Doutes sur la sûreté des réacteurs nucléaires EPR

France Info. 2 novembre 2009

Les autorités de sûreté nucléaire finlandaise, britannique et française ont émis des doutes sur les systèmes de sécurité du réacteur nucléaire de troisième génération EPR. Les deux systèmes de contrôle qui pilotent le réacteur seraient trop interconnectés, alors qu’ils sont censés être indépendants.

Les autorités de sûreté anglaise, finlandaise et française demandent aux concepteurs de l’EPR de revoir leur copie. Ce système, censé constituer l’avenir du parc de plusieurs pays (deux sont en construction en France et en Finlande), présenterait des incertitudes sur le niveau de sûreté de ses systèmes de contrôle-commande, véritable cerveau du réacteur. Ils demandent aux exploitants et aux fabricants “d’améliorer la conception initiale de l’EPR”.

Doutes des autorités sur la sécurité des EPR Explications d’Emilie Baujard  (0'50")
 

La critique porte sur la trop grande interconnexion entre deux systèmes de contrôle, supposés être indépendants, l’un faisant fonctionner le réacteur et l’autre assurant sa sécurité. C’est le second qui doit prendre le relais du premier en cas d’incident, d’où l’importance qu’il ne soit pas “contaminé” par d’éventuels dysfonctionnements. “Si un système de sûreté est appelé à servir en cas de perte d’un système de contrôle, alors ces deux systèmes ne doivent pas faillir simultanément”, soulignent les autorités de sûreté du nucléaire.

SIMPLIFIER LE "CERVEAU" DU REACTEUR

“Cela fait partie de la démarche de dialogue permanent que les exploitants, les constructeurs et les autorités de sûreté ont dans le cadre du processus de certification ou de la construction des nouveaux réacteurs”, dédramatise une porte-parole d’Areva. Le fabricant français s’est engagé à apporter “toutes les réponses attendues”.

Le programme EPR n’en sera pas changé, assure Claude Jaouen, d’Areva  (0'31")
 

L’Autorité de sûreté nucléaire française demande en outre à EDF de simplifier le système de contrôle-commande du réacteur en construction à Flamanville, dans la Manche “la complexité de l’architecture proposée par EDF rend difficile l’élaboration d’une démonstration de sûreté satisfaisante”, estiment les experts.

Ces problèmes étaient connus depuis longtemps,  assure Yannick Rousselet, de Greenpeace France  (0'41")
 

C’est l’occasion de se reposer la question de la pertinence du nucléaire, selon Didier Anger de "Sortir du nucléaire"  (0'50")
 

Les enjeux commerciaux et techniques de l’EPR sont énormes. Areva et EDF en ont fait leur vitrine. Outre celle de Flamanville, une unité est en construction en Finlande et deux en Chine. Les Français sont en négociation pour une autre unité aux Etats-Unis. Actuellement, 23 EPR sont en projet à travers le monde.
Ce nouveau dossier sensible tombe mal pour EDF, alors que l’électricien fait face à une polémique sur sa capacité à fournir de l’électricité en France cet hiver, alors que le tiers de ses centrales sont arrêtées (cliquer en bas de page pour lire notre article).

Cette affaire risque de retarder la livraison des EPR, affirme l’expert indépendant Yves Marignac  (0'38")
 

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