Le Lot en Action. 04 avril 2011 par Bluboux
Après qu’Europe Ecologie Les Verts se soit dégonflé pour porter un recours contre Don Miquel dans le canton de Cahors Sud, tout le monde pensait que notre Pasqua local s’en sortirait à bon compte, malgré son élection à 9 voix près, lui le premier. Et bien s’était sans compter sur la pugnacité de Roger Pallarès, le président de l’association de sauvegarde de Peyrolis, qui aurait déclaré à nos confrère de la Dépêche d’hier (j’emploie volontairement le conditionnel, le journaliste étant Jean-Michel Fabre, l’auteur de l’article sur le collectif citoyen lotois contre le gaz de schiste…) : « Après le renoncement d'Europe Écologie Les Verts d'entamer une procédure, nous avons décidé de reprendre le flambeau ». Et Roger aurait donc saisi le Tribunal Administratif dans la foulée, fort de la constatation d’une trentaine d’anomalies relevées lors du vote, après avoir recueilli des témoignages d’observateurs dans les bureaux de vote. Rappelons que dans cette affaire, Don Miquel n’a pu s’empêcher de s’exprimer publiquement le 26 mars dernier, en compagnie de son jeune poulain Oui-Oui, lors de la manifestation citoyenne contre les gaz de schiste. Or le 26 était la veille du second tour et le code électoral interdit clairement tous discours ou prise de parole publique dans les 24 h qui précèdent l’élection. On a également entendu parler de bulletins déchirés mais tout de même comptabilisés.
Le Tribunal Administratif a deux mois pour rendre son verdict. L’enjeu est simple : l’invalidation de l’élection de Don Miquel.
Nous publions également ci-dessous les deux articles parus dans le Lot en Action mag n°32 (dans les kiosques), relatant l'attitude sereine et courtoise du chef de clan de la majorité départementale.
Par Bluboux
Boudu qu’il est colère notre Président du Conseil Général… Il faut dire qu’il a de quoi être mécontent le garenne : non seulement il n’a été réélu qu’à un poil de barbichette près, 9 voix sur son canton… (9 petites voix, ça fait pas très sérieux, surtout lorsqu’un recours est porté par son adversaire du second tour), mais en plus s’ajoute à cela la perte de son bras droit, Michel Quèbre, qui n’est pas réélu sur son canton. C’est un affront terrible pour Don Miquel. Alors il va falloir qu’il passe ses nerfs, qu’il trouve un ou des responsables. Que voulez-vous, un parrain, ça se fait respecter. A l’image d’un Don Corleone qui sort la hache de guerre et fait descendre quelques vassaux revêches d’un coup de mitraillette sur la terrasse d’un café, histoire de se soulager un peu et de montrer qui est le patron, le chef de clan de l’UMPS de notre département cherche un bouc émissaire. Et il vient de le trouver en la personne de Serge Despeyrous, conseiller général sur le canton de Livernon. Déjà en disgrâce auprès de Don Miquel pour avoir osé quitter le PS et rejoindre le parti de Mélenchon, il ne devait sa délégation (Délégation pour l’exercice de fonctions d’administration relevant de la responsabilité du Président en matière de suivi des documents locaux d’urbanisme et des économies d’énergie, présidence du CAUE du Lot et de Quercy-énergie) qu’à ses compétences reconnues au niveau national (co-fondateur des CAUE quand même), ainsi qu’à son incroyable popularité (réélu à chaque fois avec des scores staliniens de plus de 90%). Et bien Don Miquel vient de péter un câble et concentre son vil courroux sur le bon Serge, en lui supprimant sa délégation, le rendant responsable de la non réélection de son poulain, Michel Quèbre (Président du Syded, observatoire du logement etc.) et le fustigeant de tous les maux dans la presse locale, que je trouve bien servile ces temps-ci...
Hier soir, en parlant de ce sujet avec les quelques personnes rencontrées lors d’une réunion publique, les réactions ont été unanimes : Il faut défendre Serge Despeyroux ! Nous reviendrons évidemment sur cette affaire, que nous allons suivre avec une grande attention, et invitons ceux que cette injustice révolte à vous exprimer librement auprès de vos conseillers généraux et auprès de leur patron, par courrier, mail, sur les marchés, dans les réunions publiques…
Nous publions ci-dessous une analyse fine et précise de ce qui se passe au Conseil Général du Lot. Elle est signée par un certain Brouillon Kub, que nous devrions avoir l’occasion de lire de temps en temps…
Par Le brouillon Kub
Les débats politiques sont minés par les discours de posture et les causes à défendre noyées parmi les calculs électoraux. Or « les ressorts citoyens sont usés par les comportements politiciens » dit le médiateur de la république dans son rapport annuel. Une telle affirmation et d’un tel endroit, consacre la déliquescence de notre démocratie en déroute. Tout fout le camp, c’est la chute, chacun pour soi et les chefs devant alors que l’exemple doit venir d’en haut. Maastricht d’abord, puis le mépris du refus populaire français exprimé par référendum au traité constitutionnel européen, puis le traité de Lisbonne accentuant la position néo libérale de l’Europe, la politique de l’euro fort, la cavalcade suicidaire pour les petits pays de la compétition franco-allemande, la financiarisation de notre économie , l’impunité de la haute finance, l’indépendance politique de la banque centrale européenne, l’impudence sarcastique du grand patronat, le chômage endémique qui sert de levier à la diminution drastique de la rémunération du travail, les petits boulots, la précarité élargie au logement des bas salaires, la peur de l’autre et la désespérance du lendemain, brossent de nuances trop sombres, la grande fresque de notre société avant même le départ de Sarkozy à l’Elysée.
Celui qui a préconisé le « karcher » peut périr par le « karcher ». Mais sans passer par la mondialisation qui nous assure t-on dans le même chorus gauche-droite, est la cause de tous nos maux (merci les pétroliers, les marchands d’armes, les financiers, les boursicoteurs, les tour-opérators, les énarques et les éminences grises des Mines et des Ponts). Regardons d’un peu plus près notre microcosme lotois. C’est le miroir du national, certes déformant, mais tout y est :
- L’Etat : « il n’y a plus un rond, débrouille toi, mais « fais pas ci », « fais pas ça », sinon gare à tes doigts et surtout, n’oublie pas ta déclaration »
- Le Président « faites moi confiance, je sais ce qu’il vous faut, je ferai comme pour moi » ! Et il fait comme pour lui et quand il fait plus que ne lui demande même l’Etat, il s’étonne d’être mal réélu « pour en avoir trop fait »… Mais alors cela signifie qu’il est conscient qu’il ne travaillait pas que pour nous, SES lotois. Il prenait des décisions à notre place, évidemment pour notre plus grand bonheur, mais aussi et surtout pour inscrire notre département dans une course éperdue à la performance, afin d’épater ses collègues au Sénat en espérant une future reconnaissance de son ancien et peut être nouveau champion DSK. Il est dans ce qu’il appelle l’efficacité. Avec 1300 salariés du département à ses ordres et que le contribuable lotois paye chaque mois, les avantages incommensurables de sa fonction que nous lui avions confié et notre insondable incrédulité. Il eut fallut rester plus lucide et surtout plus courageux. L’efficacité peut être synonyme de « la fin justifie les moyens » et de «tout ceux qui ne suivent pas sont des blaireaux ». Mais voilà, tout a une fin si ce n’est aujourd’hui, ce sera pour demain…
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