Iter commence à sortir de terre

Le Figaro. Le 18 novembre 2010 par Aliette de Broqua

 

Travaux sur le site de Cadarache, en 2008.
Travaux sur le site de Cadarache, en 2008. Crédits photo : ANNE-CHRISTINE POUJOULAT/AFP

Le projet de réacteur de fusion nucléaire a déjà donné lieu à la signature de contrats pour plus de 1,5 milliard d'euros. 

Les grues s'activent sur le chantier d'Iter, le futur réacteur expérimental de fusion nucléaire, censé fournir à la planète une source d'énergie inépuisable et bon marché. Une plate-forme de 42 hectares, soit l'équivalent de seize terrains de foot, a été obtenue en arasant une colline au milieu des forêts de chênes du vaste domaine du CEA à Cadarache dans les Bouches-du-Rhône. Trois constructions sur les 39 prévues ont démarré l'été dernier. Et mercredi, les dirigeants d'Iter Organization ont posé la première pierre du siège social. «Nous avons voulu profiter de la réunion du conseil d'administration où sont représentés tous les pays partenaires, c'est-à-dire la Chine, l'Union européenne, l'Inde, la Corée, la Russie et les États-Unis, pour montrer que le projet avance», souligne Osamu Motojima, le directeur général d'Iter Organization. Car après les sueurs froides provoquées par le triplement du coût (à une ­quinzaine de milliards d'euros), le programme est confronté aux querelles budgétaires de l'Europe, un des sept partenaires. Les pays membres n'étant pas parvenus à un accord, le budget communautaire pour 2011 n'a pu être voté.

«Ce qui compte, c'est qu'Iter bénéficie d'un soutien politique unanime et c'est le cas», relati­vise Evgueni Velikhov, le président du conseil d'Iter Organization. «Aujourd'hui, on travaille avec un budget approuvé et disponible. Le budget 2011 est en place. Nous n'aurons pas de difficulté à court terme», indique pour sa part Jérôme Pamela, le directeur de l'agence domestique Iter France, le pays hôte de l'équipement. C'est pour les deux années suivantes que l'UE doit trouver le moyen de financer un surcoût de 1,4 milliard.

 

«Contrôle des coûts» 

Les murs du siège social de 165 mètres de long sur cinq étages devant accueillir 800 personnes à la mi-2012 commencent à sortir de terre. Un peu plus loin, émergent les superstructures du hall d'assemblage de 250 mètres de long où vont être fabriquées les bobines poloïdales, des éléments du futur réacteur. Enfin, une «fosse d'isolation sismique», de 130 mètres sur 90 et profonde de 21 a été creusée. Elle accueillera le futur réacteur dans un bâtiment qui culminera à 60 mètres de haut.

Outre ces chantiers pharaoniques, plus de 1,5 milliard d'euros de contrats ont été signés. Pour les contributions en nature effectuées par chaque État partenaire, 60 % sont lancées et 30 % supplémentaires le seront d'ici à la fin de l'année, indique Evgueni Velikhov. «Une des fournitures les plus importantes, les bobinages supraconducteurs, est bien engagée. Alors que la capacité mondiale de production était de 50 tonnes par an, de nouvelles usines ont été créées et 100 tonnes ont déjà été produites pour Iter», se félicite-t-il.

Il reste à finaliser le design de la machine ce qui devrait prendre deux ans, ajoute Osamu Motojima qui souligne que dans le même temps, «il faut réaliser des économies importantes grâce à un contrôle des coûts très strict». L'assemblage des éléments de la machine devrait être réalisé entre 2014 et 2015 pour une tentative de premier plasma fin 2019 et une mise en service en 2026.


Commentaire (1)

1. LUCE Roger - Le 01/12/2010 à 17:13

Exemple de délire techno-scientiste...

Imaginez ces engins avec des batteries...!
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Dernière mise à jour de cette page le 07/02/2011

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