Solaire : gel de la production d’électricité pendant 4 mois

Développement durable. Le 6 décembre 2010 par Albane Wurtz

 

Les acteurs de la filière photovoltaïque voient rouge ! Le gouvernement vient en effet d’annoncer une suspension de quatre mois des aides au solaire. Après les nombreux coups d’arrêt portés au secteur ces derniers mois, les professionnels montent au créneau et exigent une réelle concertation en vue d’une régulation de la filière, qu’ils jugent nécessaire. Les particuliers sont en revanche épargnés par le moratoire et pourront continuer à bénéficier de tarifs de rachat avantageux.

Solaire : gel de la production d’électricité pendant 4 mois

« Une activité mise entre parenthèses pendant quatre mois, c’est insupportable. Dites à l’industrie automobile de ne plus vendre de voitures pendant quatre mois… », s’est exclamé André Antolini, le président du syndicat des énergies renouvelables (SER). L’objet de son ire ? Le moratoire annoncé par François Fillon jeudi 2 décembre au sortir d’une réunion organisée avec sept ministres. Le but de la manœuvre ? Réorganiser un dispositif d’aides trop coûteux. Ces deux dernières années, le secteur solaire a en effet bénéficié d’un effet d’aubaine colossal et de tarifs de rachat dix fois supérieurs à ceux du marché. Depuis fin 2009, la puissance du parc photovoltaïque a d’ailleurs plus que doublé, atteignant dorénavant 720 MW.

3 500 MW en attente

En clair, et jusqu’au mois de mars prochain, les nouveaux projets de centrales photovoltaïques sont gelés. Et ce, même si les permis de construire ont déjà été déposés. Ils devront alors, passé le délai fatidique des quatre mois, réitérer leurs demandes de permis. En sont toutefois exonérés les particuliers et certains professionnels. En effet, parmi ces derniers, ceux qui, au 2 décembre, avaient déjà versé un acompte au gestionnaire du réseau pourront continuer à se faire racheter leur électricité aux tarifs avantageux habituels.

25 500 personnes sur le carreau ?

Les industriels du secteur, affolés, craignent qu’on ne cherche à les discréditer. Quitte à balayer d’un revers de main l’objectif affiché par le Grenelle de l’environnement de 5 400 MW en 2020. « Le premier critère pour mettre en place une industrie, c’est la stabilité. On ne peut pas changer d’avis tous les trois mois. C’est un gag ! Un triste gag ! », se désole Arnaud Mine, président du groupement des professionnels du solaire photovoltaïque. Car s’ils ne remettent pas en cause la nécessité de baisser les tarifs d’achat, tant pour la collectivité que pour les consommateurs (qui contribuent au développement de la filière en s’acquittant de la Contribution au service public de l’électricité visible sur chaque facture d’électricité), ils ne cautionnent pas les incessants coups de rabot. Il y eut d’abord la baisse de 30 % des tarifs de rachat en janvier, puis celle de 12 % en septembre. Sans compter, toujours en septembre, la réduction du crédit d’impôt accordé aux particuliers pour soutenir l’achat de panneaux solaires.


Commentaire (1)

1. ferruit andre - Le 17/12/2010 à 10:09

Cette decision ne m'etonne pas ! Ce gouvernement fait semblant d'etre ecolo mais les decisions prises demontrent sa vraie nature : reduire les depenses des budgets vue à court terme, mais qu'en est-il des depenses de l'elysee?
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Dernière mise à jour de cette page le 07/02/2011

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