Pourquoi? Parce que ce papier n'était, pour nous, qu'un apéritif, qu'un avant-goût, qu'une introduction. Dès le prochain numéro de Fakir (à paraître, dans tous les bons kiosques, le samedi 26 juin), nous publierons une longue enquête sur Jean-Charles Naouri, sur sa brillante carrière des cabinets socialistes à Moulinex, sur ses réseaux de Catherine Soubie au procureur Courroye, et surtout sur l'envers de sa réussite côté salariés…
Sur ce plat de résistance, solide, costaud, nous bataillerons.
Devant les tribunaux si nécessaire. On préférerait mieux pas, c'est de l'argent, de l'énergie, du temps dépensés en vain - contre des sociétés qui, elles, ont des fortunes et du personnel à gaspiller. On préférerait mieux pas, donc, mais s'il faut se présenter devant des juges pour maintenir un droit à la critique, même féroce, de nos dirigeants économiques, alors nous nous présenterons devant les juges, confiants.
Et nous compterons alors sur votre soutien.
L'équipe de Fakir.
------- Mise en demeure du Groupe Casino (adressée à notre hébergeur, OVH) Cet article contient en premier lieu des propos constitutifs à l’égard de Monsieur Jean-Charles NAOURI du délit d’injure publique envers un particulier, tel que prévu et réprimé par les articles 29, alinéa 2 et 33, alinéa 2 de la loi du 29 juillet 1881.
L’article 29, alinéa 2 dispose que : « Toute expression outrageante, terme de mépris ou invective qui ne renferme l’imputation d’aucun fait précis est une injure. »
L’article 33, alinéa 2 dispose que : « L’injure commise de la même manière envers les particuliers, lorsqu’elle n’aura pas été précédée de provocations, sera punie d’une amende de 12.000 € ».
Or, dans cet article, notre client est décrit comme « Ce monstre [qui] piétine aujourd’hui l’économie. ».
Le fait de qualifier Monsieur Jean-Charles NAOURI de « monstre » constitue une injure à son égard.
Cet article contient également des propos constitutifs à l’égard de Monsieur Jean-Charles NAOURI du délit de diffamation publique à l’égard d’un particulier, tel que prévu et réprimé par les articles 29, alinéa 1 et 32, alinéa 1 de la loi du 29 juillet 1881.
L’article 29, alinéa 1 dispose que : « Toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé est une diffamation. »
L’article 32, alinéa 1 dispose que : « La diffamation commise envers les particuliers par l’un des moyens énoncés en l’article 23 sera punie d’une amende de 12.000 €. »
Or, dans cet article, il est prétendu que :
« Mais Jean-Charles Naouri est un monsieur fort poli. Alors, pourquoi l’embêter ? Parce que la courtoisie n’empêche pas de commettre des crimes, sans salir son costume.
Les salariés de Moulinex. En 1994, à la tête de son fond d’investissement, Euris, Jean-Charles Naouri acquiert 33% de Moulinex – pour 25 millions d’euros. Deux ans plus tard, le nouveau PDG, Pierre Blayau, n’hésite pas : il annonce 2 600 suppressions d’emploi (sur 11 000). Aussitôt, le titre Moulinex gagne 21% en Bourse. « A l’époque, se souvient Lionel, un résultat négatif à 5% du chiffre d’affaires, ils décidaient de supprimer 25% des emplois. C’était ça, la stratégie. » Et elle marche : en 1998, Jean-Charles Naouri se retire, alors que le cours de l’action culmine. Il en titre une plus –value de 55 millions d’euros : une fortune qui l’aidera à prendre le contrôle du groupe Casino. (…) Sauf qu’une dizaine d’anciens Moulinex se sont suicidés, bel et bien, des copines à Nadine, pendues, des cancers qu’on ne soigne plus aussi, la dépression pour tous. »
Il est ainsi imputé à Monsieur Jean-Charles NAOURI d’être responsable de « crimes », car à la suite de son passage à la tête de Moulinex, des anciens salariés se seraient suicidés, seraient tombés malades ou en dépression. Il s’agit de faits gravement diffamatoires à l’égard de Monsieur NAOURI.
Il est également écrit dans cet article que :
« Les gérants de petits Casino. « A la tête de votre magasin, vous êtes le maître à bord, vous pilotez l’action commerciale… votre sens de la gestion et du commerce de proximité vous assure sans apports financiers une évolution de votre rémunération. » Cette annonce a séduit Christophe et son épouse Cathy : « Pourquoi on ne ferait pas du commerce de proximité ? » A Noël 2007, lors de notre première rencontre, eux tenaient la boutique Spar sur la grand place d’Arras. Mais ils ont vite déchanté : lever à l’aube pour les livraisons, horaires à rallonge le soir pour l’entretien, leur salaire tournait à 3,80 € de l’heure.
Même désillusion pour Monsieur Leclercq, voix cassée, qui officiait au Petit Casino à Meurchin, dans les mines du nord – et de passage au Spar d’Arras : « Mon épouse gagnait 1 500 € dans une société de fibres synthétiques, moi à Leader Price 2 000 €. Ca faisait 3 500. Là, on est descendus, mon épouse à 600 et moi à 500 €. Donc un SMIC pour deux. Casino m’a promis monts et merveilles, et j’ai cru aux belles paroles. En fin de compte, c’est de l’arnaque, le miroir aux alouettes. Et si vous ne gagnez pas assez, ils vous incitent à travailler plus. Ils vous poussent à ouvrir sept jours sur sept, et non-stop. J’ai tout perdu : ma santé, 50 000 €, des années de joie de vivre. Pour tenir, on carbure au Tranxène.
-« Papa ne dort plus sans prendre ses calmants, Maman ne travaille plus sans ses excitants », chantonne Christophe. C’est exactement comme dans la chanson de Téléphone, la Bombe humaine. Duronzan, caféïne, vitamines pour moi. Xanax à petites doses pour ma femme.
-« Faut pas tomber en dépression, confirme Monsieur Leclercq. Mais on devient quand même des loques. »
Ces « loques », quelques-unes échouent au cabinet de Maître Bouyer-Fromentin, à Neuilly : « Je rencontre des gens brisés. Qui n’ont pas pris de congé depuis deux ou trois ans. Qui n’ont plus, parfois, des réflexes de défense: c’est l’entourage qui me demande alors d’intervenir. Cette pression sur les gérants s’est renforcée, très nettement, depuis que ce sont des financiers qui ont pris les rênes du groupe Casino. »
Deux semaines après notre passage, Christophe Léger tombait dans le coma, à cause du surmenage. Donné pour quasiment mort, il s’en sortait, affaibli, après trois mois d’hôpital. Le prix à payer pour un dividende en hausse de 4,7 %.
Ces crimes, nous allons les lui rappeler en face, en plein durant sa fête. Pour que, comme Lady MacBeth, il erre dans la nuit en criant : « Disparais, maudite tache, disparais te dis-je… Tout de même qui aurait pu penser que le vieil homme avait en lui autant de sang? Ah! Ces mains ne seront-elles donc jamais propres? Encore cette odeur de sang! Tous les parfums de l’Arabie ne purifieront pas cette petite main… » »
Il est de la sorte imputé à Monsieur Jean-Charles NAOURI, à raison de la pression qu’il exerce sur les gérants de magasins Casino, de les conduire au surmenage, à des dépressions et d’être ainsi responsable d’actes qualifiés de « crimes ».
Ces propos sont très gravement diffamatoires à l’égard de Monsieur Jean-Charles NAOURI et constituent à son encontre le délit de diffamation publique à l’égard d’un particulier.
En conséquence, nous vous mettons en demeure par la présente et dans un délai de 24 (vingt quatre) heures à compter de la réception de la présente:
De suspendre l’accès à la page accessible depuis l’adresse URL http://www.fakirpresse.info/articles/340/jean-charles-naouri-l-economie-casino.html
De nous confirmer par écrit que vous vous déférez intégralement aux termes de la présente.
A défaut de réponse positive de votre part dans le délai imparti, notre client nous a donné instruction d’engager toute action de nature à assurer la sauvegarde de ses droits.
Enfin, conformément à l’article 6.1.5 de la Loi pour la Confiance dans l’Economie Numérique (LCEN) du 21 juin 2004, nous considérons que la présente mise en demeure vaut notification des contenus illicites précités et que votre responsabilité en tant qu’hébergeur de l’article litigieux pourra être valablement engagée.
Conformément à nos règles déontologiques, nous sommes à la disposition de votre conseil pour tout entretien qu’il pourrait souhaiter.
Nous vous prions de croire, Monsieur, en l’expression de nos salutations distinguées.