Cela avait démarré tout doucement. Lorsque vers la mi-septembre nous avons pris l’initiative de lancer une pétition pour un référendum sur la question des retraites, nous étions tous tournés vers la rue. La liste des premiers signataires s’enrichissait bien de quelques noms de responsables politiques (Clémentine Autain, Patrick Braouezec, Cécile Duflot, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon, Arnaud Montebourg, Patrick Le Hyaric) et associatifs, mais la chose ne paraissait pas évidente.
Notre raisonnement, pourtant, visait à prolonger le mouvement social en posant non pas seulement le problème du contenu de la réforme de la retraite, mais la question de la démocratie. Nous rappelions notamment l’engagement du candidat Sarkozy à ne pas toucher à la retraite à 60 ans. Nous dénoncions l’absence de consultation véritable des organisations syndicales, et les entraves au débat parlementaire, qui n’allaient que s’aggraver par la suite. Il s’agissait, écrivions-nous dans l’appel, de « contraindre le président de la République à ouvrir un débat qu’il n’a cessé d’entraver ». Et de permettre une « réappropriation citoyenne » d’un débat qui, plus que tout autre, engage des choix de vie personnels. Le préalable étant évidemment d’interrompre le processus d’adoption de ce texte rejeté par l’immense majorité de nos concitoyens.
Aujourd’hui, la loi est votée. Mais la question démocratique demeure. Rouvrir le débat est-il impossible ? Même le pouvoir promet de le rouvrir, mais, comme par hasard, en 2013, c’est-à-dire après la présidentielle. Mais alors, pourquoi pas aujourd’hui ? C’est cette question à laquelle répondent les quelque 250 000 signataires recensés à présent. Nul ne peut plus ignorer l’appel initié par Politis. Depuis plusieurs jours, le compteur s’affole. Au point que le logiciel a implosé, ce qui nous a empêchés pendant 48 heures de recueillir les signatures… À présent, tout va bien. Mais ce succès nous fait obligation de donner une résonance supplémentaire à ce mouvement. Politis est prêt à prendre une nouvelle initiative. Nous consultons les responsables politiques, syndicaux et associatifs sur ce point. La suite, la semaine prochaine dans Politis et, bien avant cela, sur notre site.