Un nouveau décret lucratif pour les afficheurs publicitaires

Univers Nature. 8 février 2012 par Cécile Cassier

affichage-publicitaire-illegal.jpgDe février à mars 2011, le gouvernement a organisé une consultation publique dans le cadre d’un projet de décret visant à modifier la réglementation de l’affichage publicitaire. Depuis lors, les associations, dont Résistance à l’Agression Publicitaire (R.A.P.), attendaient impatiemment la parution de ce décret. La tâche de ce dernier n’était pas des moindres pour réparer l’orientation prise avec la loi Grenelle 2, favorable notamment au micro-affichage et aux écrans numériques. Dix mois après la clôture de la consultation publique, le décret vient enfin de paraître au journal officiel. Avec une entrée en application programmée pour juillet 2012, il déçoit tout espoir de voir reculer une pollution visuelle toujours plus invasive.

D’après France Nature Environnement (FNE), ces dix mois de délais ont permis de remanier le décret au profit des intérêts des sociétés d’affichage publicitaire, dont JCDecaux. Rédigé exclusivement avec les professionnels concernés, le texte est un pari réussi pour le lobbying des afficheurs puisqu’il devrait leur permettre d’augmenter de 30 % leur chiffre d’affaires au dire du ministère de l’Ecologie. Ainsi, outre le maintien des panneaux publicitaires de grand format scellés au sol, de nouvelles possibilités d’implantation se dessinent, avec notamment les bâches publicitaires sur les façades des immeubles et les écrans vidéos. 

Concrètement, les écrans numériques de grand format pourront atteindre 50 m² autour des aéroports et les bâches sur échafaudages de chantier pourront supporter 50 % de publicité, à l’instar de celles déjà en place sur la Conciergerie et Le Louvre à Paris. Parallèlement, la limitation de la densité des panneaux passe à la trappe. Enfin, le mobilier urbain est dispensé des économies d’énergie, et pourra se consacrer à la publicité numérique. Outre la pollution visuelle et mentale qu’il génère, ce gaspillage énergétique est une aberration, voire une injure pour les nombreuses personnes actuellement en situation de précarité énergétique. Les associations FNE et Agir pour les paysages ont déclaré étudier la possibilité de déposer un recours contre ce nouveau décret.

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