Nucléaire : la voie Royale...

Le Lot en Action, par Bluboux, mis en ligne le 16 janvier 2015

Dans une interview parue le 13 janvier sur le site usinenouvelle.com (1), Ségolène Royal, la ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a exposé la nouvelle stratégie du gouvernement en matière de nucléaire : de nombreux réacteurs seront exploités au-delà des 40 ans, ce qui signifie une prolongationde la durée de vie des centrales jusqu'à 50 ans. Mais l'information majeure concerne l'installation de nouveaux réacteurs : « En cohérence avec le maintien d’une part d’énergie nucléaire dans le mix énergétique français, nos entreprises (EDF, AREVA, CEA) travaillent donc, comme je l’ai dit lors du débat à l’Assemblée Nationale, sur les réacteurs futurs qui pourront remplacer, au sein des sites actuels, une partie des réacteurs qui ne pourront plus être prolongés », a déclaré Royal à nos confrère de l'Usine Nouvelle.

Cette révélation est une véritable douche froide pour ceux qui pensaient encore que Hollande tiendrait au moins une de ses promesses, celle de fermer Fesseinheim avant la fin de son mandat… Du coup, les affirmations de Bernard Bigot, administrateur du CEA an avril dernier (2), concernant la future construction de 35 nouveaux réacteurs nucléaires en France, prennent une toute autre consistance. Et lorsqu'il s'exprime sur le rapport bénéfices-risques, la pensée dominante au sein des rouages de l’État est sans ambiguïté : « Oui le nucléaire garde toute sa pertinence, car il présente un niveau de risque très élevé quant à ses conséquences, mais hautement improbable, et de forts bénéfices ». Autrement dit : Oui c'est une technologie extrêmement mortifère, mais vous comprenez, il y a tellement de pognon en jeu que l'on ne peut plus s'en passer...

Nous allons donc devoir payer avec nos impôts le développement de réacteurs de 4^ème génération, entendez par là post EPR (la 3^ème génération qui est un échec retentissant, scandale financier, stratégique et politique).

À qui fera t-on encore croire, après une telle gabegie financière, que les prochains gouvernements, quels qu'ils soient, réduitont la part du nucléaire en France ? Peut-être à quelques indécrottables qui auront gardé leur carte au parti socialiste (3)...

Notes

(1) Voir article sur le site de l'Usine Nouvelle : http://bit.ly/1z4gaMA

(2) Article paru le 10 avril sur le site de l'Usine Nouvelle : http://bit.ly/1BAeFVW

(3) Voir notre article du 16 décembre, « PS : quand les dégoûtés s'en vont, il ne reste que les dégoûtants » : http://bit.ly/1ACHHRP

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