L'arnaque, le nouveau terreau des OGM

Marianne 2. Le 13 Novembre 2010 par Eugène

 

Interdisez les OGM, ils trouveront toujours un moyen de s'implanter au cœur de votre territoire. Grâce à une arnaque bien ficelée, des semenciers poussent en effet des agriculteurs à se convertir aux OGM, raconte Eugène. Pris à la gorge financièrement, ces derniers n'ont que cette solution pour récolter de l'argent et éteindre la dette contactée auprès des fraudeurs.



(Flickr - gcolson - cc)

Un ami agriculteur me raconte une arnaque (nous avons cherché un synonyme sans le trouver) qu’il a subit et qui a cours en ce moment en Europe et plus particulièrement en France. Le subterfuge permet à de grands semenciers de se garantir une clientèle fidèle et captive tout en favorisant la diffusion d’OGM dans des pays comme la France qui sont réticents à leur culture.

Les agriculteurs naïfs tombent facilement dans le piège : un semencier vient les démarcher pour leur proposer des semences pour leur prochaine récolte. Jusque-là tout va bien. Là ou cela se complique, c’est qu’ils proposent comme geste commercial, de ne se faire payer que lorsque la récolte a eu lieu. Cette proposition est alléchante, car on le sait bien, les petits agriculteurs modernes ont de graves soucis de trésorerie.

Pourtant, ceux qui cèdent à la tentation de cette « facilité de caisse » risquent fort d’être tombés, en fait, dans l’arnaque la plus en vogue du moment, un piège qui va impacter toute leur vie. Pourquoi ? Simplement parce que ces arnaques se basent sur le fait que les semences qui auront été « avancées » ne donneront presque rien. Elles sont en fait de très mauvaise qualité ou carrément rendues inefficaces artificiellement.

Le piège se referme lorsque l'époque de la récolte est venue : le semencier, envoie un représentant pour réclamer son argent. Comme la récolte n'a rien donné faute de semences de bonne qualité, l'agriculteur est bien en peine de rembourser sa dette. Bien sûr, le semencier le sait et c'est pourquoi il envoie directement un avocat pour récupérer l'argent. L'avocat n'est là, en fait, que pour négocier un arrangement qui stipule que l'agriculteur, en vertu de sa dette, s'engage à acheter des semences, OGM cette fois, afin de se«  refaire » et de rembourser ses dettes. En vérité, l'agriculteur ne se refera que très difficilement et sera condamné à acheter sa semence, forcément OGM, au même semencier pendant presque toute sa vie. Quant aux plus gros agriculteurs, ils payent leur dette en jurant de ne plus jamais se faire prendre…

Ce type d'arnaque, répugnante, est assez classique : créer artificiellement une dette afin de profiter ensuite de cette dépendance et faire tout pour entretenir la dette dans le temps. Entre parenthèses, c’est le principe des maisons closes, comme décrit dans la série du même nom sur Canal+. Cette série retrace l’histoire d’une maison close imaginaire dans le Paris de 1871. Pour s’assurer de nouvelles filles, peu payées et fortement dépendantes, une dette est artificiellement créée chez une femme pauvre, comme elle ne peut rembourser, elle travaillera donc dans la maison close qui se chargera mois après mois, d’augmenter la dette en y inscrivant toutes les dépenses quotidiennes plus des imaginaires…

Ce qui est moins classique, c'est que presque tous les semenciers OGM s'en servent aujourd'hui pour imposer leurs technologies et asservir les petits agriculteurs. Que l'on utilise encore ces procédés condamnables en 2010 fait réfléchir. Fermez la porte aux OGM, ils entreront par le soupirail !


Commentaire (1)

1. schohn - Le 17/11/2010 à 17:02

Quelle honte ! Oui, vraiment, toutes les magouilles sont bonnes pour arriver a leur fin !. Ce procédé ressemble a celui des années 60 ; ils ont poussé tous les agriculteurs a acheté des engrais des pésticides, nocifs pour la santé et on sait ce que cela a donné . A bas les ogm, a bat l'argent en fait .
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Dernière mise à jour de cette page le 13/11/2010

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