En inaugurant le Salon International de l’Agriculture, ce salon présentée par son président, Jean-Luc Poulain, agriculteur de l’Oise, collectionneur de présidences et de postes officiels dans les organismes prônant l’agriculture intensive, le Président de la République a violemment condamné la (petite) campagne publicitaire lancée par France-Nature-Environnement pour rappeler les dangers de l’agriculture chimique défendue par la FNSEA et le ministère de l’Agriculture sur le thème lancé il y a un ans au même endroit « L’environnement, çà commence à bien fairet ». En oubliant évidemment de dire que la moitié des affiches conçues par cette association ont été censurées par la régie publicitaire de la RATP et que d’autres afficheurs l’ont refusé. Nicolas Sarkozy a également oublié de mentionner que la ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet a refusé de condamner cette « protestation publicitaire » au nom de la liberté d’expression. Finira mal, comme la première fois, cette ministre...
Ces affiches ont le courage et le mérite de dénoncer le système agricole français au moment ou le président du Salon, planqué derrière quelques vaches et moutons bien lavés et peignés écrit (notamment) en présentant sa manifestation : « « L’édition 2011 du Salon International de l’Agriculture se place sous le signe d’une thématique appartenant à la fois à l’actualité et à l’histoire… Depuis moins de deux mois, en effet, le repas gastronomique français est entré sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. La distinction est de taille ! Symboliquement, elle consacre une certaine idée de l’excellence à la française. Plus concrètement, elle récompense le travail d’un nombre infini d’acteurs de l’agriculture et de l’agroalimentaire hexagonal. À commencer par les agriculteurs. Car sans eux… pas d’alimentation.
Une agriculture forte, des entreprises dynamiques, un modèle alimentaire et des produits reconnus… À nos yeux, à ceux du monde entier, l’alimentation est belle et bien une composante majeure de notre identité commune. Elle redonne du sens au travail des agriculteurs qui produisent pour notre alimentation. Mieux, c’est, dans notre pays, la mieux habilitée à créer un lien soutenu et pérenne entre les agriculteurs et les citoyens. En ce sens, elle est à la fois une occasion quotidienne de partage et un facteur de cohésion, puissant et durable ». Défense de rire et de crier à l’escroquerie !
Ce texte illustre parfaitement le double langage des responsables de l’agriculture « officielle » qui continuent à tenter de nous faire prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages ou, au choix, des vessies pour des lanternes. Des escrocs de l’environnement qui sont bien décidés à continuer à épuiser les terres, à nous empoisonner, à mener les petits agriculteurs à la faillite et au chômage, ne pas diminuer d’un kilo la quantité des pesticides et des engrais chimiques répandus sur le territoire français, alors que le Grenelle de l’environnement a « décidé » d’y mettre le holà et de favoriser l’agriculture biologique. On sait ce qu’il en advient, notamment avec la réduction de moitié du crédit d’impôt dont peuvent bénéficier les paysans se lançant dans le bio. Ils n’ont qu’à investir dans des entreprises de la Réunion ou de Guyane...
Une fois de plus le milieu naturel (l’ours ou le grand hamster alsacien, par exemple) et la santé des Français vont pâtir de l’approche des élections cantonales, sénatoriales et présidentielles. L’idée, pour l’UMP et son responsable, consiste à donner satisfaction à la FNSEA pour qu’elle demeure l’un de ses agents électoraux les plus efficaces.
Comme la censure et les moyens réduits de France-Nature-Environnement vont considérablement limiter la diffusion des affiches, Politis se fait un plaisir de vous les communiquer en vous invitant à les diffuser largement.