Casse toi pauv'con ou j'te flingue

Un texte d'utilité publique écrit par le comité Entre-deux-Mers du Parti de Gauche

Par Christophe Miqueu • Actualités • Lundi 27/04/2009

Le comité Entre-deux-Mers (33) du Parti de Gauche élabore depuis sa création un travail collectif de réflexion et d'action en faveur de l'idéal de République sociale qui anime son parti. A la suite des menaces proférées par le député UMP P. Lellouche à l'encontre du sénateur J.-L. Mélenchon, tête de liste du Front de Gauche dans le Grand Sud-Ouest pour les élections européennes, il a décidé d'écrire un texte dénonçant le déséquilibre permanent qui laisse aux responsables politiques sarkozystes la liberté d'injurier publiquement, voire de proférer des menaces de mort à l'encontre des élus de la République. Un texte d'intérêt général !
Christophe Miqueu (Secrétaire du comité Entre-deux-Mers du Parti de Gauche)



"On serait au XIXème siècle, j’vous provoquerais en duel, et j’vous flinguerais, et ce serait mérité".
Tels furent les termes, d’une rare violence, avec lesquels Pierre Lellouche, député UMP de Paris, a agressé Jean-Luc Mélenchon, sénateur de l’Essone, co-fondateur du Parti de Gauche, et tête de liste du Front de Gauche dans le Grand Sud-Ouest pour les élections européennes.
Cette agression verbale a eu lieu le 5 avril dernier lors de l’émission RIPOSTES de Serge Moati, sur France 5, qui avait pour objet le G20 et l’OTAN. Tous les téléspectateurs ont alors pu être témoins, pour le cas où certains l’ignorent encore, des intentions réelles de l’idéologie sarkozyste, des valeurs de répression, d’humiliation et de violence qu’elle porte en elle et qui ont pu se lire sur le vrai visage de ce représentant  du gouvernement. Jean-Luc Mélenchon exposait le principe de l’automaticité prévu par l’article 5 du Traité atlantique, que l’on pourrait résumer par la formule : un pour tous, et tous pour un.

Piqué au vif, P. Lellouche, pour contester l’argumentation de J.L. M., est parti s’enliser sur les sables de l’Afghanistan en assurant que non, ce principe n’y était jamais appliqué.

Or, qu’en est-il exactement ? Il suffit de le lire pour le comprendre. L’article 5 prévoit que : « Les parties conviennent qu'une attaque armée contre l'une ou plusieurs d'entre elles survenant en Europe ou en Amérique du Nord sera considérée comme une attaque dirigée contre toutes les parties, et en conséquence elles conviennent que, si une telle attaque se produit, chacune d'elles, dans l'exercice du droit de légitime défense, individuelle ou collective,reconnu par l’article 51 de la Charte des Nations Unies, assistera la partie ou les parties ainsi attaquées en prenant aussitôt, individuellement et d'accord avec les autres parties, telle action qu'elle jugera nécessaire, y compris l'emploi de la force armée, pour rétablir et assurer la sécurité dans la région de l'Atlantique Nord.
Toute attaque armée de cette nature et toute mesure prise en conséquence seront immédiatement portées à la connaissance du Conseil de Sécurité. Ces mesures prendront fin quand le Conseil de Sécurité aura pris les mesures nécessaires pour rétablir et maintenir la paix et la sécurité internationales ».
Donc, il s’agit bien de dire que si un pays membre du Traité atlantique est attaqué sur son territoire, les autres pays membres ont OBLIGATION d’intervenir. Prenons un exemple : si demain la Georgie, comme il est fort probable, intègre l’OTAN, et si comme l’été dernier à l’issue de plusieurs provocations, elle est envahie par les armées russes, quelle devra être la position de la France, sinon celle de se plier aux règles de l’OTAN, et en particulier celle prévue par cet article 5 ?
Tel n’est pas le cas de l’Afghanistan qui, bien entendu, n’est pas un Etat membre et pour lequel il n’y a donc pas d’automaticité.

Et voilà comment P. Lellouche embrouille les téléspectateurs. Avant de menacer de mort son opposant.Le débordement fâcheux de P. Lellouche, bien connu du reste pour ses positions de va-t-en guerre (il était pro-Bush et favorable au conflit irakien) donne à penser de son extrême dangerosité si un jour, comme cela a déjà failli être le cas, il venait à prendre le portefeuille du ministère de la Défense. Avec lui, et le manque de sang-froid qui semble l’habiter, ne serait-ce pas aussitôt le ministère de la Guerre ? En tant que ministre, quelle serait sa réaction face à des troubles nationaux ou internationaux de grande ampleur ?

Il devrait être d’utilité publique d’écarter cet individu colérique et résolument atlantiste de toute responsabilité d’ordre militaire. A commencer par son mandat officiel de représentant spécial de la France pour l'Afghanistan et le Pakistan. Il ne faut pas oublier que ce sont nos soldats qui risquent chaque jour leur vie là-bas.
Ne perdons pas de vue également que P. Lellouche fut Président de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN de 2004 à 2006 et que ses activités ne l’exonèrent aucunement d’être de connivence avec la CIA comme a voulu lui faire avouer J.-L. Mélenchon sur le plateau de Ripostes en déclarant « Vous êtes aligné sur la CIA ». Du reste, P. Lellouche n’y a répondu qu’à moitié par :

« Je suis peut-être CIA, mais vous, vous êtes un pauvre type ». Ce qui sonne comme un demi-aveu ne serait-il pas qu’un lapsus révélateur qui aurait trahi sa pensée ? Notons que cette phrase a été prononcée juste avant que son auteur « pète les plombs » en proférant des menaces de mort. Ne serait-ce pas là encore parce qu’il n’y a que la vérité qui fâche ?

Aujourd’hui, dans la France de Sarkozy, il est donc plus dangereux de brandir une pancarte du fameux « Casse toi, pov’con », de résider en Corrèze pour tenir l’épicerie du village de Tarnac, de circuler à vélo à Bordeaux après avoir bu trois verres de vin (la mise en garde à vue des cyclistes éméchés la nuit s’y généralise), que de proférer des menaces de mort envers un élu de la République en direct et en public sur un plateau télé.

Il est vrai que la droite sarkozyste peut tout se permettre en matière d’insulte et que P. Lellouche n’en est pas à son premier essai.
Ainsi lors du débat parlementaire sur le PACS, n’a-t-il pas dit des homosexuels « on devrait les stériliser » et lors des primaires UMP pour la mairie de Paris, qu'il a perdues, n’est-ce pas lui qui a traité les membres de la liste Goasguen de « bande de crevures » ?Dans la France sarkozyste, seuls les membres de l’UMP peuvent proférer des injures.

Ainsi Nadine Morano à propos de la rétroactivité de la loi sur la rétention de sûreté : « Je laisse le soin aux Français de juger le PS qui se met clairement du côté des assassins ». Par contre, la même secrétaire d'Etat, à propos de sous-titrages rajoutés sur des vidéos en ligne la concernant, a dernièrement porté plainte pour « injure publique »  contre Dailymotion et le parquet de Paris a ouvert une enquête confiée aux policiers de la Brigade de répression de la délinquance.

Ainsi Patrick Devedjian, élu des Hauts-de-Seine et alors secrétaire général de l’UMP, s'était fendu d'un « cette salope! » en parlant d'Anne-Marie Comparini, dans un reportage diffusé par la chaîne lyonnaise TLM

Par contre, quand Hervé Eon, militant du Parti de Gauche, brandit une pancarte « casse toi pov’con », (mots prononcés par Sarkozy lui même), au passage du président à Laval, il est aussitôt poursuivi en justice, condamné et recondamné en appel. De même, lorsque le fondateur du Parti de Gauche (parti du militant condamné) et sénateur de la République fait l’objet de menaces de mort, ce qui est bien plus grave, personne ne s’en offusque, pire aucun média de grande audience ne relaye l’information.
Le comité du Parti de Gauche de l’Entre-deux-Mers dénonce cette situation de déséquilibre constant et affirme que P. Lellouche a par son acte injurieux mis en cause l’honneur de son mandat de député de la République française et de représentant de la France à l’étranger. Le Ministère public possède l’initiative de poursuite en matière de trouble à l’ordre public et d’atteinte à l’intérêt général de la société. Les propos inadmissibles de M. Lellouche portent les germes d’une crise politique majeure s’ils venaient à se généraliser. Ce signal donné par un représentant de la République devrait être sanctionné rapidement et lourdement.

Le comité du Parti de Gauche de l’Entre-deux-Mers
La menace de commettre un crime ou un délit contre les personnes dont la tentative est punissable est punie de six mois d'emprisonnement et de 7500 euros d'amende lorsqu'elle est, soit réitérée, soit matérialisée par un écrit, une image ou tout autre objet. La peine est portée à trois ans d'emprisonnement et à 45000 euros d'amende s'il s'agit d'une menace de mort.

Est punie de deux ans d'emprisonnement et de 30 000 Euros d'amende la menace de commettre un crime ou un délit contre les personnes ou les biens proférée à l'encontre d'une PERSONNE INVESTIE D’UN MANDAT ÉLECTIF PUBLIC, d'un magistrat, d'un juré, d'un avocat, d'un officier public ou ministériel, d'un militaire de la gendarmerie nationale, d'un fonctionnaire de la police nationale, des douanes, de l'inspection du travail, de l'administration pénitentiaire ou de toute autre personne dépositaire de l'autorité publique, d'un sapeur-pompier professionnel ou volontaire, d'un gardien assermenté d'immeubles ou de groupes d'immeubles ou d'un agent exerçant pour le compte d'un bailleur des fonctions de gardiennage ou de surveillance des immeubles à usage d'habitation en application de l'article L. 127-1 du code de la construction et de l'habitation, dans l'exercice ou du fait de ses fonctions, lorsque la qualité de la victime est apparente ou connue de l'auteur. Ces dispositions sont également applicables en cas de menace proférée à l'encontre, et du fait de ces mêmes fonctions, du conjoint, des ascendants et des descendants en ligne directe de cette personne ou de toute autre personne vivant habituellement à son domicile.

 

Est punie des mêmes peines la menace de commettre un crime ou un délit contre les personnes ou les biens proférée à l'encontre d'un agent d'un exploitant de réseau de transport public de voyageurs ou de toute autre personne chargée d'une mission de service public ainsi que d'un professionnel de santé, dans l'exercice de ses fonctions, lorsque la qualité de la victime est apparente ou connue de l'auteur.La peine est portée à cinq ans d'emprisonnement et 75 000 Euros d'amende lorsqu'il s'agit d'une MENACE DE MORT ou d'une menace d'atteinte aux biens dangereuse pour les personnes. Est puni de dix ans d'emprisonnement et de 150 000 Euros d'amende le fait d'user de menaces, de violences ou de commettre tout autre acte d'intimidation pour obtenir d'une personne mentionnée au premier ou au deuxième alinéa soit qu'elle accomplisse ou s'abstienne d'accomplir un acte de sa fonction, de sa mission ou de son mandat, ou facilité par sa fonction, sa mission ou son mandat, soit qu'elle abuse de son autorité vraie ou supposée en vue de faire obtenir d'une autorité ou d'une administration publique des distinctions, des emplois, des marchés ou toute autre décision favorable.


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Dernière mise à jour de cette rubrique le 03/05/2009