Le Lot en Action. 14 avril 2010 par Marie Gouze
« Répondant aux demandes de Figeac-Aéro, de Figeac-Hers, et de deux autres partenaires éventuels de l’entreprise figeacoise, Figeac communauté a décidé l’agrandissement de la zone d’activité de l’Aiguille. Sept hectares de terrains seront aménagés pour être commercialisés.
Voici les propos rédigés par M. Malvy président de Figeac communauté. Celui-ci rajoute que « l’opération est exceptionnelle » car créatrice de centaines d’emplois. Il conclu « Une ville, une agglomération, si elle ne va pas de l’avant tourne le dos à son avenir. »
En prônant un tel discours, M. Malvy se place et lui et le pays de Figeac, dans la pensée dominante, qui nous proclame que la prospérité économique est la clé de tout, et que la croissance résoudra tous nos problèmes. Pourtant nous savons que nous vivons dans un monde clos aux ressources naturelles limitées. Donc vouloir de la croissance à l’infini est une aberration dangereuse pour notre écosystème.
Triste constat que de voir que cette théorie « croissantiste » persiste dans une région comme le Quercy où la douceur de vivre devrait permettre et même nous obliger à trouver d’autres alternatives que le développement de grosses industries polluantes qui détruisent nos campagnes.
Cette vision laisse supposer que M. Malvy n’est pas conscient ou qu’il feint de ne pas voir la crise écologique qui est en train de toucher l’Humanité dans sa globalité. A la période même où nous rencontrons pour la première fois de notre histoire, les limites de la biosphère, nos élus locaux trouvent comme excuse ou prétexte à l’extension d’une industrie dans un lieu inconvenable et hyper nuisible pour ses riverains : la croissance…
Qu’il s’agisse du changement climatique, de l’érosion rapide de la biodiversité, de l’intoxication de nombreux écosystèmes, tous les aspects qui se jouent sont suffisamment documentés pour qu’on ne puisse plus douter de sa conclusion. Comme le dit Hervé Kempf « en 30 ans le rythme de la destruction s’est accéléré et ce qui paraissait relever d’un catastrophisme de marginaux forme le fond d’une conscience collective pessimiste. »
Cette prise de conscience générale que notre environnement vaut bien plus que des billets verts relègue les adeptes de la croissance au rang d’utopistes funestes.
Comme le dit si bien Fred Vargas (LEA n°32) : « Il faut changer de société, c’est Mère Nature qui l’a décidé après nous avoir aimablement laissé jouer avec elle depuis des décennies. La Mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets. De pétrole, de gaz, d’uranium, d’air, d’eau. Son ultimatum est clair et sans pitié : sauvez-moi ou crevez avec moi. »
M. Malvy vous qui êtes suffisamment brillant et intelligent, changez, sachez voir qu’il est plus que temps de troquer le toujours plus contre la sobriété, notre avenir en dépend.
Sur le chantier
Côté terrain, les travaux d’extension de Figeac-Aéro, en partie financés par des fonds publics, ont commencé récemment. Dès les premiers coups de godets qui soit dit en pensant viennent troubler de nombreuses espèces en période de nidification, ont été interrompus par l’association « Lou païs environnement ». L’association dénonce le déplacement d’un chemin, alors que le rapport d’enquête publique le concernant n’a pas encore été remis.
Saluons au passage le courage des riverains ignorés par les élus, qui mènent seul ce combat autant légitime que déséquilibré.
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