Le Lot en Action n°20. 26 août 2010 par Bluboux
Les lecteurs assidus du LEA se souviennent certainement de nos deux amis Alain Pro et Anne Haut de Nîmes, qui avaient organisé un apéro géant facebookien à Gramat, en juin dernier, alors que Super Préfet avait fermement interdit ce genre de manifestation peu recommandable et envoyé ses troupes pour torpiller l’apéro géant de Cahors. Malgré l’annonce de cette manifestation gramatoise sur facebook et dans le Lot en Action, la maréchaussée n’est pas intervenue et les quelques centaines de milliers d’assoiffés, venus de toutes la planète, ont pu festoyer à Gramat sans qu’aucun incident n’ait été à déplorer.
A la suite de cet exploit, nous avons décidé de rester en contact avec nos deux amis, qui en plus d’être forts sympathiques, fourmillent de bonnes idées qu’ils mettent en pratique. Nos deux acolytes font tourner leurs véhicules diesel avec de l’huile de friture de récup. Et ça fonctionne superbement bien, sans aucune modification sur le moteur à condition de se contenter d’un mélange de 50% d’huile et de 50% de gasoil.
Il suffit de récupérer de l’huile de friture dans les restaurants que vous connaissez (ils seront ravis puisque pour se débarrasser de l’huile usager, ils doivent acquitter une redevance auprès de leur déchetterie) et de la filtrer avec des filtres chaussettes (en vente sur internet, ou encore à confectionner soi-même pour les plus débrouillards). Une fois filtrée, vous la versez directement dans votre réservoir (50%) puis vous complétez à la pompe avec du gasoil.
Voici le principe de base : votre moteur doit être diesel et d’ancienne génération. Si vous possédez une voiture moderne, HDI et compagnie, oubliez tout de suite cette idée. En revanche, si votre véhicule est doté d’un moteur diesel à injection indirecte, c'est-à-dire les moteurs les plus simples, vous pouvez « tourner » à l’huile. Certains équipent même leur véhicule avec un filtre chauffant et une petite pompe de pré gavage, qui permet de tourner à 100% à l’huile de friture.
Du côté de la loi, c’est simple : c’est interdit en France, mais autorisé en Europe ! Sic ! Donc en se dénonçant aux douanes, par courrier en recommandé avec accusé de réception, et en demandant à acquitter la taxe sur les produits pétroliers, vous allez mettre un bordel sans nom au bureau de Cahors, qui transmettra à Toulouse, qui transmettra à Bercy, qui répondra à Toulouse, puis à Cahors. Vous aurez une jolie lettre officielle, couverte de tampons, pour vous dire que c’est illégal. Là, vous envoyez un deuxième courrier, pour les remercier de leur aide, mais en leur précisant que vous savez pertinemment que c’est illégal aux yeux de la loi française, que vous faites acte de désobéissance civile, quitte à saisir la cour européenne, et que vous ne demandez qu’un petit formulaire histoire de ne pas vous mettre en indélicatesse avec l’Etat français. Vous n’aurez pas de réponse. En cas de contrôle par la maréchaussée, cette dernière devra faire intervenir les douanes, et devant tous les papiers et courriers que vous aurez gardés précieusement à portée de main, le douanier n’aura qu’une seule idée en tête : vous faire déguerpir histoire de ne pas gâcher sa journée !
Dans le courant du mois de septembre, un réseau d’échange de connaissance va se mettre en place sur la commune d’Alvignac. Alain Pro et Anne Haut de Nîmes viendront nous aider à mettre une petite huilerie en place (récupération des huiles, filtrage, préparation des moteurs). Deux mordues des huiles essentielles et plantes donneront des cours d’aromathérapie et des séances de formation sur les plantes sauvages comestibles : leurs préparations sont également en prévision.
Bref, un petit réseau d’échanges à faire vivre. Si vous êtes intéressé, prenez contact avec la rédaction du journal, qui vous donnera plus d’information.
1. la caboche - Le 20/09/2010 à 19:05