France Nature Environnement. Le 19 Janvier 2011 - Communiqué
Hier en Alsace, Nicolas Sarkozy a présenté ses vœux aux agriculteurs. En guise de cadeau, il a annoncé la publication de deux décrets, l’un sur le regroupement des élevages et l’autre sur la circulation des 44 tonnes. Réaction de FNE.
Elevages : un décret qui ne répond pas à l’urgence environnementale
Le décret publié hier au Journal Officiel, contre l’avis du Conseil Supérieur de la Prévention des Risques Technologiques, exonère les regroupements d’élevages d’enquête publique et d’étude d’impact. Si le regroupement d’élevages est dans certains cas inévitable, FNE rappelle que, sur le territoire qui reçoit l’élevage regroupé, l’impact environnemental peut être considérable, du fait de l’augmentation de la quantité d’effluents.
Surtout, le problème de fond reste la concentration d’élevages hors sol dans des régions, comme la Bretagne, où la qualité des eaux est dramatique. En témoignent, chaque année, les épisodes de marées vertes.
Jean-Claude Bévillard, chargé des questions agricoles à FNE : « Le Président de la République a rappelé qu’écologie et agriculture n’était pas opposées. Dans l’intérêt de l’agriculture, de l’environnement et de la société, nous lui demandons de prendre à bras le corps le problème de l’élevage industriel en Bretagne. »
44 tonnes : le gouvernement fait fausse route
Simultanément, le gouvernement vient d’autoriser la mise en circulation des 44 tonnes pour les transports agricoles et alimentaires. France Nature Environnement réaffirme fermement son opposition aux méga camions. Cette mesure va favoriser une nouvelle fois la compétitivité du transport routier de marchandise au détriment des autres modes transports alternatifs en générant un report du fluvial et du ferroviaire vers la route.
Pour Michel Dubromel, responsable du réseau Transports et Mobilité Durables : « Les avantages économiques pour la filière agricole sont un trompe l’œil et les impacts environnementaux ne sont pas évalués puisqu’il y aura à nouveau un effet d’induction qui facilitera le transport routier. En parallèle, le transport de céréales est un transport qui se prête parfaitement au transport ferroviaire : pondéreux, pas de problème de conservation… C’est encore un pavé énorme dans la mare du fret ferroviaire. » Et d’ajouter « L’impact de ces camions sur l’infrastructure est 180 fois supérieur à celle d’un camion de tonnage moyen (7,5 tonnes). Au final, ces sont les collectivités qui vont devoir prendre en charge ces dégradations et ces coûts d’entretien supplémentaires ».
FNE consacrera son 35e congrès à la thématique agricole, les 31 mars et 1er avril prochains à Marseille.
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