Le Lot en Action n°71, par Bluboux, mis en ligne le 30 mai 2013.
La Commission européenne a annoncé, lundi 29 avril, qu'elle allait suspendre pour deux ans, à compter du 1er décembre, l'utilisation de trois insecticides impliqués dans le déclin accéléré des abeilles domestiques. Les trois molécules interdites, l'imidaclopride, le thiaméthoxame et la clothianidine appartiennent à la famille des néonicotinoïdes, insecticides parmi les plus utilisés au monde en agriculture.
Si cette décision est à classer au rang des bonnes nouvelles, soulignons qu'il ne s'agit pas d'une interdiction globale (ne sont concernés que les enrobages de semences de maïs, colza, tournesol et coton et les pulvérisations et traitements au sol d'une cinquantaine d'autres cultures) et qu'elle est provisoire. Si Syngeta et Bayer « pondent » des études qui apportent des éléments nouveaux (sic !), la Commission européenne pourra lever le moratoire à n'importe quel moment.
Paradoxalement les semences enrobées de ces trois néonicotinoïdes seront toujours produites en France (principal producteur) à destination des autres pays !
La bonne nouvelle est donc toute relative... Surtout que l'effondrement subit des populations d'abeilles a de nombreuses causes. L'utilisation de tous les pesticides devrait être interdite, mais il est également urgent de remédier à l'appauvrissement catastrophique de la biodiversité, tant dans les végétaux (monoculture) que dans la sélection des espèces d'abeilles domestiques opérée par de nombreux apiculteurs.
Les abeilles élevées aujourd'hui sont devenues si fragiles, à force de sélections, que le varroa, parasite qui se colle sur nos infatigables pollinisatrices, cause une mortalité de plus en plus importante, obligeant de nombreux apiculteurs à utiliser... des pesticides !
Dernière minute : un appel vient d'être lancé par Nicolas Laarman, délégué général Pollinis :
Une gigantesque escroquerie est en train de se mettre en place à Bruxelles, aux dépens des abeilles, de la biodiversité... et de tous les citoyens qui se battent depuis des années pour faire interdire les pesticides « tueurs d'abeilles » en Europe et dans le monde !
Nous devons la stopper net, avant qu'elle n'ait des conséquences dramatiques sur nos cultures et notre alimentation à l'avenir. Je vous demande de signer de toute urgence la pétition européenne et de la faire circuler autour de vous autant que vous le pourrez. Il n'y a pas un instant à perdre.
Après des années de lutte acharnée des citoyens et des apiculteurs, la Commission européenne s'est officiellement décidé à interdire 3 pesticides néonicotinoïdes extrêmement dangereux pour les abeilles (1).
Les associations ont crié victoire et baissé la garde. Pourtant...
Le compromis que devrait adopter Bruxelles est en réalité un plan désastreux imposé par les multinationales agrochimiques comme Bayer, Syngenta et compagnie, qui mènent depuis des mois un lobbying effrené et extrêmement agressif pour arriver à ce résultat (2).
Objectif : Contrer la volonté des citoyens européens et empêcher l'interdiction REELLE des pesticides tueurs-d'abeilles – malgré les recommandations expresses des autorités sanitaires françaises et européennes (3)... Pour sécuriser les centaines de millions d'euros de profit annuel que ces produits rapportent aux grosses firmes qui les produisent !
Officiellement, les 3 pesticides les plus dangereux seront interdits pour une durée-test de deux ans à l'issue de laquelle les autorités sanitaires contrôleront si l'interdiction a mis un terme au massacre des abeilles, et s'il faut ou non interdire définitivement les néonicotinoides.
Or, cette soi-disant interdiction n'aura aucun effet sur la santé des abeilles !
En fait, les 3 pesticides tueurs-d'abeilles seront interdits seulement quelques mois par an... et largement utilisés tout le reste de l'année – sur près de 85% des céréales, et sur une grande partie des cultures de fruits, légumes et herbes aromatiques – empoisonnant largement les sols et l'eau absorbés ensuite par les cultures soi-disant « non-traitées ».
De nombreuses études ont montré que ces substances ultra-toxiques peuvent rester présentes dans le sol jusqu'à trois ans après le traitement (4), et que les cultures non-traitées replantées sur le même terrain révèlent des traces de néonicotinoïdes jusque dans leur pollen... que viennent ensuite butiner les abeilles ! (5)
A la fin de la période-test de deux ans, les multinationales pourront prouver que les abeilles continuent d'être décimées malgré la soi-disant interdiction de leurs produits, et qu'ils n'y sont pour rien. Ils auront réussi à blanchir leurs pesticides et à maintenir leurs profits – et pour longtemps !
C'est un plan diabolique, qui nous promet un désastre environnemental sans précédent.
Nous pouvons encore empêcher ça. MAIS IL FAUT AGIR VITE : d'ici quelques jours, la Commission européenne se prononcera sur sa version définitive du règlement européen concernant ces 3 pesticides tueurs d'abeilles.
Nous devons agir avant, pour exiger l'interdiction REELLE de ces pesticides ! Signez dès maintenant la pétition européenne pour contrer les lobbys en cliquant ici !
Si nous ne faisons rien, voici ce qui va se passer dans les 2 prochaines années :
- les pesticides néonicotinoïdes continueront à être utilisés pour les cultures d'hiver, imprégnant ainsi durablement les sols et l'eau...
- les cultures de printemps et d'été "non traitées" seront infectées par les résidus de ces pesticides, et empoisonneront les abeilles...
- la mortalité massive des abeilles ne déclinera pas, malgré la soi-disant "interdiction" des néonicotinoïdes
- Syngenta, Monsanto, Bayer et tous les laboratoires agrochimiques pourront à loisir clamer que leurs produits n'ont rien à voir avec la mortalité des abeilles, et obtenir leur réhabilitation totale sur le marché.
Et là, il ne nous restera plus que nos yeux pour pleurer…
Il faut tuer dans l'œuf ce plan démoniaque, et exiger de la Commission européenne qu'elle interdise purement et simplement ces pesticides tueurs d'abeilles, comme elle prétend le faire d'ailleurs !
Pas de compromissions, pas de petits arrangements... Si l'on doit faire un test de 2 ans pour évaluer réellement l'impact de ces pesticides sur les pollinisateurs, alors allons-y franchement !
Les agriculteurs eux-mêmes n'auraient pas à y perdre :
d'après l'INRA, on pourrait réduire rapidement la consommation de pesticides en France de 30 à 40 % – sans aucune perte de revenus pour les agriculteurs – en revenant simplement à un système de rotation des cultures qui permettrait de combattre efficacement les parasites en réduisant durablement l'usage des traitements chimiques (6).
Ca représente tout de même, pour la France uniquement, plus de 20 000 tonnes de substances ultra-toxiques déversés chaque année en pure perte dans nos campagnes !
En fait, les seuls qui seraient ébranlés, ce seraient les chiffres d'affaires des géants de l'agrochimie... Mais la Nature n'a que faire de leurs profits !
1. 01/06/2013
bonjour, vous devriez vous renseignez avant que d'inciter nos concitoyens à signer des pétitions !
2 liens intéressants :
http://www.hoaxbuster.com/forum/pollinis-et-ipsn
http://www.mathieua.fr/blog/2012/11/11/pourquoi-je-ne-signerais-pas-la-petition-pollinis/
merci de votre attention. votre blog est très intéressant, je l'ai découvert il y a peu
cordialement.
Jean
Le Lot en Action, 24 avenue Louis Mazet, 46 500 Gramat. Tél.: 05 65 34 47 16 / [email protected]