Développement Durable. Le 24 Février 2010 par Héloim Sainclair
C’est un article des Echos sur des projets américains d’agriculture hydroponique solaire et urbaine, qui m’inspire ce billet. Le quotidien économique a mis en lumière CityScape Farms, une start-up de San Francisco créée à l’été 2008. Mike Yohay, le fondateur fait le plaidoyer : « Avec l'agriculture hydroponique, la seule chose dont vous avez besoin pour produire en ville des produits savoureux, c'est de l'espace. Les toits sont des espaces urbains oubliés qui se prêtent parfaitement à cet usage », avec en avantage comparatif pour l'agriculture hydroponique (hors-sol) qu’elle produit deux fois plus vite, consomme 90 % moins d'eau et 75 % moins d'engrais et requiert 20 % d'espace en moins que l'agriculture classique. Sans compter que des fermes urbaines réduisent les besoins de transport entre producteur et consommateur.
Les premières serres hydroponiques suspendues sont actuellement en construction à New York. Gotham Greens est en train de convertir 1 115 mètres carrés de toits dans le quartier de Queens pour un budget de 1, 4 million de dollars (1 million d'euros). Les serres seront alimentées en électricité par des panneaux solaires, l’eau proviendra entre autre de la récupération d'eau de pluie. Objectif : une production annuelle de 30 tonnes de fruits et légumes biologiques, préachetée à 70 % par Whole Foods, une chaîne de distribution produits biologiques.
Sky Vegetables, une autre start-up américaine qui développe son premier projet, affiche un objectif similaire.
Alors, un rêve de fous de transformer des aires urbaines en fermes à fruits et légumes ? Peut-être, mais les fous pourraient convaincre, et transformer leur vision d’un possible agri-urbain en utopie concrète, accessible.
Un rêve américain ? Sans doute pour le moment, mais qui pourrait devenir pour partie européen, voir français. Les avantages comparatifs de l’agriculture hydroponique semblent imparables, particulièrement à l’heure de la lutte contre l’effet de serre. La relocalisation de l’agriculture pour la réduction des transports (be locavore ;-), implique une métamorphose de notre façon de produire (y.c. en utilisant moins d‘engrais). Ce type de projet me semble opportun pour la requalification d’aire urbaine plus ou moins reléguée. La banlieue deviendrait ainsi un verger nourricier pour les habitants de la périphérie et du centre. Une vraie révolution sociale positive…
Je rêve ? Sans nul doute, mais l’espoir n’est pas vain malgré l’absurdité du réel. Ces serres solaires hydroponiques me semblent génératrices de régénération sociale positive. Adaptées à l’écriture urbaine du 21ème siècle. Je ne dis pas que le problème du chômage serait résolu, si les banlieues françaises devenaient le jardin maraîcher des aires urbaines. Mais cela participerait à la résolution d’un problème social et d’un problème global du même coup.
1. dupety - Le 18/07/2010 à 09:28