Ce pauvre homme, pour les siens, même les plus aveugles, est une catastrophe. Après un Bourget dont beaucoup étaient satisfaits, il va decrescendo accumulant gaffes et bévues. Il y a eu cette fameuse salade avec BHL, ses correctifs apportés rapidement au discours du Bourget,( « Non, je ne suis pas contre la Finance mais contre la spéculation. », mais Toto, quand on écrit un discours, il faut employer le mot juste !), sa participation au Crif avec cette lamentable poignée de main à Sarkozy, il arrive derrière lui, comme un petit garçon qui va dire au revoir à Papa avant de se coucher, et enfin ,hier, une prestation honteuse avec Anne-Sophie Lapix.
Enfin, honteuse, entendons-nous.
Honteuse pour des gens de gauche. Pour des libéraux atlantistes, c’est vraiment le candidat choupinet qui se laissera tourner dans tous les sens sans aucun problème.
Quant aux gens de gauche qui veulent voter pour lui, ils doivent, comme les trois singes, ne rien voir, de rien dire et ne rien entendre, en murmurant tout bas « Pourvu qu’on reprenne le pouvoir, pourvu qu’on reprenne le pouvoir, on l’attend depuis si longtemps, que c’est agréable d’avoir le pouvoir et de se gaver ! A nous ! A nous ! A nous ! »
Ils ne votent pas pour Hollande. Ils votent pour UTILE, le célèbre politicien qui te la met dans le baba dès qu’il est en position.
Donc, sur Canal plus, une Anne-Sophie Lapix des plus conciliantes, pose à François Hollande une question choc, la première, au sujet de la Grèce : « Le parlement grec doit-il voter ce plan d’austérité ? »
Un reportage a précisé qu’il s’agissait d’une baisse de 22% du salaire minimum, de 15 000 emplois supprimés, de coupes noires dans les pensions.
Hollande répond en grand homme d’Etat. Il papillonne des yeux, et lâche : - Il n’a pas le choix, le parlement. Il lui est dit, tout net, que s’il n’accepte pas ce plan, il n’y aura pas les aides et s’il n’y a pas les aides, c’est la faillite. (Phrase dont l’élégance traduit la justesse de la pensée.)
Ouf ! Nous sommes rassurés ! Ce n’est donc pas la faillite en Grèce !
Les familles abandonnent leurs gosses parce qu’elles ne peuvent pas les nourrir, quand les aides pour les malades du sida étaient encore données, mecs et filles cherchaient à l’attraper pour manger, beaucoup de mauvais esprits se suicident, les salaires sont passés de 2000 à 1200 euros, mais ce n’est pas la faillite !
« Mais qu’aurait fallu faire ? » dit Lapix ? (La question qui ravit un politique car il peut donner des leçons sur le passé sans prendre de risques.)
Pour Hollande donc, qui s’exprime, on le sait, dans un langage macramé avec beaucoup de trous…heu… heu… heu…qui bafouille en dodelinant et qui est bien mal quand il n’a pas de texte sous les yeux, il aurait fallu : « Un plan massif dès le départ, au lieu de cette longue agonie. »
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Bon. Nous progressons. Ce n’est pas la faillite, c’est l’agonie. Est-ce mieux ? M. Hollande semble ignorer, qu’en français, une agonie précède la mort et qu’on voit rarement un agonisant reprendre en sifflotant sa partie de golf. ( Je prends des comparaisons de son milieu.)
Il fallait donc un plan massif. Kesaco un plan massif ? L’expression fait penser à un coup de massue qui vous estourbit derrière les oreilles et vous évite l’agonie car vous êtes mort pour de bon.
Donc la solution de M.Hollande, candidat à la présidence Française par la volonté d’un clan qui veut se goinfrer, petits charognards qui becteront ce que les banques laissent, c’eût été de baisser d’un coup les salaires de 2000 à 200. Et là, on aurait vu.
En fait M. Hollande ne sait même pas « si les Grecs pourront atteindre leurs objectifs. »
Là encore je suis obligée de corriger l’à peu-près du candidat. Ce ne sont pas les objectifs des Grecs. Non. Les Grecs veulent simplement manger et avoir un toit. Ce ne sont plus que des hilotes, les Grecs. Et les Darius de la banque vivent chez eux et leur piquent tout. Ce sont les objectifs des banques, qui raflent en ce moment de l’argent à tous les peuples d’Europe, dont les Français, qui, mal informés, se croient encore du temps de Mendès-France. Ils ont encore la télé en noir et blanc.
Lapix, ayant entendu cette histoire de plan massif, n’en croit pas ses jolies oreilles. Traîtreusement sous son miel, elle lui pose donc une autre question : « Vous êtes en train de dire qu’ils auraient dû imposer un plan beaucoup plus dur dès le départ ? » (D’un air de dire : « Vas-tu redire la même connerie ? ») Hollande se souvient alors qu’il est candidat de gauche et qu’il faut, quand même, de temps en temps, se distinguer de la droite. A mon avis un vibreur dans son pantalon doit l’informer de la nécessité de paraître gauchiste.
S’il était vraiment de gauche il pourrait parler, par exemple, de l’Islande, qui a déclaré sa dette odieuse et vit enfin une période faste. Mais M. Hollande est du clan des medias qui ne parlent pas de ce fâcheux évènement. Islande black out.
Il précise donc, dans un registre d’économiste mondain à la Calvi, qu’il fallait renégocier la dette, (ce que les banques refusent sauf si on leur livre les sommes en question dans leurs paradis fiscaux), utiliser des eurobonds, dont personne ne sait ce que c’est, et proposer une discipline mais avec des perspectives. Des perspectives…
Quelles perspectives ? Quelles perspectives y aura-t-il pour les peuples quand on leur aura tout piqué, que leurs gosses n’auront plus d’école et leurs malades plus d’hôpitaux ?
Les comptes seront à l’équilibre ! Mais quel équilibre puisque tout sera déséquilibré ?
Mais M. Hollande trouve cela très bien !
La tragédie de cette position, c’est qu’elle ait lieu quelques heures avant qu’Athènes ne s‘embrase, tout un peuple dans les rues ! Quelle absence de vista ! Quelle médiocrité !
Je ne peux imaginer que de vrais hommes de gauche, socialistes, écoutant cela, en soient satisfaits.
Qu’Hollande se présente sous le drapeau d’un parti libéral et il n’y aura rien à dire. Mais en se disant « socialiste » il abuse ses électeurs et s’oblige à mille contorsions qui se révèlent d’autant plus que Mélenchon, qui parle un vrai langage de gauche, incendie tout ce qu’il touche. Il suffit de comparer le passage de Mélenchon sur France 3, le dimanche soir, à l’interview de Hollande par Lapix, pour comparer Ronaldo à un boiteux ! D’un côté, l’Etna et le Stromboli. De l’autre, ma cheminée par temps de mistral :pffff...pffff…
Ce matin Mélenchon est à 11% dans le Figaro. En fait il est à 40. 40° de fièvre chez ceux qui le voient grimper. Voulez-vous savoir, déjà, le nombre de cars qui se préparent à monter sur Paris le 18 mars ? Vous pensez réellement que Mélenchon n’est qu’à 11% ?
Quand la campagne commencera sur les grands medias et qu’on sera obligé de lui donner son temps de parole, l’homme qui dit : « Place au peuple », « Résistance », « Prenez le pouvoir », « Sixième république », « Assemblée constituante » va devenir le représentant de la gauche, sans que rien ne puisse l’arrêter.
En face de lui, ils auront du mal, ceux qui disent : « Il faut revenir à l’équilibre des finances ! »
Mais pour qui ? Et quand on n’aura plus de dette, comme on sera tous morts ou à l’agonie, qu’est-ce qu’on aura gagné ? Soudain, tout ira mieux ? Les gouvernements s’occuperont des peuples ?
Ils s’en occupent… Ils s’en occupent.
Cette histoire me fait penser à ces malheureux juifs qu’on amenait dans leur camp et qu’on dépouillait de leurs biens avant de les faire cramer. Eux aussi, devaient penser, sans doute, qu’après ces menus incidents ils allaient découvrir un autre monde.
Hier j’ai découvert des vidéos que certains connaissent sans doute.
Il s’agit, d’une part, du documentaire de Steve Baumann, « Pactes avec le diable » (Planète)
Ce document commence en 2000 quand se négocie, aux US, une fusion de plus de 30 milliards de dollars entre la Morgan et la Chase Bank. Au même moment une commission d’enquête étudie les mouvements de ces banques pendant la dernière guerre et leurs rapports avec le régime nazi.
La finalité de cette recherche est d’indemniser les juifs, spoliés pendant la guerre, car ces banques ont gardé leurs avoirs. Pas trop pressés de les rendre ! Or la conclusion est claire. Ces banques faisaient des bénéfices en travaillant avec Hitler. Leur job était le suivant : récupérer les marks volés aux juifs et les rendre en dollars aux Allemands. La commission était plus que juteuse. Dans les 17%.
A la suite de cette enquête, 22 millions de dollars ont été rendus aux familles des victimes. Joli coup pour les banques car ces magouilles avaient rapporté 400 millions de dollars à Morgan et 180 millions à Chase !
Ah ! Oui, ça rapporte de travailler avec les nazis. Qui ne sont plus à ce moment-là que des clients. Des chiffres sur des coffres.
Mais n’est-ce pas, quand même, un peu gênant que, pendant la shoah, des banquiers juifs aient aidé Hitler ? Non, non. Juif, dans ce monde là, ne veut rien dire. Nous sommes dans le monde apatride de la finance et « juif », « chrétien », « musulman », « arabe », « chinois » ou « russe », ne représente plus rien. Ils sont la banque. Point barre. Ils font leur job. Point barre. Et toi, va crever, juif ou grec. Même pas juif ou grec : pauvre et perdu. C’est tout.
On nous dit qu’à la fin de la guerre les gouvernements ont découvert, ébahis, la réalité de l’holocauste. Tu parles. Bien des documents, enfin offerts aux historiens, découvrent qu’il y a eu maints témoignages. Beaucoup savaient. Mais les affaires sont les affaires et comme le confie un illustre représentant des US de l’époque : « La guerre était prioritaire. L’holocauste de moindre importance. » Bref, ça rapportait moins. Il y a eu pire. Certains enfants juifs européens ont été interdits d’entrer en territoire US pour des raisons de quota. Ils ont crevé où ils ont voulu.
Un autre documentaire « The best enemies the money can buy » donne la parole au professeur Sutton. Lui aussi a étudié les relations des Etats-Unis avec les nazis, avant et après guerre, et, autre volet, avec les Bolchéviques .
Et là aussi, la conclusion est claire. Quand on fait des affaires, peu importe avec qui. Les plus grandes boîtes américaines, Général Electric, ITT, Standard oil ont aidé Hitler dans son effort de guerre. En a-t-on parlé lors du procès de Nuremberg ? Absolument pas et pourtant bien des américains, emportés dans leur élan commerçant, relevaient du statut de criminel de guerre. Mais chut ! Entre copains on reste discrets.
Il y a pire. Ce sont les Etats-Unis qui ont offert à la Russie son premier kit de nation nucléaire. L’eau lourde venait de chez eux. Et de chez eux aussi les fusées qui, ensuite, pouvaient être tournées contre les EU. Sutton et d’autres avaient tenté de protester mais Kissinger avait étouffé l’affaire. Avait-il des actions dans ces boîtes ?
Un dernier détail : les Américains avaient construit l’usine de Gorki, ce qui fait que pendant la guerre du Vietnam, les Russes aidaient le Viet-Nam du Nord avec du matériel américain. Ainsi les jeunes Gi’s étaient tués par du matériel made in USA. Bravo le commerce !
Ce sont ces gens là, banquiers, hommes d’affaires, qui sont aux commandes de notre chère Europe. Ils faisaient de l’argent sur le dos du génocide juif, bien des juifs se remplissant les poches pendant que ceux de leur race étaient transformés en fumée, ils aidaient les soviétiques à tuer les petits Américains avec du matériel américain, pourquoi voudriez-vous qu’ils se soucient des Grecs et des Portugais ? Et des Français ? Et des Italiens ? Que vous finissiez sur un bord de trottoir ou pendu à un arbre ce n’est pas ça qui va, même une seconde, perturber leur vie.
N’attendez d’eux aucune compassion. Ils forment une race particulière.
La morale. L’amour, le respect des autres, ils ne savent pas ce que c’est.
Ils n’ont pas de sentiments. Ils n’ont pas de patrie. Ils n’ont pas d’humanité.
Ce sont les Inhumains.
Ils nous mènent une guerre cruelle.
Il faut ouvrir les yeux et les voir pour ce qu’ils sont.
Fini de plaisanter.
Nous avons une dette envers eux ?
Et eux ? Quelle dette ont-ils, à travers l’histoire, envers tous ceux qu’ils ont massacrés pour leur voler leurs richesses et leurs vies, pactisant avec leurs bourreaux ? Quand vont-ils rembourser ? Quand vont-ils payer leur dette ? Quand vont-ils demander pardon à tous ceux, enfants juifs ou enfants grecs, qu’ils ont fait et font mourir de faim ?
Voilà la réalité de notre temps.
Quant à ceux qui leur facilitent la tâche, qui s’apprêtent, chez nous, à voter leurs diktats, qui conseillent aux parlements de s’incliner devant leurs mesures en faisant croire qu’ils sont du côté des peuples, comment peut-on les appeler ? Des coupables de crime contre l’Humanité.
Qu’ils réfléchissent.
Un peu de lucidité et de conscience. Un peu d’humanité, messieurs.
L’humain, d’abord.
Ariane Walter
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(Dans les deux séries, cinq autres numéros suivent.)
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