lundi 18 mai 2009 (17h22) Bellaciao
Bilderberg 2009
Du 14 au 17 Mai, environ 150 membres du groupe Bilderberg se rencontrent en secret dans un hôtel en Grèce. L’adresse complète est : Nafsika Astir Palace, 40 Avenue Apollonos, 16671 Vouliagmeni, Grèce. L’année dernière, parmi tout ce "beau monde" figuraient le sénateur US Tom Daschle, le secrétaire au trésor, Timothy Geithner, et son prédécesseur Henry M. Paulsman, l’irremplaçable ancien secrétaire d’état US, Henri Kissinger, le président de la Banque Mondiale, Robert Zoellick, du monde des médias, Paul Gigot, éditeur en chef du Wall Street Journal, du monde des nouvelles technologies et du net, le directeur exécutif de Microsoft, Craig Mundie, et le président du conseil d’administration de Google, Eric Schmidt.
Bien que la presse internationale soit présente par le biais de certains de ses dirigeants, comme a pu le noter en 2004 le journaliste de la BBC, Jonathan Duffy, " aucun reporter n’est invité et, tandis que des comptes rendus confidentiels des rencontres sont établies, les noms des participants ne sont pas inscrits". Chaque pays envoie 2 personnes.
Alors qui sera à la rencontre Bilderberg 2009?
On sait déjà, par exemple, que le directeur de la Banque Mondiale, Robert Zoellick, devait être à Athènes pour affaires le 14 mai, que l’agenda du secrétaire au trésor US, Tim Geathner, est mystérieusement vide pour les 15, 16 mai, que le directeur de la Deutsche Bank, Jo Ackermann a prévu de voyager " quelque part en Europe", que le directeur de la Banque Centrale européenne ne sera pas disponible avant la fin de la semaine. Et, Ségolène Royal participait à un colloque organisé par les quotidiens El Pais (Espagne) et grec To Vima, en partenariat avec Désirs d’avenir sur "l’avenir la social-démocratie en Europe", en Grèce le 12 Mai, avec d’autres socio démocrates. Aussi présents, Christos Lambrakis, Président du groupe de presse de centre gauche Lambrakis, et Georges Papandréou, Président du PASOK et de l’Internationale socialiste, et comme modérateur du colloque, Jean-Marie Colombani, journaliste. Alors quels sont ceux parmi eux qui ont prolongé leur séjour incognito au Nafsika Astir Palace?
Et, lors de cette semaine " Bilderberg en Grèce", alors que Michel Drucker avait prévu de passer quelques jours à Athènes pour l’enregistrement de son Vivement Dimanche spécial Grèce, avec notamment comme invité le chanteur Demis Roussos , pour des raisons de sécurité, le tournage a été annulé et l’émission sera enregistrée à Paris au début du mois de juin. Les "raisons de sécurité" seraient-elles liées à la présence des Bilderberg ?
Le Bilderberg 2008 a certainement été derrière la crise financière mondiale avec pour objectif de remodeler l’ordre mondial toujours dans la même direction : main mise d’une élite politico financière sur la direction des affaires du monde avec de plus en plus de concentration de pouvoir et un plus grand asservissement des masses s’étendant non seulement aux pays pauvres mais également aux pays dits industrialisés, avec paupérisation des classes moyennes. Objectif final : gouvernance mondiale à travers des institutions antidémocratiques telles le FMI, la Banque Mondiale, et des coalitions politico militaires totalitaires type US/OTAN/UE.
On retrouve également le bras long des Bilderberg dans le choix du nouveau président des Etats Unis, Barak Obama. Lors de la conference Bilderberg en Virginie en 2008, une rencontre secrète a été organisée par le groupe entre Obama et Clinton, afin qu’ils se mettent d’accord pour un partage du pouvoir et des responsabilités. Bilderberg a misé sur Obama qui semblait mieux "se vendre" surtout auprès d’un électorat libéral pour qui, après 8 années de Bushisme, le prochain président devait apparaître comme le "Sauveur", une personnalité politique issue de leurs rangs ( "anti guerre" soutenu par l’organisation Move On par exemple). Les origines multi ethniques d’Obama ont certainement joué un rôle prépondérant dans ce choix, "l’antiracisme" et la "diversité" étant politiquement plus porteurs que le "féminisme" - surtout après des campagnes politico médiatiques intenses sur ces thèmes, qui s’apparentent à de véritables matraquages des opinions publiques avec le concours empressé des politiciens, toutes tendances confondues, chacun jouant sa partition.
Lors d’une interview accordée au journaliste Jon Ronson du quotidien britannique The guardian, Lord Denis Healey, ancien membre du cabinet britannique et l’un des fondateurs du groupe Bilderberg (réuni pour la première fois en 1954) lui a dit : " certains d’entre nous dans le Bilderberg ont pensé que nous ne pouvions pas continuer pour toujours à nous combattre les uns et les autres pour rien et tuer des personnes et faire des millions de sans abri. Donc nous avons pensé qu’une seule communauté de par le monde serait une bonne chose.... Dire que nous agissons pour un gouvernement mondial unique est exagéré, mais pas complètement infondé" En d’autres termes, le Bildenberg c’est l’ Internationale des riches, influents, décideurs de la planète.
Le Bilderberg 2009 doit se concentrer cette année selon Daniel Estulin, journaliste canadien qui vit en Espagne et qui a écrit un livre publié en 2005, " Bilderberg Club - The Rulers of the World" sur la dépression mondiale. Il suit donc de près les rencontres Bilderberg depuis longtemps, et a jeté un coup d’oeil sur le fascicule distribué avant la rencontre aux participants, abordant le thème précité. Esculin a cité des sources liées au groupe disant que Bilderberg étudie deux options :
1. "soit une dépression prolongée, agonisante, condamnant le monde à la stagnation, le déclin, la pauvreté...
2. soit une dépression intense mais plus courte qui ouvre la voie à un nouvel ordre économique mondial durable, avec moins de souveraineté mais plus d’efficacité".
Le consensus au sein du groupe Bilderberg c’est qu’une élite ayant une approche internationale est la mieux à même de régler les problèmes nationaux, qu’un réseau mondial de décideurs doit avoir un langage commun et que les frontières entre ceux qui ont l’argent et les classes politiques doivent être suffisamment floues. Si les politiciens de droite sont plus facilement invités, certains socialistes qui "comprennent le rôle de l’argent" le sont également. On peut ainsi comprendre pourquoi, pour maintenir un semblant de démocratie, les pays occidentaux, dont la France, sont gouvernés en alternance.
Samedi 16 Mai 2009
Mireille Delamarre
http://www.planetenonviolence.org/Bilderberg-2009-Ce-Qu-ils-Complotent-En-Grece_a1910.html