vendredi 15 mai 2009 (16h44) Bellaciao
L’association Sortir du nucléaire a dénoncé vendredi un incident à la centrale nucléaire EDF de Paluel (Seine-Maritime) dans un circuit d’injection de sécurité qui sert à refroidir les réacteurs en cas d’urgence. L’incident a été constaté le 23 octobre 2008 lors d’une opération de maintenance du réacteur 4, selon Sortir du nucléaire qui cite un document de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Il a été classé au niveau un sur l’échelle croissante de gravité des accidents nucléaires qui en compte sept.
Selon le document, les techniciens ont mis au jour "une inversion de montage d’un composant sur une des pompes du circuit" qui remonte à 2001. "Le fonctionnement correct de la pompe n’était donc pas garanti depuis 2001", conclut l’ASN. Ce circuit permet en cas d’accident grave d’introduire de l’eau borée sous haute pression dans le réacteur afin d’étouffer la réaction nucléaire et d’assurer le refroidissement du coeur. Par sécurité, il est doublé par un autre circuit comparable qui peut être activé en cas de panne du premier.
Alain Corréa, animateur de Sortir du nucléaire en Seine-Maritime, a estimé qu’un tel incident n’est pas "rassurant". "Même si le système est redondant, cela signifie que la sécurité n’était pas assurée à 100% depuis sept ans", a-t-il déclaré à l’AFP.
La direction de la centrale déclare que l’incident avait fait l’objet d’une information en décembre 2008 dans sa lettre mensuelle Découverte destinée au public. Elle assure que l’incident a été "sans conséquence sur la sûreté des installations" et que le système a aussitôt été "remonté dans sa bonne configuration". La centrale nucléaire de Paluel qui emploie 1.200 salariés est une des plus importantes de France avec ses quatre réacteurs de 1.300 mégawatts qui produisent 7% de l’électricité française.
Dernière minute : je viens de recevoir ce mail de la CRIIRAD :
Centrale nucléaire du Tricastin : Un drame évité de justesse ?
L’accident est survenu avant-hier, mercredi 13 mai, vers 15h30, dans le bâtiment réacteur de la tranche n°1 de la centrale EDF Tricastin, alors que le réacteur est à l’arrêt dans le cadre de la 3ème visite décennale.
Deux « gueuses » – des pièces métalliques de 2 tonnes chacune utilisées pour des tests de fonctionnement sur le pont de manutention – sont tombées d’une hauteur d’environ 15 mètres.
D’après les informations transmises à la CRIIRAD, un échafaudage situé au-dessous a été écrasé. Une dizaine d’intervenants étaient occupés au montage de cette structure mais, par chance, aucun d’eux n’était présent au moment de l’accident.
On ignore, à ce jour, l’importance des dégâts matériels et leur incidence sur l’arrêt de tranche initialement prévu pour une durée de 79 jours.
Le Premier ministre doit se rendre lundi prochain 18 mai sur le site du Tricastin pour visiter notamment la future usine d’enrichissement Georges Besse II. Compte tenu du nombre de dysfonctionnements (1) survenus depuis un an sur le site, il est indispensable que les conditions de travail, de sécurité et de radioprotection soient inscrites à l’ordre du jour de cette visite.
(1) En particulier, le 7 juillet 2008, sur l’installation SOCATRI, la fuite d’effluents uranifères et, le 8 septembre 2008, sur le site EDF, les barres combustibles coincées lors des opérations de déchargement du réacteur n°2.
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CRIIRAD : Alain Sousa, Responsable Communication
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