Le Jura Libertaire. 4 novembre 2010
À deux jours de la huitième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les actions de protestation se poursuivent, notamment dans les transports. Quatre fédérations des transports (CGT, CFDT, FO, CFTC) ont appelé à une journée d'action ce jeudi.
Les accès en voiture et en car à l'aéroport de Roissy sont perturbés par environ 400 manifestants. Drapeaux à la main, ils circulent entre les aérogares, ralentissant fortement la circulation depuis 10h30. Les manifestants — des employés d'aéroports de Paris (ADP), d'Air France, de la DGAC ou d'entreprises sous-traitantes — étaient réunis derrière une banderole portant l'inscription «Unis pour gagner. La retraite à 60 ans». «L'histoire a montré qu'une loi votée pouvait être retirée, nous ne lâcherons rien», a déclaré Fabrice Criquet, délégué FO Roissy. Une longue file de voitures commençait à se former en fin de matinée alors que le cortège bloquait l'accès entre le terminal F et les terminaux 2 A, B, C, D.
À Nantes également, l'accès à l'aéroport a été partiellement bloqué jeudi matin dès 5h. Les manifestants ont bloqué l'un des ronds-points d'accès à l'aéroport. Les bretelles d'accès aux périphériques intérieur et extérieur ont été fermées. Une déviation par une départementale a cependant été mise en place par la direction de l'équipement pour permettre l'accès des voyageurs en voiture à l'aéroport.
Les 300 à 450 manifestants toulousains ont provoqué d'énormes embouteillages dans l'gglomération — une trentaine de kilomètres de bouchons —, en bloquant les accès à l'aéroport de Toulouse-Blagnac. Occupant trois ronds-points à partir de 5h, ces enseignants, cheminots, salariés de la régie de transport toulousaine Tisséo, des douanes, de l'aviation civile ou encore d'Air France, se sont dispersés au bout de 4h. «On a décidé de bloquer l'aéroport pour atteindre les décideurs qui prennent les vols du matin», déclarait à l'AFP Éric Genest, secrétaire CGT Air France.
À l'aéroport de Clermont-Ferrand-Auvergne, quelque 150 syndicalistes CGT ont bloqué les accès entre 5h et 9h. Selon la CGT-transports, des barrages filtrants avec distribution de tracts ont en outre été mis en place aux abords des aéroports d'Orly et de Bordeaux en début de matinée. Des militants qui avaient distribué des tracts au marché de Rungis (Val-de-Marne) au petit matin se sont joints à l'action à Orly.
La fédération a par ailleurs recensé 50% de grévistes à l'aéroport de Châteauroux (Indre), et des débrayages à Lyon et Marseille. À l'aéroport de Lyon-Saint-Exupéry, des retards de vols ont été enregistrés.
Air France avait prévu d'assurer l'ensemble de son programme sur le territoire mais prévenu que des retards seraient possibles.
À Brest, c'est le port de commerce qu'une soixantaine de manifestants ont ciblé. Un «collectif contre l'injustice sociale» a bloqué partiellement jeudi matin les accès routiers au port. Ils ont mis en place des barrages filtrants, retenant les poids lourds mais laissant circuler les voitures. Cette tentative de «blocage économique», selon les termes des manifestants dont des militants de Force ouvrière et des jeunes, a pris fin vers 8h30 avec l'intervention des gendarmes mobiles, qui les ont délogés des ronds-points sans heurts.
À Guéret, dans la Creuse, une quarantaine de personnes bloquent depuis 6h30 un dépôt pétrolier, avec l'intention d'y rester pour la journée.
Par ailleurs, l'Union française des industries pétrolières (UFIP) affirme que le mouvement social a coûté 230 millions d'euros à l'industrie du raffinage.
Une intersyndicale se tient cet après-midi. Réunion au cours de laquelle la CGT doit proposer la tenue d'une nouvelle journée d'action nationale. Un rassemblement de lycéens à l'appel de l'Union nationale lycéenne est également prévu à 14h30, à la fac de Jussieu, à Paris.
Leur presse (Agence Faut Payer), 4 novembre 2010.
«Selon la CGT-transports, des barrages filtrants avec distribution de tracts ont en outre été mis en place aux abords des aéroports d'Orly et de Bordeaux en début de matinée. Des militants qui avaient distribué des tracts au marché de Rungis (Val-de-Marne) au petit matin se sont joints à l'action à Orly.»
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