Une région espagnole interdit la fracturation hydraulique

Basta mag, par Sophie Chapelle. Mis en ligne le 12 avril 2013

C’est la première région d’Espagne à interdire la fracturation hydraulique. Le parlement régional de Cantabrie, communauté autonome située au nord du pays, a voté le 8 avril contre cette technique d’extraction des gaz de schiste extrêmement controversée. Et à l’unanimité.

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Depuis 2011, six permis d’exploration de gaz de schiste ont été accordés dans cette petite région montagneuse, dont cinq par le ministère de l’Industrie. Ce qui représente près de 100 millions d’euros d’investissements pour la communauté autonome. Avec cette interdiction, les préoccupations environnementales l’ont emportées sur les potentiels gains économiques et financiers. «  Le Ministère accorde des permis pour l’exploration mais il ne spécifie pas les méthodes qui peuvent être utilisées. Ce que nous voulons exprimer avec cette nouvelle loi c’est que l’exploration peut avoir lieu mais pas avec la fracturation hydraulique », précise le commissaire à l’environnement de Cantabrie auprès du journal El Pais. Ce qui revient à stopper tout projet d’extraction de gaz de schiste puisque la fracturation hydraulique est la seule technique utilisée à ce jour dans ce secteur.

Exploration sans fracturation

Ce projet de loi a été déposé en décembre 2012 par le Parti Populaire local (PP, droite) de Cantabrie. Au niveau national, ce même parti a exprimé son soutien à la fracturation hydraulique. Le PP, majoritaire au Parlement espagnol, pourrait chercher à faire appel ou à annuler l’interdiction. Un possible conflit entre le gouvernement central et l’autonomie qui inquiète la coalition opposée aux gaz de schiste en Cantabrie. « Tous ces permis, qui affectent près de la moitié de la superficie de la Cantabrie, poursuivent leur cours, écrit la coalition. Aucun d’entre eux ne va être abrogé. La loi interdit seulement la dernière étape, à savoir la phase de fracturation. »

Les opposants aux gaz de schiste en Cantabrie vont donc poursuivre leur combat en vue d’obtenir l’abrogation de tous les permis, « seule formule valable pour régler la question de manière définitive ». Cela implique l’adoption d’une loi par le Parlement espagnol qui interdise la fracturation hydraulique sur tout le territoire. Dans le reste de l’Espagne, le ministère de l’Industrie a donné l’autorisation à 22 entreprises d’explorer du gaz par fracking sur près de 400 000 hectares. Soit l’équivalent de la moitié de l’Alsace.

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