Le Lot en Action n°43. 11 novembre 2011 par Bluboux
Le 22 octobre dernier, la première hydrolienne française a été immergée au large de l’île de Bréhat. D’un diamètre de 16 mètres, elle a trouvée sa place sur un plateau, par 35 mètres de profondeur. Le secteur est connu pour ses courants, plus de trois mètres par seconde. EDF prévoit d’installer trois autres « éoliennes sous-marines » sur le même site d’ici octobre 2012, date à laquelle ce parc sera relié au réseau, avec une puissance de 3 mégawatt, soit la consommation de 3 500 foyers. Les écossais, irlandais et canadiens travaillent depuis déjà plusieurs années sur les perspectives qu’offrent les courants marins. Ces derniers sont réguliers et permettent de produire de l’électricité de façon constante. EDF se lance donc dans la course de l’hydrolien, un tantinet à la traine, et vise une rentabilité (coût compétitif pour l’hydrolien) d’ici 2020, avec un potentiel estimé à 3,5 gigawatt (l’équivalent de 3 à 4 réacteurs nucléaires). Le premier parc hydrolien de Paimpol est donc un test « grandeur nature », destiné à affiner les techniques et à perfectionner le matériel. Son coût est estimé par EDF à 24 millions d’euros. La DCNS (Direction de la Construction Navale et Services) a lancé en 2010 une étude de faisabilité d'une ferme de 20 MW d'hydroliennes au Raz Blanchard, dans la Manche (l'installation des premières machines pourrait se faire à partir de 2015)..
Si la France a été leader en la matière, avec l’usine marémotrice de la Rance (inaugurée en novembre 1966), les choix politiques et les pressions du lobby nucléaire ont eu raison des investissements nécessaires en matière d’énergie renouvelable. Dommage puisque nous avions alors une avance technologique notable, que nous avons abandonnée au profit du nucléaire. Le 4 août 2011, la Corée du Sud a mis en service la plus grande usine marémotrice du monde (254 mégawatt), à Sihwa Lake, démontrant ainsi que cette technologie n’était pas dans une impasse, ce qu’ont réussi à nous faire croire les dirigeants français de l’époque…
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