dans la rue, unité dans les urnes » qui invite les citoyens à dire « non à Sarkozy et à l'Europe libérale du traité de Lisbonne, oui à une europe démocratique, sociale, écologique et de paix » le 7 juin, lors des élections européennes, et qui a été apprécié. Sans compter le sticker « casse-toi pov'con », que les manifestants s'arrachaient et se sont appropriés.
Reste à savoir combien de temps le pouvoir en place pourra continuer à faire la sourde oreille à un mouvement social et une mobilisation populaire d'une telle ampleur.
Lien vers l'album photos de la manifestation du 19 mars à Cahors :
http://picasaweb.google.fr/bluboux/200919MarsManifCahors?feat=directlink
Vidéo de l'interview de Jean-Luc Mélenchon, sur LCI le 18 mars 2009
Paroles de crises sur France Culture
1) émission du samedi 31 janvier 2009
Portrait d'une mobilisation,
de l'angoisse sociale
à l'espoir contestataire
2) Depuis fin décembre dernier, Antoine Mercier s'entretient avec des intellectuels pour une autre manière de parler de la crise.
Retrouvez-les ci-dessous comme diffusés dans son journal de 12h30
Jean-Pierre Dupuy est philosophe et chercheur au Centre d'Etude du Langage et de l'Information (C.S.L.I.) de l'Université de Stanford, en Californie. (27/03)
Bernard Sichère est philosophe, professeur à l'université de Paris VII et écrivain (20/03)
Spécialiste de la Rome antique, Claudia Moatti est historienne et enseigne à Paris VIII (13/03)
Historien de l'Allemagne contemporaine, Édouard Husson est maître de conférences à l’Université Paris IV. Il a récemment publié avec Norman Palma "Le capitalisme malade de sa monnaie : considérations sur l'origine véritable des crises économiques" (12/03)
Médecin, Martin Winckler s'est fait connaître par son livre "La Maladie de Sachs". Ancien chroniqueur sur France Inter, ce romancier travaille actuellement au Centre de recherches d'Ethique de l'Université de Montréal (12/03)
Christian Arnsperger est Docteur en Sciences économiques (à l'UCL, Louvain-la-Neuve, Belgique) et a notamment signé en 2005 une "Critique de l’existence capitaliste, Pour une éthique existentielle de l’économie" (06/03)
Le vendredi 20 mars, une nouvelle manifestation avait lieu à Cahors, en soutien de l'Association de Défense des Gares de Souillac et Gourdon.
“TOUS ENSEMBLE POUR LES GARES”
Association de défense des usagers des transports ferroviaires
Association régie par la loi du 1er juillet 1901
Hôtel de Ville - 46300 GOURDON - tél: 05 65 27 01 10 - Site internet :www.bataildurail.com
GOURDONNAIS, SOUILLAGAIS, SARLADAIS.....
appelle la population
les élus, les commerçants,
les acteurs sociaux et économiques
du LOT et de la DORDOGNE
à être massivement présents
au tribunal de Cahors
le vendredi 20 mars
(Rendez-vous à la gare de
Cahors à 8h)
Pour imposer à la SNCF:
Le rétablissement
des arrêts manquants
Une vraie négociation
L’arrêt des poursuites judiciaires
pour les citoyens et les élus
cités à comparaître
Cette manifestation s'est déroulée dans une atmosphère "bon enfant", malgré la présence pour le moins déplacée de nombreux bus de CRS, gendarmerie mobile ainsi que la police municipale ! De nombreux élus étaient présent et la venue de Jean Luc Mélenchon, pour soutenir l'association et à travers elle, la défense des services publics.
Lien vers le site de l'association de défense des gares, où vous trouverez toutes les infos ainsi qu'une pétition en ligne : http://www.bataildurail.com/
Vous trouverez également dans "mes photos" un album consacré à ces deux journées : http://picasaweb.google.fr/bluboux/200919MarsManifCahors?feat=directlink