TEMOIGNAGE
La délocalisation m'a fait perdre en qualité ALAIN COMALADA, p-dg de la société PEG
L'expérience de la délocalisation aura laissé un goût amer à Alain Comalada, p-dg de la société PEG, spécialisée notamment dans la fabrication de couettes, oreillers et isolants pour les vêtements et le bâtiment. Lorsque cet entrepreneur normand veut se lancer dans la microfibre, il y a trois ans, il ne trouve pas en France de fournisseur capable de lui proposer une machine répondant à cette activité. Il décide alors de mettre le cap vers la Chine. Une série de mésaventures attend alors Alain Comalada: problème de qualité, retards dans la fabrication et la livraison, communication difficile. La facture s'avère plus lourde que prévue, la charge de stress également. « Lorsque l'on travaille avec des grands noms de la distribution, exigeants et intraitables, on ne peut pas se permettre ce genre d'incertitudes. Nous avons dû faire appel sur place à des laboratoires pour contrôler la qualité des produits et éviter les mauvaises surprises. » sans compter que pour faire face aux délais de livraison (un mois de bateau) et optimiser les containers, la société est amenée à commander de grosses quantités de marchandises, ce qui induit des avances de trésorerie et de grosses capacités de stockage à l'arrivée. Echaudé par cette solution de production décevante et onéreuse, Alain Comalada parvient à rapatrier, en 2009, toute la production d'oreillers et de couettes synthétiques en s'équipant de la fameuse machine qui lui permet alors de produire lui-même sa microfibre. Aujourd'hui, l'entrepreneur a installé une nouvelle usine à Varneville, à une vingtaine de kilomètres du siège social, et emploie 10 personnes en CDI.
PEG - Repères
- ACTIVITE: Fabrication d'articles textiles, sauf habillement
- VILLE: Dénestanville (seine-maritime)
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FORME JURIDIQUE: SA à conseil d'administration
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DIRIGEANT: Alain Comalada, 56 ans
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ANNEE DE CREATION: 1850
- EFFECTIF: 98 salariés
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CA 2009: 25 MEuros
ZOOM La prime à la relocalisation
Comment stopper l'hémorragie ou plutôt comment redonner du sang neuf à une économie anémique? Le gouvernement semble avoir choisi son remède. Evoqué par Christian Estrosi, ministre de l'Industrie, en octobre 2009, et confirmé par Nicolas sarkozy lors des Etats généraux de l'industrie en mars dernier, le principe d'une prime à la relocalisation a été adopté. Il s'agirait d'une enveloppe de 200 millions d'euros, partagée entre les entreprises de moins de 5 000 salariés qui ramèneraient leur activité en France. Cette somme, issue du grand emprunt, servirait à financer, sur trois ans, des avances remboursables. Les conditions: les entreprises concernées doivent investir au moins 5 millions d'euros et créer 25 emplois minimum, de préférence dans des bassins à revitaliser. Autant dire que cette mesure ne concerne que les grosses PME.