Futura Science, par Quentin Mauguit. Mis en ligne le 29 mars 2013.
Vous je ne sais pas, mais en ce qui me concerne, cette info me fait un plaisir dingue ! En tout cas elle va clore le bec à quelques copains qui voient les extra-terrestres derrière chaque chose encore inexpliquée ou le grand complot mondial comme l'instigateur de le folie des hommes...
L’énigme de l'origine des cercles de fées du désert de Namib a été percée. Ces étranges édifices sont l’ouvrage de termites Psammotermes allocerus, qui cherchent à se faire des réserves d’eau. L'objectif est évident : résister aux sécheresses.
Le désert de Namib, l’une des plus vieilles zones arides de la planète, abrite d’étranges formations botaniques dans sa partie orientale : des cercles de fées. Selon les traditions locales, il s’agirait d’empreintes laissées par des dieux, mais les scientifiques n’en sont pas convaincus, malgré leur manque d’arguments. Difficile en effet d’expliquer comment des milliers de cercles totalement dépourvus de vie, en apparence, ont pu se développer au milieu de la végétation rase du désert (il ne pleut que 5 à 10 cm d’eau par an). Difficile aussi de savoir pourquoi ces cercles sont entourés d’une bande herbeuse particulièrement riche. Difficile… mais pas impossible.
Norbert Jürgens de l’université de Hambourg (Allemagne) vient de tout clarifier. Il a pour ce faire étudié plusieurs centaines de cercles de fées, répartis sur une bande désertique s’étendant de l’Angola à l’Afrique du Sud, soit sur environ 2.000 km. La radioactivité et les plantes toxiques sont totalement étrangères à l’affaire. En revanche, on ne peut pas en dire autant de petits insectes qui vivent dans le sable : les termites Psammotermes allocerus. Ils avaient déjà été incriminés par le passé (en 2005), avant d’être disculpés, à tort donc, par Walter Tschinkel en 2012.
Des réserves d’eau pour les termites
Ces termites sont les seuls êtres à avoir été observés dans la plupart des cercles de fées. Mais profitent-ils de ces écosystèmes locaux ou, à l’inverse, sont-ils responsables de leur formation ? Une fois encore, la réponse nous est fournie dans l’article publié par Norbert Jürgens dans la revue Science. Les cercles ne sont que la partie visible de tout un système de récolte d’eau de pluie. Quelques explications s’imposent.
L’absence de végétation s’explique par l’appétit qu’ont les termites pour les jeunes racines, celles se développant avant même que la plante ne sorte de terre (par exemple après la survenue d’un épisode pluvieux). Les cercles, apparemment dénués de vie, trahissent donc la présence d’insectes dans le sous-sol. Qui dit moins de végétaux en surface dit aussi moins d’évapotranspiration, et donc une meilleure conservation de l’eau de pluie dans la terre. L’existence de galeries creusées par les termites tend d’ailleurs à faire descendre cette eau en profondeur, là où les températures sont plus faibles, et donc où l’évaporation est moindre. Ainsi, de par leurs habitudes, les termites arrivent à se constituer des réserves d’eau pour les périodes les plus sèches.
L’activité des termites explique également la formation de la bande herbeuse circulaire. Les colonies de termites sont localisées au cœur de cette zone délimitée, mais sur les bordures, ces insectes ne s’attaquent pas aux racines des plantes. Elles peuvent donc grandir en toute quiétude… tout en profitant un peu des réserves d’eau. Selon la revue New Scientist, Walter Tschinkel n’est pas convaincu par cette explication, mais plusieurs chercheurs ont salué la valeur des preuves apportées. Ainsi, les cercles de fées du désert de Namib se révèlent être des empreintes de colonies de termites, et non divines.
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