L’endettement massif des ménages américains, mais aussi britanniques, et dans une moindre mesure des pays de la Zone Euro, est l’une des origines essentielles de la crise (ce n’est pas la seule, voir nos précédents articles). Cet endettement des ménages a entraîné une baisse de la solvabilité des agents économiques que nous sommes. Avec une dette moyenne de 170% du Revenu disponible brut au Royaume-Uni ou de 140% aux USA, l’inévitable faillite des ménages est une réalité à laquelle on ne pouvait échapper. Rappelons à ce titre que le la Zone Euro voit son taux d’endettement progresser aussi pour atteindre désormais plus de 90% contre près de 65% en 1998 et suit donc inexorablement les problématiques que vivent les américains.
Devant ce constat alarmant, certains avanceront que les ménages ne devaient tout simplement pas consommer au delà de leurs capacités à rembourser. Pourtant, l’importance de la consommation dans la croissance du PIB en fait une variable fondamentale et nécessaire pour que nos économies continuent à croître. Prenons un exemple simple : Pour que les entreprises investissent, pour que les entreprises embauchent, il faut que les produits qu’elles créés soient consommés. Les facteurs de production n’ont une raison d’exister qu’à partir du moment où des agents sont prêts à consommer. Les sommes tirées de ces ventes de produits et diminuées des coûts permettent alors aux entreprises de redistribuer les revenus au Capital (actionnaires et donc propriétaires des outils de production) et au Facteur Travail (les salariés de l’entreprise). Le problème observé depuis le début des années 90 est celui d’une déformation du partage des richesses au profit des actionnaires et au dépend des salariés.