Qui veut gagner des milliards ? A ce petit jeu, le Medef sort grand gagnant cette année encore des arbitrages fiscaux du gouvernement. Selon Gilles Carrez (UMP) rapporteur de la commission des Finances de l'Assemblée la réforme de la taxe professionnelle, en fait sa disparition et son remplacement partiel par la contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), s’annonce comme « un allègement historique de la pression fiscale pesant sur les entreprises ».
Décidé par Nicolas Sarkozy, ce cadeau de 4 milliards d’euros aux entreprises, et parmi elles, les plus grosses ne sont pas les dernières au banquet, devrait plus que doubler pour atteindre 9 milliards d’euros sur 2010. Dans son rapport sur la loi de finance rectificative pour 2010, Gilles Carrez n’y va pas de main morte « cet allègement d’impôt serait d’un montant comparable à celui des baisses cumulées d’impôt sur les sociétés adoptées entre 2000 et 2009 ». Rien que ça.
Autant dire que, du coté des organisations patronales, on savoure la délicate attention. Et l’on tient à conserver son dû. Comme l’a récemment rappelé le Medef, dans un rapport intitulé pudiquement « les réalités de la fiscalité pesant sur les entreprises » pas question de toucher aux niches fiscales et sociales dont bénéficient ses adhérents, ainsi que la cour des comptes y invitait le gouvernement. Autrement dit, pour les économies, prière de puiser dans les portefeuilles des ménages.