Ce n’est pas un sauvetage, c’est une escroquerie

Par Les Dessous de Bruxelles  29 juin 2011 -mis en ligne par paco-

Ce mercredi 29 juin, le Parlement grec vient d’adopter un nouveau plan d’austérité, symbole de l’invraisemblable escroquerie qui a cours actuellement en Europe.

Ce n’est pas un sauvetage, c’est une escroquerie

Malgré l’inefficacité avérée des mesures d’austérité pour améliorer la situation des finances grecques, le Parlement est sommé d’en remettre une nouvelle couche, avec des réductions de salaires et une réforme fiscale qui va frapper de plein fouet les classes moyennes et populaires.

Malgré l’injustice profonde de ces mesures qui visent à faire payer le peuple grec sans remettre en cause les politiques fiscales calamiteuses menées par les précédents gouvernements, les déséquilibres inhérents au fonctionnement de la zone Euro, ou encore les bénéfices grassement réalisés par les banques et autres spéculateurs sur le dos des finances publiques grecques ;

Malgré la résistance du peuple grec, qui s’est levé dignement et occupe depuis près de trois semaines la principale place d’Athènes – où se situe le Parlement – pour contester, de manière pacifique et démocratique, ces choix imposés en dépit du bon sens - mobilisations auxquelles répondent les gaz lacrymogènes de la police grecque ;

Malgré tout cela, les députés grecs ont accepté (à l’issue semble-t-il de nombreuses manœuvres de couloir) de se soumettre au chantage de l’Union européenne et du FMI, qui acceptent en échange de ce plan d’austérité d’accorder une « aide » d’une centaine de milliards d’euros à la Grèce - sans laquelle le gouvernement se retrouverait incapable de financer son fonctionnement (y compris les services publics, hopitaux, etc.). Ce soi-disant « sauvetage » s’adresse pourtant davantage aux banques françaises et allemandes qu’à la Grèce : « Le CAC 40 accentue ses gains, confiant sur la Grèce » peut-on lire sur le site du Point.fr.

Il représente en réalité une vaste opération de socialisation des pertes : une étude des Echos montre que « grâce » à ces plans, « la part de dette hellénique aux mains des contribuables étrangers passera de 26 % à 64 % en 2014. Cela veut dire que l’exposition de chaque foyer de la zone euro va passer de 535 euros aujourd’hui à 1.450 euros ». Or tous les économistes s’accordent pour dire que la Grèce ne pourra pas rembourser l’intégralité de ses dettes. Lorsqu’elle fera défaut, les finances publiques des autres pays européens seront en première ligne. Ce seront donc les peuples européens qui paieront l’addition via de nouvelles mesures d’austérité.

« Privatiser les profits, socialiser les pertes », cette logique semble plus que jamais d’actualité : avec la nouvelle gouvernance économique, promue par les gouvernements européens et la Commission et votée par le Parlement européen, les finances publiques seront mises sous tutelle, et à l’image de la Grèce, l’austérité permanente pour les peuples garantira les bénéfices des banques.

Il est désormais essentiel que les peuples européens se mobilisent pour mettre en échec cette « stratégie du choc » à l’échelle européenne. A l’image du peuple grec, il faut non seulement s’« indigner », mais se montrer « déterminés » à mettre un terme au diktat des banques et des marchés financiers. Ce qui se joue en Grèce aujourd’hui, c’est la capacité des peuples en Europe à sortir du piège dans lequel nous place la finance et à prendre leur destin en main.

Thomas Thouzeau


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Dernière mise à jour de cette page le 14/08/2011

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