En soutien au mouvement pour les retraites, plumedepresse se met en grève… du zèle ! Deux éditions quotidiennes au coeur des mobilisations.
Face aux sérieuses menaces d’embrasement du conflit – et notamment à la perspective d’une possible pénurie d’essence prochaine -, le gouvernement a envoyé ce bon ministre du Travail lâcher quelques miettes au Sénat. Des concessions bien risibles si elles sont censées arrêter le conflit ! Le point sur le dossier.
« L’amendement défendu par Eric Woerth prévoit le maintien pour une période transitoire de cinq ans de la retraite à taux plein à 65 ans, contre 67 dans le projet de loi, pour les mères de trois enfants et plus nées entre 1951, première génération concernée par la réforme, et 1955, sous réserve qu’elles se soient arrêtées de travailler pour élever leurs enfants », expose Reuters. Et c’est tout. 130 000 mères de famille concernées, tant pis pour des millions d’autres. Ah non, pas tout à fait : Woerth « a proposé aux sénateurs un deuxième amendement qui prévoit le maintien à 65 ans de l’âge d’annulation de la décote pour les parents d’enfants lourdement handicapés, une mesure pérenne ». Not’ bon maît’ est trop bon ! Et il se permet de déclarer : « Ces deux mesures sont des avancées majeures et montrent que le gouvernement est à l’écoute des mécontentements et des inquiétudes de la rue, de l’Assemblée nationale et du Sénat » ! Nous aimons souvent à citer l’ami Guillaume Duval, le rédacteur en chef d’Alternatives Economiques, dont les commentaires d’actualité sont un modèle de justesse et de concision : « quelques petites concessions attendues sur les 67 ans qui sont très loin de régler les problèmes considérables que va poser la hausse de la borne de la retraite sans décote de 65 à 67 ans, synthétise-t-il aujourd’hui sur sa page Facebook. Celle-ci est en effet une machine infernale à fabriquer des retraites de misère pour de nombreuses personnes, qui seront obligées de quitter la vie professionnelle avant 67 ans sans avoir cotisé suffisamment, notamment parmi les couches les plus précarisées de la population et cela très au-delà des mères de trois enfants et plus, chères à la droite familialiste… » Nous n’allons donc certes pas nous contenter de cela ! D’autant que les voleurs de retraite continuent d’adopter leur posture inflexible d’antisociaux qui se fichent comme d’une guigne de la souffrance du peuple : « L’Elysée a précisé pour sa part dans un communiqué qu’il n’était pas question de toucher à l’essentiel d’une réforme dont Nicolas Sarkozy entend faire l’un des symboles de son quinquennat », relaie Reuters. Il est gonflé, quand même, entre parenthèses : dire qu’il s’était engagé à ne pas toucher à la retraite à 60 ans durant sa campagne présidentielle, pour réaffirmer encore cette promesse en mai 2007, précisant même devant les micros et caméras du studio de RTL (pour visionner la vidéo, cliquez sur l’image ci-contre) : « Ce n’est pas un engagement que j’ai pris devant les Français, je n’ai donc pas de mandat pour faire cela » (voir Judas à l’Elysée). Le symbole de son quinquennat sera donc le reniement de sa parole, avec passage en force contre la France entière, joli choix ! Donc Sarkozy continue à prendre les Français pour des moutons, censés accepter de se laisser tondre pour protéger les profits obscènes des entreprises du Medef. Montrons-lui donc qu’il va l’avoir, sa guerre sociale !
La banderole photographiée en tête de l’article est celle des camarades de SUD Montpellier.