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C’est un Américain qui vante les grèvistes français. Mark Weisbrot, co-directeur du Centre de recherche économique et politique (CEPR) à Washington, a pris sa plume pour écrire dans le Guardian tout le bien qu’il pense de la mobilisation actuelle contre la réforme des retraites.
Il critique l’argument selon lequel “comme l’espérance de vie augmente, il faut absolument travaille plus longtemps”. “L’âge de départ à la retraite a été déplacé pour la dernière fois en 1983. Depuis, le PIB par habitant a augmenté de 45 %. L’augmentation de la durée de vie est très limitée en comparaison, estime Mark Weisbrot. L’augmentation du revenu national a été largement suffisante pour compenser les changements démographiques”.
Selon lui, le refus d’augmenter l’âge de la retraite relève uniquement “d’un choix social“. “Si les Français veulent conserver le même âge de départ, il y a beaucoup de manières de financer le coût des retraites. Un d’entre ellles (…) serait une taxe sur les transactions financières”, écrit le chercheur.
Mark Weisbrot en profite pour vanter un système social qui permet de réduire les inégalités par rapport aux autres pays de l’OCDE et une gauche qui a encore les moyens d’organiser des protestations de masse, alors que “les autorités européennes et internationales accélèrent les régressions sociale dans les économies les plus faibles de la zone euro comme la Grèce”.
De quoi conclure que “les Français se battent pour l’avenir de l’Europe - et ils sont un bon exemple pour les autres”.
Sans surprise, le chercheur avoue toutefois n’avoir jamais compris comment les Français ont pu voter pour un président qui faisait campagne en vantant le modèle économique américain, qui entrait alors dans une crise profonde. Il commet par ailleurs une erreur factuelle en affirmant que Nicolas Sarkozy a “récemment abandonné l’une de ses plus impopulaires réductions d’impôt pour les riches”, alors que le bouclier fiscal, bien que critiqué par la majorité, est toujours effectif.