Les mots ont un sens. Le 1er décembre 2010 par Napakatbra
Un juge fédéral a ordonné mardi la destruction de plantations de betteraves génétiquement modifiées, illégalement autorisées à deux reprises par les autorités sanitaires.
En aout 2010, confirmant un jugement de septembre 2009, le juge Jeffrey White interdisait la plantation et la commercialisation de variétés de betteraves à sucre génétiquement modifiées à la sauce Monsanto. Le tribunal affirmait alors que leur autorisation par le ministère de l'Agriculture (USDA), en 2005, était tout simplement... illégale ! Pour une bonne raison : aucune étude d'impact environnemental, sanitaire ou socioéconomique digne de ce nom n'avait été réalisée. Et, si les doutes des défenseurs de l'environnement sont avérés, "le préjudice environnemental potentiel [...] serait irréparable" établissait le juge. Dont acte.
Le gouvernement doublement hors-la-loi
Mais Monsanto ne s'avoue jamais battue. Le 1er novembre, la multinationale déposait un recours auprès de l'USDA. Pendant que l'Etat organise (enfin) une étude grandeur nature, comme l'impose la loi, il serait normal, affirme la firme, que l'on continue de planter ses OGM. Il faut dire que le semencier avait avancé, durant le procès, qu'une suspension lui coûterait la bagatelle de 2 milliards de dollars sur 2011 et 2012 (date à laquelle les conclusions de l'étude sont attendues). Forcément... les betteraves OGM représentent aujourd'hui 95% des surfaces cultivées !
Bingo ! Moins d'un mois plus tard, l'USDA s'exécutait vaillamment : elle donnait son feu vert aux cultures interdites, s'asseyant allègrement sur la décision de justice. Rien que ça. En quelques heures, vite fait bien fait, une bonne centaine d'hectares était plantée. Les associations de défense des consommateurs et de l'environnement ont donc de nouveau fait appel au juge. Qui a de nouveau frappé, hier, ordonnant leur destruction sans délai.
L'amorale de l'histoire : à trop vouloir éviter de commencer par le commencement, on finit par patauger dans une histoire sans fin...
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