Borloo tape sur l'Europe sur ordre de Sarko

Marianne2. 23 septembre 2010 par Jack Dion

Pour s'ériger en premier ministrable, Jean-Louis Borloo est prêt à toutes les folies au point de dire tout et n'importe quoi. Le ministre de l'Écologie ose même défendre l'idée d'une Europe non soumise au dogme de la concurrence libre et non faussée. De belles paroles qui n'ont jamais été concrétisées par le passé.



(Wikimediacommons - Antoinemaz - cc)
L’heure étant à la posture de Premier ministrable, voire de présidentiable, Jean-Louis Borloo a profité d’une interview aux Echos pour essayer de prendre de la hauteur. L’exercice est périlleux. Le ministre de l’Écologie monte même si haut, que l’on se demande parfois d’où -et de quoi- il parle. Ainsi apprend-on que la crise qui sévit depuis 2008 est aussi une « crise du sens » (sans plus de précision), qu’il faut « mettre de l’intelligence dans la fiscalité » (c’est mieux que d’y mettre de l’absurdité), et que le centre est « une attitude » (la centriste attitude, voilà un concept d’avenir).

Au passage et plus sérieusement, Jean-Louis Borloo explique qu’« aujourd’hui, on ne pourrait sans doute plus faire le TGV ou Airbus ». Et pourquoi donc, Votre Altesse ? Parce que « la commission (de Bruxelles) privilégie la concurrence entre les entreprises européennes plutôt que d’aider à la construction de champions européens mondiaux ». Après avoir fait ce constat de bon sens, le ministre ajoute : « il faut passer d’une Europe de la concurrence intérieure à une Europe de la compétitivité industrielle et de l’emploi ».

 

On se permettra deux remarques :
- Le dogme de la concurrence « libre et non faussée » était au cœur du projet de Constitution européenne, rejeté par les Français en 2005 mais revenu sous la forme du Traité de Lisbonne. Or, de 2005 à aujourd’hui, jamais Jean-Louis Borloo n’a émis la moindre remarque critique sur le sujet. Il a même été un partisan, enthousiaste des textes qui ont permis de couler dans le marbre la notion de « concurrence libre et non faussée », qui n’est en vérité ni l’une ni l’autre.
- C’est au nom de la concurrence que le gouvernement a privatisé La Poste et contraint EDF à faire la courte échelle à des entreprises privées qui lui mangent la laine sur le dos. C’est toujours en vertu du même principe qu’il prône une « libéralisation du rail » qui menace le statut de la SNCF. Sauf erreur, le ministre de l’Écologie n’a pas démissionné du gouvernement, et il s’est bien gardé d’émettre l’esquisse d’un début de remarque.


On en déduira que Jean-Louis Borloo privilégie la concurrence contre lui-même afin de s’inscrire à plusieurs compétitions politiques en même temps, quitte à perdre sur tous les tableaux, à commencer par celui de l’éthique. Le ministre met ainsi en œuvre la nouvelle stratégie de Sarkozy : cogner sur l’Europe pour récupérer les voix des électeurs partis au FN sans faire la courte échelle électorale à Marine Le Pen. Visiblement, Jean-Louis Borloo est l’un des premiers à tester ce nouveau sport. On ne peut pas dire que sa performance soit éblouissante.
Commentaire (1)

1. goooglebotte - Le 19/10/2010 à 16:36

gogogogoooooogleattack!
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Dernière mise à jour de cette page le 23/09/2010

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