Elections au Chili : gifle pour la gauche libérale

Le Lot en Action. 19 janvier 2010 par Bluboux

Election au Chili : gifle pour la gauche libérale
Malgré le terrible passé du Chili, celui des années Pinochet, la droite vient de battre la coalition de centre gauche qui gouverne depuis vingt ans, depuis la fin de la dictature. Et cette gauche chilienne est la seule qui a réussi à se faire battre en Amérique latine !
Contrairement à ce qui se passe dans presque tous les états du sud de ce continent, la gauche au pouvoir, de Ricardo Lagos à Michelle Bachelet, a appliqué une politique libérale à l’image des sociaux démocrates européens. On se souvient du voyage de la Dame du Poitou au Chili, venue chercher le soutien de Michelle Bachelet.


Le message est pourtant clair, les citoyens en ont marre de cette pseudo alternance qui tente de faire croire qu’il n’y a qu’une politique économique et sociale possible. De Morales à Zelaya, de  Chavez à Correa, la gauche populaire et démocratiquement plébiscitée, opte pour des choix profondément différents, qui tentent de réduire les inégalités sociales et rompent avec l’ultralibéralisme, la destruction de tous les services publics et la privatisation de toutes les richesses. Et le verdict des urnes est sans appel, à tel point que les Etats-Unis, inquiet de leur perte d’influence, en sont à organiser des coups d’état pour renverser des gouvernements démocratiquement élus (Honduras en juin dernier).


Le nouveau président chilien, le multimillionnaire Sebastian Piñera, envisage déjà de faire appel à d’anciens dignitaires et sympathisants de Pinochet pour former son gouvernement. Et personne ne peut dire qu’il agit par traitrise puisqu’il l’avait annoncé avant son élection.
Piñera, est un entrepreneur libéral puissant issu d’une famille démocrate, il est propriétaire d’importants actifs dans les secteurs clefs de l’économie, comme du transport, de l’industrie minière, de l’exploitation agricole, des médias électroniques, de l’édition et des loisirs. Dans son gouvernement il devra prendre des décisions qui affecteront chacun de ces marchés, et il est difficile de s’imaginer qu’il reléguera le secteur de l’entreprise pour privilégier d’autres intérêts.
Il a su se positionner dans les secteurs des médias comme une espèce de Berlusconi sud-américain, bien qu’il préfère être comparé à Sarkozy. Il promet de baisser les impôts, de mettre plus de policiers dans les rues et un paiement unique de quatre-vingts dollars en mars pour alléger la situation des plus nécessiteux.


Les électeurs, las des querelles de la gauche libérale, inquiets des inégalités croissantes et du chômage (600.000 demandeurs d’emploi), ont été séduits par le chant clairement décomplexé d’une droite dure (alliance avec  les secteurs durs de l’Église Catholique comme l’Opus Dei et les Légionnaires du Christ), teintée d’une note très sociale (populiste ?). Cela ne vous rappelle t-il rien ?

Venezuela : Hugo Chavez a remporté le plébiscite de février 2009, lui permettant de se représenter de manière illimitée au scrutin présidentiel. C’est la treizième fois que le président du Venezuela affronte le verdict des urnes. Pourtant les libéraux du monde entier ne cesse de la diaboliser et le présentant comme un dictateur…
Equateur : en avril, le socialiste Rafael Correa a été réélu haut la main
Uruguay : en novembre, Pepe Mujica, malgré son passé de guérillero tupamaro a réussi son pari de maintenir la gauche au pouvoir
Bolivie : Evo Morales s'est offert en décembre un nouveau mandat dès le premier tour de l'élection présidentielle (62% des voix) et le contrôle du Congrès où son parti, le MAS (Mouvement vers le socialisme) a remporté le Sénat
Salvador : victoire de Mauricio Funes, après vingt ans de domination de la droite ultralibérale

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Dernière mise à jour de cette page le 19/01/2010
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