Rue89. 8 décembre 2009 par François Krug
Si vous voulez effacer vos traces sur Internet, c'est peut-être que vous avez quelque chose à vous reprocher : avec cette remarque, le PDG de Google va encore se faire des amis chez les partisans du droit à l'oubli numérique. Pourtant, il s'était lui-même offusqué de la publication d'informations sur sa vie privée, toutes dénichées sur Google.
Eric Schmidt était interviewé le 3 décembre sur la chaîne CNBC. Voici sa réponse aux internautes réclamant le droit d'effacer les traces de leurs activités sur le web :
« Si vous voulez que personne ne le sache, c'est peut-être déjà que vous n'auriez pas dû le faire. Si vous voulez vraiment que ça reste privé, la vérité, c'est que les moteurs de recherche, dont Google, gardent ces informations pendant un certain temps. Et aux Etats-Unis, nous sommes tous soumis au Patriot Act (loi anti-terroriste, ndlr), et ces informations peuvent être transmises aux autorités. » (Voir la vidéo, en anglais.)
Pour le PDG de Google, c'est donc aux internautes de s'adapter à la technologie, pas l'inverse. Mais associer les terroristes et les héros de vidéos embarrassantes sur YouTube, ce n'est pas forcément très subtil.
D'autant qu'il n'y a pas si longtemps, Eric Schmidt était un peu plus regardant sur le respect de la vie privée. Le site people Gawker a donc décidé de lui rafraîchir la mémoire.
Gawker rappelle qu'en juillet 2005, CNet, un site de référence sur l'informatique et l'actualité du web, avait mené une petite enquête sur Eric Schmidt pour illustrer un article sur le respect de la vie privée sur le web.
Une enquête menée uniquement sur Google : en une demi-heure, CNet avait pu découvrir le salaire d'Eric Schmidt, le montant de ses opérations boursières, le quartier où il habitait et même ses hobbies (le PDG de Google est ainsi pilote amateur).
L'intéressé n'avait pas apprécié cette démonstration. Selon CNet, Eric Schmidt avait « blacklisté » le site, interdisant aux cadres de Google de répondre aux questions de ses journalistes pendant un an.
Le PDG de Google changera peut-être à nouveau d'avis sur la question : son propre moteur de recherche permet aujourd'hui de suivre sa vie amoureuse.
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