Mécanopolis. 22 septembre 2010 par Agata Kovacs
Le 15 septembre dernier, à l’Ecole militaire, l’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des armées françaises, a délivré un message pour le moins surprenant, qui n’a rencontré aucun écho dans les médias.
Ce jour là, face à l’amiral Guillaud, une centaine d’officiers supérieurs, parmi lesquels les futurs généraux français et quelque 40% de militaires étrangers. C’est le Canard enchaîné qui rapporte, dans son édition du 22 septembre, les propos du chef d’état-major :
« Le spectre de la guerre ne peut être écarté. La seule question étant la forme qu’elle prendra », a indiqué l’amiral. Et d’argumenter ainsi : « Depuis la première fois depuis la Renaissance, les puissances occidentales, notamment européenne, pourraient perdre leur suprématie militaire dans les trente prochaines années [face a des puissances émergentes] décomplexées, concurrentes, offensives et parfois provocatrices ». Façon de décrire « un monde où le retour à la guerre est un triste réalité ». Un monde où il ne faut plus trop compter sur les État-Unis car « la puissance américaine, encore inégalée, est fragilisée par la crise financière.»
Sans la moindre modération dans ses propos, note le Canard Enchainé, l’amiral Guillaud a énuméré les multiples raisons de se faire bientôt la guerre : prolifération nucléaire, développement des missiles balistiques, terrorisme, conflits pour le pétrole, pour l’accès à l’eau, pour des « enjeux alimentaires », etc. Enfin, il a décrété que « les inégalités des croissances démographiques peuvent générer des exodes migratoires massifs [pouvant déstabiliser] des pays développés ». Voilà un discours, assurément alignés sur ce que pensent les patrons des armées allemandes et israéliennes, qui laisse songeur.
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