Marianne2. 10 septembre 2010 par Clotilde Cadu
La santé n’a pas de prix, dit-on. Il semble que les dentistes et les radiologues aient bien intégré ce concept. Le rapport annuel de la Cour des Comptes sur la Sécurité sociale épingle ces deux professions, qui s’octroient de sympathiques rentes sur le dos de la Sécu et des patients.
Ainsi, selon les magistrats, les radiologues font leur beurre grâce aux IRM. Pour être rentabilisé, un appareil d’IRM doit réaliser quelques 4 000 actes par an. Or, selon les chiffres de la Cour, en 2006, dans le secteur libéral, seuls deux IRM sur 192 n’atteignent pas ce seuil ! 70% des appareils réalisent 4 500 à 8 000 actes par an, et 30% dépassent la barre des 8 000. « Sur le seul versement des forfaits techniques », explique la Cour, « un appareil d’IRM dégage une marge additionnelle de 16 à 20% par rapport à son coût de fonctionnement ». Soit une rente « indue » de 70 millions d’euros ! S’il n’y avait que ça… Outre les marges sur les forfaits techniques, les radiologues sont rémunérés 69 euros par IRM. Au final, entre le forfait technique et les honoraires, un radiologue touche plus de 280 euros de l’heure, « niveau anormalement coûteux pour la collectivité et inéquitable vis-à-vis des autres spécialités », estime la Cour. Décidément très remontée contre la profession, la Cour dénonce aussi les actes inutiles, voire nocifs pour des patients exposés aux rayonnements. Alors que, depuis 2005, les autorités de santé déconseillent de pratiquer des radiographies du crâne, il s’en réalise plus d’un million par an « dont la plupart sont inutiles », pour un coût de 30 millions d’euros.
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